Une étude récente menée par une équipe de scientifiques italiens a démontré que la gravité clinique de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) chez les enfants dépend de la dynamique de la réponse immunitaire induite par le syndrome respiratoire aigu sévère coronavirus 2 (SARS-CoV-2) infection .
L’étude est actuellement disponible sur le Place de la Recherche* serveur de prépublication en cours d’examen pour publication dans Rapports scientifiques.
Sommaire
Arrière plan
Le SRAS-CoV-2, l’agent pathogène responsable du COVID-19, a provoqué une infection relativement moins grave chez les enfants et les adolescents tout au long de la pandémie. Cependant, une sévérité clinique a parfois été observée dans certains cas, notamment le syndrome multi-inflammatoire systémique chez l’enfant (MIS-C). Cette condition est caractérisée par une réponse inflammatoire aberrante.
La raison de la variation observée de la gravité clinique entre les enfants et les adultes n’est pas entièrement connue. Cependant, on a émis l’hypothèse que le schéma des interactions sociales, la charge virale et la dynamique de la réponse immunitaire liée à l’âge rendent les enfants moins sensibles à l’infection par le SRAS-CoV-2.
Dans l’étude actuelle, les scientifiques ont évalué la corrélation entre la réponse immunitaire induite par le SRAS-CoV-2 et la gravité du COVID-19 chez les enfants. Dans un sous-ensemble d’enfants atteints d’infection sévère, ils ont caractérisé la dynamique des réponses immunitaires avec des manifestations cardiovasculaires.
Population étudiée
L’étude a porté sur un total de 18 enfants hospitalisés atteints d’une infection par le SRAS-CoV-2. Les profils immunologiques des enfants infectés ont été comparés à celui de 13 enfants sains (contrôle).
Les patients ont été classés en fonction de la gravité clinique et de l’âge. Des infections modérées et sévères ont été retrouvées chez 56% et 44% des patients. La durée moyenne d’hospitalisation était de 12 jours, avec un seul enfant admis en unité de soins intensifs (USI).
Les patients avec une infection modérée avaient des infections des voies respiratoires supérieures ou inférieures sans dysfonctionnement d’organe. En revanche, les patients gravement infectés ont présenté une défaillance multiviscérale ou ont nécessité une supplémentation en oxygène. Une atteinte cardiovasculaire a été mise en évidence chez sept enfants.
Dynamique de la réponse anticorps chez les enfants infectés par le SRAS-CoV-2
Des anticorps de liaison et de neutralisation contre le SARS-CoV-2 ont été détectés chez 78 % des patients.
En plus de la gravité clinique, les différences liées à l’âge dans la réponse des anticorps ont été évaluées chez les enfants hospitalisés. En fonction de leur âge, ils ont été classés en nourrissons, enfants et adolescents.
Un niveau significativement plus élevé d’anticorps IgG anti-domaine de liaison au récepteur de pointe (RBD) a été détecté chez les enfants gravement infectés que chez les enfants modérément infectés. Un taux significativement plus élevé d’anticorps IgM anti-RBD a été détecté chez les adolescents modérément infectés que chez les nourrissons gravement infectés. En ce qui concerne les anticorps neutralisants, un niveau significativement plus élevé a été détecté chez les enfants sévères par rapport à celui des nourrissons sévères.
Dynamique de la réponse inflammatoire
Les patients atteints d’une infection grave présentaient des niveaux significativement plus élevés de cytokines et de chimiokines circulantes par rapport à ceux atteints d’une infection modérée. Les niveaux les plus élevés de cytokines et de chimiokines ont été détectés chez les nourrissons atteints d’infections graves.
La comparaison des réponses inflammatoires et des anticorps a révélé une corrélation négative entre les niveaux d’anticorps et de cytokines/chimiokines chez les nourrissons et les enfants atteints d’une infection grave et d’une atteinte cardiovasculaire. En particulier, les anticorps de liaison anti-SARS-CoV-2 ont montré une corrélation négative avec l’interleukine 2 (IL-2).
Chez les nourrissons, les enfants et les adolescents présentant une infection modérée, une forte corrélation a été observée entre certaines cytokines et chimiokines. Considérant les anticorps de liaison spécifiques au virus, une corrélation négative a été observée avec le niveau d’IL-12.
Chez les enfants et les adolescents présentant une infection modérée et des taux de cytokines/chimiokines extrêmement faibles, seule une faible corrélation a été observée entre les réponses anticorps et inflammatoires. Les anticorps de liaison spécifiques au virus ont montré une corrélation négative avec l’IL-8, l’IL-5 et la protéine chimiotactique des monocytes-1. Notamment, les profils des cytokines/chimiokines circulantes de ces patients se chevauchaient de manière significative avec ceux des enfants en bonne santé.
Une production significativement accrue de cytokines et de chimiokines stimulées par le SRAS-CoV-2, ainsi que des niveaux significativement accrus d’activation des lymphocytes T et de protéines spécifiques à la migration ont été observés chez les enfants infectés par le SRAS-CoV-2 par rapport à ceux des enfants en bonne santé.
Importance de l’étude
L’étude donne un aperçu des réponses anticorps et inflammatoires chez les nourrissons, les enfants et les adolescents hospitalisés atteints d’une infection modérée ou grave par le SRAS-CoV-2. Dans l’ensemble, l’étude révèle que la dynamique de la réponse immunitaire induite par le virus est directement corrélée à la gravité de la maladie et partiellement à l’âge.
*Avis important
Research Square publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, guider la pratique clinique/les comportements liés à la santé, ou traités comme des informations établies.