Une équipe de scientifiques d’Israël et des États-Unis a récemment mené une étude pour comprendre l’association entre l’ampleur des anticorps induits par le vaccin contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) et le niveau de protection contre le syndrome respiratoire aigu sévère coronavirus 2 (SARS-CoV- 2) infection.
L’étude est actuellement disponible sur le Place de la Recherche* serveur de préimpression.
Sommaire
Arrière plan
La plupart des vaccins COVID-19 développés pendant la pandémie comprennent un schéma de primovaccination à deux doses. Les deux doses sont administrées par voie intramusculaire à intervalle fixe. Lors de la phase initiale de déploiement du vaccin, une réduction significative de la trajectoire pandémique a été observée dans le monde entier. Cependant, avec l’émergence de nouvelles variantes du SRAS-CoV-2 et la diminution de l’immunité vaccinale, la population générale mondiale a connu une baisse considérable de la protection contre le COVID-19.
Pour améliorer la protection induite par le vaccin, de nombreux pays à travers le monde ont envisagé d’administrer une troisième dose de vaccin (vaccination de rappel), certains pays optant pour une quatrième dose de vaccin à administrer aux populations à haut risque.
Dans la présente étude, les scientifiques ont évalué le niveau de protection fourni par la quatrième dose de rappel du vaccin à ARNm COVID-19 développé par Pfizer.
Étudier le design
Les participants à l’étude comprenaient 608 travailleurs de la santé israéliens qui avaient déjà reçu trois doses du vaccin et se sont vu proposer de recevoir une quatrième dose de rappel. Ils ont été suivis pendant six mois.
De tous les participants, 40 % ont reçu la quatrième dose et 60 % n’ont reçu que trois doses du vaccin. Des échantillons de sang ont été prélevés sur les participants lors de l’inscription (ligne de base) et au jour 30 pour analyser les réponses immunitaires, y compris les anticorps IgG et IgA ciblant le SRAS-CoV-2 de type sauvage et ses variantes. La détection de l’infection par le SRAS-CoV-2 a été réalisée par réaction en chaîne par polymérase (PCR) au cours des 90 premiers jours de suivi.
Réponse anticorps de liaison à la quatrième vaccination
L’analyse de la réponse en anticorps a révélé que la quatrième dose provoque une induction significative des anticorps IgG et IgA contre le virus de type sauvage au jour 30. De plus, une induction significative des niveaux d’anticorps IgA contre les variants du SRAS-CoV-2 a été observée après la quatrième vaccination de rappel. Une analyse plus approfondie dans un sous-ensemble de 58 participants a révélé que la quatrième dose provoque une induction significative des niveaux d’anticorps IgG et IgA du domaine de liaison anti-récepteur (RBD) contre les variants du SRAS-CoV-2 au jour 30.
Les participants qui n’ont pas reçu la quatrième dose ont présenté une réduction de la réponse des anticorps anti-IgG de type sauvage et des réponses des anticorps anti-variants IgG et IgA au jour 30. L’ampleur de la diminution de l’immunité était plus élevée pour les anticorps IgG que pour les anticorps IgA.
Neutraliser la réponse des anticorps à la quatrième vaccination
La réponse des anticorps neutralisants à la quatrième vaccination a suivi la même tendance que les réponses des anticorps de liaison. Plus précisément, les participants à la quatrième vaccination ont présenté une induction significative de la réponse des anticorps neutralisants contre le SRAS-CoV-2 de type sauvage et ses variantes au jour 30.
Un ensemble distinct d’analyses a été effectué sur les participants présentant des percées d’infections dans les 30 premiers jours suivant l’inscription. Les résultats n’ont révélé aucune différence significative dans les titres d’anticorps neutralisants au jour 30 entre les participants infectés avec et sans quatrième vaccination.
Protection induite par la quatrième vaccination
L’estimation de l’efficacité du vaccin a révélé que la quatrième vaccination a une efficacité de 45,5 % au jour 30 pour prévenir l’infection symptomatique par le SRAS-CoV-2.
En considérant les participants avec une réponse d’anticorps de liaison de base faible ou élevée, l’analyse a révélé des titres neutralisants anti-RBD et anti-spike S1 significativement plus faibles au jour 30 parmi les participants avec une faible réponse d’anticorps de base.
Après la quatrième vaccination, les participants à faible niveau de référence ont montré une réponse neutralisante significativement accrue au jour 30 par rapport aux participants à niveau de référence élevé. La décroissance de la réponse des anticorps IgG contre les variants viraux était également significativement plus élevée chez les participants à base élevée.
En ce qui concerne les corrélats de protection, les résultats ont révélé que l’ampleur de la réponse IgA contre le virus de type sauvage et ses variantes au départ est associée au risque d’infection au jour 30 chez les participants ayant reçu la quatrième vaccination. Aucune association de ce type n’a été observée pour la réponse IgG. Dans les groupes de vaccination à trois et à quatre doses, la réponse IgG réduite aux mutants RBD et la réponse IgA aux variants viraux ont montré la plus forte corrélation avec le niveau de protection.
Importance de l’étude
L’étude souligne que les combinaisons de réponses d’anticorps IgG et IgA aux variants du SRAS-CoV-2 au départ sont associées à une protection induite par le vaccin contre l’infection symptomatique par le SRAS-CoV-2. Les personnes dont les niveaux de base d’anticorps IgG et IgA sont faibles sont plus à risque d’infection, quel que soit le nombre de doses de vaccin reçues.
*Avis important
Research Square publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, guider la pratique clinique/les comportements liés à la santé, ou traités comme des informations établies.