Dans une étude longitudinale publiée dans Rapports scientifiques, des chercheurs étudient l’effet de l’activité physique maternelle sur la taille et la croissance du sac vitellin au début de la grossesse. À cette fin, il a été constaté que l’activité physique maternelle affectait le développement du sac vitellin humain, cet effet dépendant de l’âge gestationnel et du sexe embryonnaire.
Étude: L’activité physique maternelle affecte la taille et la croissance du sac vitellin en début de grossesse, mais les filles et les garçons utilisent des stratégies différentes. Crédit d’image : Pixel-Shot/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Le sac vitellin est une structure observée au début du développement de l’embryon humain qui fournit des nutriments et permet les échanges gazeux avec le fœtus jusqu’à ce que le placenta se développe complètement. De plus, le sac vitellin joue également un rôle dans les processus de développement globaux tels que la synthèse des protéines, la formation du tractus gastro-intestinal, la production de cellules souches et l’hématopoïèse.
Divers facteurs maternels tels que la taille, la prise de poids et la durée du sommeil sont connus pour affecter la taille du sac vitellin. L’activité physique maternelle, par exemple, est un facteur de style de vie modifiable associé au contrôle de la glycémie, à la prise de poids et aux résultats globaux pour la mère et le fœtus.
À propos de l’étude
La présente étude visait à comprendre comment l’activité physique maternelle affecte potentiellement l’environnement intra-utérin et le développement embryonnaire précoce, comme l’indiquent la taille et la croissance du sac vitellin.
Dans le cadre du programme de recherche en cours sur l’intervalle conception-implantation pendant la grossesse (CONIMPREG), cette étude prospective et longitudinale a inclus 196 femmes en bonne santé et non fumeuses ayant des cycles menstruels réguliers et capables de concevoir naturellement. Les femmes étaient âgées de 20 à 35 ans et leur indice de masse corporelle (IMC) était compris entre 18 et 30 kg/m.2.
L’évaluation des participants a été réalisée lors de quatre visites d’étude. Lors de la première visite, avant la conception, la taille et la composition corporelle ont été mesurées, et l’activité physique a été enregistrée à l’aide d’un actigraphe, un moniteur sans fil et non invasif.
Lors de la deuxième visite à sept semaines de gestation, la viabilité de l’embryon, la durée de la gestation et le sac vitellin ont été évalués par imagerie échographique. À 10 semaines, les mesures du sac vitellin ont été répétées. Lors de la visite finale à 13 semaines, l’activité physique maternelle et la composition corporelle ont été réévaluées.
L’analyse statistique impliquait l’utilisation de modèles de régression linéaire des moindres carrés (OLS), l’analyse de variance (ANOVA) et l’estimation des moyennes, des écarts types, des minima et des maxima.
Résultats de l’étude
La durée moyenne de gestation était de 281 jours selon la date de la dernière période menstruelle (LMP) ou de 278,5 jours, comme en témoigne la longueur couronne-croupe (CRL) de l’embryon au premier trimestre. Les grossesses ont montré un taux de complications plus faible, notamment un accouchement prématuré, un diabète gestationnel, un score Apgar à cinq minutes de sept ou moins et une hypertension gestationnelle à 3,2 %, 3,7 %, 1,1 % et 3,2 %, respectivement.
La durée totale de l’activité était de cinq heures et 55 minutes avant la conception, qui a été réduite d’une heure et 36 minutes à la fin du premier trimestre. Cette tendance était cohérente entre une activité légère et modérée-vigoureuse.
La taille moyenne du sac vitellin s’est avérée être de 4,7 mm à la septième semaine, qui a augmenté de manière significative jusqu’à 5,9 mm à la semaine 10 avec une variabilité individuelle. La reproductibilité des mesures échographiques de la taille du sac vitellin a été évaluée en mesurant les variabilités intra- et inter-observateurs, qui étaient respectivement de 0,08 % et 0,09 %, confirmant ainsi la précision des mesures.
Lorsque l’âge gestationnel et embryonnaire n’était pas pris en compte, la taille du sac vitellin n’était pas significativement affectée par l’activité physique maternelle. Cependant, à la septième semaine de gestation, une activité physique accrue avant la conception était associée à un plus grand diamètre du sac vitellin chez les embryons mâles, sans effet de ce type sur les embryons femelles.
À la semaine 10, les deux sexes embryonnaires étaient affectés par l’activité physique maternelle. Alors que les embryons mâles présentaient une association négative entre la taille du sac vitellin et l’activité physique maternelle à ce stade, les embryons femelles présentaient une forte corrélation positive entre les deux variables, avec un sac vitellin 24 % plus grand que les embryons mâles.
Une interaction significative a également été observée entre le sexe embryonnaire et l’activité physique quotidienne de la mère. Les effets à 13 semaines de gestation n’étaient pas statistiquement significatifs. De plus, l’activité physique maternelle avant la conception était associée à des variations de la vitesse de croissance du sac vitellin, avec une différence significative observée entre les deux sexes embryonnaires.
Les résultats de l’étude sont renforcés par sa conception prospective, l’inclusion de données préconceptionnelles de femmes en bonne santé ayant des grossesses naturelles et à faible risque et les modèles statistiques utilisés pour l’analyse. Les limites notables de l’étude incluent sa généralisabilité relativement faible, ainsi que le manque de mesure continue de l’activité physique et de contrôle de l’impact de la nutrition maternelle et du stress.
Conclusions
Les résultats réitèrent que les signaux maternels peuvent influencer la croissance et le développement embryonnaires humains. Il a été constaté que l’activité physique maternelle affectait la taille du sac vitellin de manière graduelle et spécifique au sexe de l’embryon.
Au début de la grossesse, cet effet s’est manifesté par phases courtes. Des recherches plus approfondies sont nécessaires dans ce domaine pour comprendre l’impact de l’activité physique maternelle sur la santé à long terme de la progéniture.