Dans une étude récente publiée dans le PLOS UN Journal, les chercheurs ont étudié comment les effets des facteurs de risque potentiellement modifiables sur la démence varient parmi les personnes d’origine sud-asiatique, noire et blanche.
Ils ont constaté que chez les Blancs, l’impact de l’obésité, des taux de lipoprotéines de haute densité (HDL), de l’hypertension, du diabète et des troubles du sommeil sur la démence est inférieur à celui des Sud-Asiatiques. De plus, l’impact de l’hypertension sur la démence s’est avéré plus important chez les Noirs que chez les Blancs.
Étude: L’origine ethnique sud-asiatique, noire et blanche et l’effet de facteurs de risque potentiellement modifiables de démence : une étude sur les dossiers de santé électroniques en anglais. Crédit d’image : Orawan Pattarawimonchai/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
La démence touche environ 50 millions de personnes dans le monde et son nombre augmente rapidement à mesure que la population mondiale vieillit. Plusieurs facteurs de risque sont connus pour être associés à un risque accru de démence, notamment l’obésité, l’hypertension et le diabète.
Les facteurs de risque modifiables intéressent particulièrement les chercheurs car ils pourraient, en théorie, contribuer à réduire la prévalence de la démence de 40 %.
Des études ont montré une association entre les facteurs de risque modifiables de diverses affections et l’origine ethnique des individus. Cependant, la plupart des études antérieures portant sur l’association potentielle entre l’origine ethnique et les facteurs de risque de démence ont été menées auprès de la population européenne.
Par conséquent, la présente étude visait à comparer l’impact de facteurs de risque potentiellement modifiables sur le risque de démence dans les populations sud-asiatiques, noires et blanches à l’aide de dossiers de santé électroniques.
À propos de l’étude
Un ensemble de données anonymisées de dossiers de santé électroniques obtenus à partir du Clinical Practice Research Datalink (CPRD) a été utilisé dans l’étude, ainsi qu’une ressource de recherche nommée CALIBRE, reliant les dossiers de soins primaires aux statistiques sur les épisodes hospitaliers (HES) et aux statistiques de mortalité.
L’étude a inclus des adultes âgés de 65 ans et plus sans diagnostic préalable de démence. Les chercheurs ont identifié des facteurs de risque potentiellement modifiables de démence, notamment l’hypertension, l’obésité, la perte auditive, le diabète, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, la dyslipidémie, un faible taux de HDL, un taux élevé de LDL, les troubles du sommeil et les traumatismes crâniens.
En outre, ils ont évalué leur impact sur le risque de démence dans différents groupes ethniques. Les rapports de risque (HR) pour la démence ont été estimés dans l’étude à l’aide de modèles à risques proportionnels de Cox, en ajustant l’âge de base, le sexe et l’indice de privation multiple (IMD), et en tenant compte du regroupement par pratique de soins primaires.
Résultats et discussion
Sur les 1 189 090 participants inclus dans l’étude, 830 541 étaient blancs, 13 082 étaient sud-asiatiques, 9 166 étaient noirs et 13 860 appartenaient à d’autres ethnies. L’analyse complète des cas a été réalisée sur des données portant sur 865 674 personnes et 8 479 973 années-personnes de suivi. Environ 12,6 % de l’ensemble de la population a développé une démence.
Les résultats suggèrent que par rapport aux Blancs, les personnes d’origine sud-asiatique ont des termes d’interaction statistiquement significatifs pour l’hypertension (HR 1,57, p <0,0001), un faible taux de HDL (HR 1,21, p = 0,049), l'obésité (HR 1,19, p = 0,04). , les troubles du sommeil (HR 1,18, p = 0,002) et le diabète (HR 1,22, p = 0,001).
De plus, selon l’étude, les Noirs souffrant d’hypertension présentaient un risque accru de démence (HR 1,18, p = 0,029) par rapport aux Blancs. Il est intéressant de noter qu’une diminution du risque de démence a été observée chez les Noirs présentant un taux de lipoprotéines de basse densité (LDL) plus élevé (HR 0,81, p = 0,005) par rapport aux Blancs.
Le diabète était également associé à un risque accru de démence dans tous les groupes ethniques, en particulier chez les Sud-Asiatiques (HR 1,89). Le tabagisme et la consommation d’alcool étaient associés à un risque plus faible de démence chez les individus blancs, mais pas chez les individus sud-asiatiques ou noirs.
L’étude a également révélé que les individus sud-asiatiques et noirs présentaient des niveaux plus élevés de facteurs de risque cardiovasculaire, en particulier le diabète, que les individus blancs. Les résultats suggèrent que l’hypertension et le diabète sont des facteurs de risque importants de démence dans tous les groupes ethniques, le risque le plus élevé étant observé chez les individus sud-asiatiques.
Les points forts de l’étude incluent la grande taille de son échantillon, largement représentatif de la population générale, où les individus pourraient être suivis jusqu’à leur décès. Les résultats mettent en valeur l’utilité des dossiers de santé électroniques en tant que source de données précieuse pouvant être utilisée pour étudier les facteurs de risque modifiables et développer des interventions ciblées pour prévenir ou retarder l’apparition de la démence.
Toutefois, à titre limitatif, l’étude n’inclut pas d’informations sur d’autres facteurs de risque signalés de démence, tels que l’éducation individuelle, l’isolement social, la pollution de l’air et l’activité physique.
Conclusion
Les résultats de cette étude fournissent des informations importantes sur l’impact des facteurs de risque potentiellement modifiables sur le risque de démence chez les individus sud-asiatiques, noirs et blancs et mettent en évidence la nécessité d’interventions ciblées pour répondre à ces facteurs de risque.
Ces résultats peuvent potentiellement contribuer au développement de politiques de santé publique et de pratiques cliniques visant à réduire le risque de démence dans différents groupes ethniques.