Bien que le coronavirus-2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), l’agent causal de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), n’affecte pas largement les enfants, des événements rares du syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants (MIS-C) a été reporté. Les scientifiques ont déclaré que le MIS-C est une affection hyperinflammatoire grave post-infection qui survient généralement deux à six semaines après l’infection au COVID-19. Au cours des vagues pré-Delta SARS-CoV-2, le MIS-C a été signalé chez 1 enfant sur 3 000 à 4 000 infecté par le virus SARS-CoV-2. Tous ces enfants n’étaient pas vaccinés.
Les scientifiques ont travaillé d’arrache-pied pour protéger tous les individus contre l’infection au COVID-19. Bien que plusieurs vaccins COVID-19 aient initialement reçu une autorisation d’utilisation d’urgence (EUA) pour la vaccination des adultes, le vaccin BNT162b2, développé par Pfizer-BioNTech, a reçu l’approbation de l’Agence européenne des médicaments pour la vaccination des enfants.
Étude : Incidence et phénotype clinique du syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants après infection par le variant delta du SRAS-CoV-2 selon le statut vaccinal : une étude de cohorte prospective à l’échelle nationale danoise. Crédit d’image : NIAID
Sommaire
Arrière-plan
Des études antérieures ont déterminé plusieurs facteurs associés à l’incidence du MIS-C, notamment l’efficacité des vaccins COVID-19, la virulence des variants du SRAS-CoV-2 et l’efficacité des vaccins disponibles contre le MIS-C après une percée d’infection. Lors de la vague SARS-CoV-2 Delta, des études menées en France et aux USA ont rapporté une efficacité vaccinale élevée contre le MIS-C chez les jeunes adultes. Cependant, les mécanismes sous-jacents à ces résultats ne sont pas clairs. Par exemple, ces études n’ont pas permis d’élucider si les adolescents présentaient un risque réduit de MIS-C en raison de la vaccination ou des percées d’infections, ou des deux. De plus, peu de preuves sont disponibles pour prouver que toutes les variantes du SRAS-CoV-2 présentent le même risque de MIS-C similaire aux variantes pré-Delta.
Le Danemark a connu une augmentation rapide des cas de COVID-19 après l’émergence et la circulation de la variante Delta, c’est-à-dire de juillet à décembre 2021. Il a développé un système national de surveillance du SRAS-CoV-2 qui contenait les résultats des tests COVID-19 du public et prestataires privés. Le système de surveillance comprenait également des détails sur le statut vaccinal de chaque individu via un numéro d’enregistrement unique.
Une nouvelle étude
Les chercheurs ont conçu un projet de recherche pédiatrique national sur le COVID-19 basé sur des données en temps réel depuis la première phase de la pandémie. Ils ont recueilli des données sur les phénotypes des maladies associées au COVID-19, y compris les manifestations du MIS-C. L’objectif principal de cette recherche était d’évaluer l’incidence du MIS-C et de définir son phénotype clinique après que les participants ont été infectés par la variante Delta. En outre, les chercheurs ont également pris en compte leur statut vaccinal. Fait intéressant, les auteurs ont également comparé le taux d’incidence du MIS-C pendant la période où la variante Delta a circulé à partir de l’ère pré-Delta. Cette étude est disponible dans la revue Lancet Santé de l’enfant et de l’adolescent.
Dans cette étude, les chercheurs ont inclus des patients COVID-19 dont l’âge était compris entre zéro et dix-sept ans. Tous les patients ont été hospitalisés entre le 1er août 2021 et le 1er février 2022, lorsque la souche Delta circulait principalement au Danemark.
Principales conclusions
L’étude actuelle a révélé que l’incidence du MIS-C après une infection par le SRAS-CoV-2 Delta était de 1 sur 3 400 enfants et jeunes adultes non vaccinés infectés. Ce résultat est comparable à l’infection MIS-C estimée pendant la période pré-Delta, c’est-à-dire un enfant sur 3 000 à 4 000 non vaccinés.
Fait important, les chercheurs ont rapporté que deux doses de vaccins Pfizer-BioNTech présentaient une efficacité de 94 % contre le MIS-C. Cette estimation s’est avérée similaire aux données américaines, où le vaccin Pfizer-BioNTech présentait une efficacité de 91 % contre le MIS-C.
Les scientifiques ont fourni deux explications concernant la réduction de l’incidence du MIS-C chez les enfants et les adolescents vaccinés. Ils ont déclaré que les vaccins COVID-19 auraient pu offrir une protection substantielle contre l’infection par le SRAS-CoV-2, mettant moins d’enfants et d’adolescents à risque de développer le MISC. Une autre explication était que les vaccins pourraient avoir un effet direct sur la sensibilité au MIS-C après une percée d’infection, ce qui pourrait être dû au fait que la protection immunitaire induite par le vaccin pourrait prévenir l’hyperinflammation.
Même si l’étude actuelle a révélé que l’incidence du MIS-C due à la variante Delta était similaire à la variante originale du SRAS-CoV-2, la variante Omicron est phylogénétiquement éloignée et pourrait entraîner une incidence différentielle du MIS-C. Les chercheurs ont également souligné le risque de MIS-C après des réinfections. Par exemple, il a été constaté que de nombreux enfants avaient contracté deux fois l’infection par le SRAS-CoV-2, et par conséquent, la réinfection pourrait affecter l’ampleur de la manifestation du MIS-C.
Fait intéressant, les enfants de sexe masculin se sont avérés plus sensibles au MIS-C que les femmes. Dans la cohorte de l’étude, 73 % des enfants et jeunes adultes de sexe masculin ont souffert du MIS-C après avoir été infectés par la variante Delta et 61 % après avoir été infectés par la souche SARS-CoV-2 d’origine.
Conclusion
La principale limite de l’étude est le faible nombre de cas de MIS-C dans la cohorte de l’étude. Cependant, la principale force est sa configuration de recherche pédiatrique à l’échelle nationale contenant des données en temps réel consistant en un phénotypage détaillé et le statut vaccinal de la cohorte d’étude. Les auteurs ont déclaré qu’il est essentiel de comprendre les impacts de la vaccination contre le COVID-19 afin que les parents puissent prendre une décision éclairée concernant la vaccination de leurs enfants.