Alors que les écoles et les garderies doivent rouvrir dans de nombreuses régions du monde, alors même que la pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) continue de provoquer des milliers d’infections dans le monde, l’attention se porte sur la prévention et le confinement des infections.
Étude : Prédire les infections par le SRAS-CoV-2 chez les enfants et les jeunes avec un dépistage à symptôme unique. Crédit d’image : Drazen Zigic/Shutterstock
Une nouvelle étude disponible sur le medRxiv* Le serveur de préimpression discute de la valeur prédictive du dépistage des enfants basé sur des symptômes uniques pour confirmer l’infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2). Les chercheurs ont conclu que le dépistage par des symptômes uniques tels qu’un écoulement nasal ou une toux n’était pas fiable pour prédire l’infection chez les enfants de moins de quatre ans.
Sommaire
Fond
Les restrictions sur les interactions sociales et une hygiène personnelle stricte ont contribué à réduire la transmission du SRAS-CoV-2 parmi les élèves, les parents et les enseignants. Un autre outil est le dépistage de la présence éventuelle d’une infection en fonction des symptômes.
Un problème avec de tels tests est que les symptômes non spécifiques de cette infection ne sont pas différents de ceux d’autres infections telles que le virus respiratoire syncytial et la grippe. Ces symptômes comprennent un mal de gorge, une congestion nasale et un écoulement nasal. Les infections virales respiratoires sont susceptibles de rebondir par rapport à leur faible niveau actuel à mesure que les enfants recommencent à se mélanger.
Des tests inutiles peuvent survenir si tous ces symptômes sont considérés comme une indication pour rechercher le virus, ce qui coûte au système de santé et peut empêcher les enfants d’aller à l’école.
Comment l’étude a-t-elle été menée ?
La présente étude visait à déterminer à quelle fréquence des symptômes uniques de COVID-19 pouvaient prédire les infections au SRAS-CoV-2 chez les jeunes. En fin de compte, aider à prendre de meilleures décisions cliniques sur la détection de COVID-19 tout en minimisant les perturbations inutiles de la vie de l’enfant et de sa famille.
Les chercheurs ont mené une étude rétrospective sur des enfants de moins de 17 ans testés dans un centre COVID-19 d’un hôpital d’Ottawa, au Canada. Les enfants inclus dans l’étude présentaient un seul symptôme lors de la présentation ou étaient asymptomatiques mais ont eu une exposition à haut risque (EH).
Quelles ont été les conclusions ?
L’étude a duré 29 semaines, avec 23 080 rencontres de patients répondant aux critères. Le test était positif dans 2,7% des cas de test à symptôme unique, 17% pour les symptômes uniques plus EDH et 5,5% pour les cas asymptomatiques avec EDH.
Les enfants présentant des symptômes uniques et sans EDH n’étaient susceptibles d’être positifs que dans un cas sur cent, contre 17% de ceux avec EDH, ce qui indique que l’ERH ajoute une valeur prédictive positive (VPP) au symptôme unique.
L’écoulement nasal a été identifié comme le symptôme le plus courant chez les plus jeunes enfants, retrouvé dans 43% des cas. Par rapport au groupe EDH asymptomatique, les symptômes liés à l’intestin, la fatigue et les éternuements n’ont montré aucune valeur pour prédire l’infection lorsqu’ils sont présents seuls avec l’ERH. Pour les moins de 13 ans, la fièvre à elle seule prédisait mieux l’infection que la présentation asymptomatique de l’ERH. Sur 13 ans, l’anosmie et l’agueusie ont le mieux prédit l’infection, les chances d’un test positif étant 99 fois plus élevées.
Dans l’ensemble, dans les cas d’ERH, la fièvre isolée augmentait les chances de recevoir un test positif. Pour les moins de 4 ans, la fatigue et les nausées/vomissements étaient également des prédicteurs. Les éternuements et la diarrhée n’avaient aucune valeur en tant que prédicteurs d’un test positif.
Quelles sont les implications ?
Les chercheurs ont découvert que le fait d’avoir le nez qui coule ou la congestion seul est un mauvais prédicteur de COVID-19 chez les enfants de moins de 5 ans, même après l’EDH. Pourtant, c’est le symptôme unique le plus courant lors de la présentation, et la valeur prédictive est plus élevée chez les enfants de plus de 12 ans.
La fièvre a une plus grande valeur prédictive lorsqu’elle est évaluée en tant que symptôme unique après EDH dans tous les groupes d’âge.
Les scientifiques soulignent que les éléments suivants doivent être pris en compte dans un programme de dépistage : les coûts, la possibilité de tester, la recherche des contacts, la vitesse de transmission, les variantes présentes dans la communauté et les coûts des soignants, directs et indirects.
Moins de 3 % des cas à symptôme unique ont été testés positifs, mais ils représentaient un cinquième du total des cas positifs, ce qui indique que leur valeur doit être évaluée dans la conception d’un programme de dépistage. Les symptômes moins prédictifs peuvent être supprimés si l’objectif est de maximiser la détection en utilisant un minimum de ressources – mais la contribution de l’EDH doit être considérée en premier lieu.
Cette étude a été menée alors que d’autres variantes préoccupantes n’étaient pas très répandues. L’émergence de telles variantes peut changer les conclusions si elles provoquent un profil de symptôme différent. Les chercheurs déclarent que des stratégies robustes de recherche des contacts et de test à faible barrière sont nécessaires pour fournir aux patients dépistés positifs des tests plus faciles et plus rapides.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.