Dans un essai contrôlé randomisé (ECR) imbriqué publié dans eMédecineCliniquedes chercheurs ont examiné l’effet de la vaccination par Bacillus Calmette-Guérin (BCG) sur l’atténuation des récidives de l’herpès labial (feu sauvage).
Ils ont constaté que plus de 12 mois après la vaccination BCG-Danemark, le temps moyen sans récidive avait augmenté de 53 %. De plus, les récidives autodéclarées des boutons de fièvre ont également été réduites de manière significative.
Bien que le vaccin ait été bien toléré et qu’aucun événement indésirable grave n’ait été signalé, une légère augmentation du risque d’un premier épisode de feu sauvage a été observée après la vaccination.
Sommaire
Arrière-plan
L’herpès labial, ou « bouton de fièvre », est causé par la réactivation du virus de l’herpès simplex (HSV) dans la région oro-faciale, avec jusqu’à 40 % de risques de récidive pouvant nuire à la qualité de vie des patients. L’absence de vaccin et les coûts plus élevés, les effets secondaires plus importants et la faible efficacité des médicaments oraux soulignent la nécessité d’approches alternatives.
Le BCG, le vaccin antituberculeux, a des effets non spécifiques sur le système immunitaire, conférant potentiellement une protection contre diverses maladies infectieuses. Des études observationnelles ont rapporté les bénéfices de la vaccination par le BCG chez les patients atteints d’herpès labial, mais il y a un manque d’ECR confirmant ces résultats.
En tant qu’ECR imbriqué dans le cadre de l’essai BRACE (abréviation de « BCG vaccination to réduire l’impact de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) chez les travailleurs de la santé »), la présente étude a comparé les effets du vaccin BCG à un placebo chez des patients souffrant de rhume récurrent. plaies.
À propos de l’étude
Dans l’ECR multicentrique de phase 3 BRACE, 6 828 agents de santé ont été recrutés sur 36 sites en Australie, en Espagne, aux Pays-Bas, au Brésil et au Royaume-Uni. Les participants ont été randomisés (1:1) pour recevoir 0,1 ml de vaccin intradermique BCG-Danemark dans le groupe test et soit aucune intervention, soit un placebo dans le groupe témoin.
L’âge moyen était de 42 ans et 75 % des participants étaient des femmes. Ils ont été suivis pendant 12 mois avec des questionnaires trimestriels, les événements indésirables étant surveillés et signalés pendant les trois premiers mois.
Les patients présentant une contre-indication au vaccin BCG, à la vaccination BCG au cours de l’année précédente, à d’autres vaccinations vivantes atténuées au cours du mois précédent ou à la vaccination COVID ont été exclus de l’étude.
Dans l’essai imbriqué, 84 patients présentant des feux sauvages récurrents fréquents ont été randomisés et répartis dans le groupe BCG (n = 38) ou témoin (n = 46). Comme critère de jugement principal, ils ont évalué la durée de survie moyenne restreinte (RMST), c’est-à-dire le temps écoulé entre la randomisation et la première récidive autodéclarée du bouton de fièvre chez les patients ayant présenté quatre récidives ou plus au cours de l’année précédente.
Le nombre de récidives de feux sauvages, le nombre de participants présentant une récidive de feux sauvages et le nombre de participants présentant un changement perçu dans la gravité, la fréquence, la durée ou l’impact des récidives des feux sauvages sur la qualité de vie étaient les critères de jugement secondaires. De plus, des analyses supplémentaires, de sensibilité et de sous-groupes ont été menées sur différents ensembles de participants.
Résultats et discussion
Soixante-dix participants sur 84 ont signalé une récidive des boutons de fièvre au cours de la période d’étude, 32 dans le groupe BCG et 38 dans le groupe témoin. Le groupe BCG a montré un délai médian jusqu’à la récidive plus élevé (2,2 mois contre 1,8 mois dans le groupe témoin) et un délai moyen plus élevé de 1,55 mois jusqu’à la première récidive des feux sauvages par rapport au groupe témoin (p = 0,02), avec un risque relatif de 0,54. à un intervalle de confiance de 95 %.
La vaccination par le BCG s’est avérée plus bénéfique dans la population telle que traitée. Dans les analyses de sous-groupes, le délai avant la première récidive des feux sauvages s’est avéré plus long chez les hommes (5,20 mois) que chez les femmes (0,43 mois).
Au cours de la période de suivi, le groupe BCG a signalé une diminution de la durée, de la gravité et de la fréquence perçue des récidives des feux sauvages ainsi que de leur impact sur la qualité de vie. Cependant, aucune différence significative n’a été observée entre les groupes dans la proportion de participants signalant une récidive et le nombre total de récidives signalées.
De plus, les effets bénéfiques du vaccin BCG étaient plus prononcés chez les patients présentant des récidives plus fréquentes que chez ceux présentant au moins un épisode d’herpès labial. Cependant, dans le groupe BCG de patients n’ayant jamais eu de bouton de fièvre, les rapports d’un premier épisode de feu sauvage ont été plus nombreux, avec une récidive plus rapide que les témoins.
Le traitement oral était plus susceptible d’être initié dans le groupe BCG mais était poursuivi pendant des périodes plus longues dans le groupe témoin. Bien qu’aucun problème de sécurité ne soit survenu au cours de l’étude, les bénéfices observés étaient principalement qualitatifs.
Conclusion
Il s’agit du premier ECR évaluant l’effet de la vaccination par le BCG sur l’atténuation de la récidive des feux sauvages, selon les auteurs de l’étude. Les résultats ci-dessus suggèrent que la vaccination BCG-Danemark pourrait conférer des avantages contre l’herpès labial avec un effet plus important chez les hommes présentant des récidives fréquentes tout en posant également un risque accru d’apparition d’un premier feu sauvage.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer le potentiel prophylactique du vaccin, en particulier dans les populations à haut risque telles que les enfants et les patients atteints d’herpès génital récurrent.