Des tests sérologiques pour les anticorps du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) sont de plus en plus disponibles pour détecter l’infection. Cependant, il existe des lacunes critiques dans la compréhension de la réactivité croisée des tests avec des sérums de patients souffrant d’infections non-coronavirus. La réactivité croisée pose un problème particulier dans les régions tropicales du monde, où plusieurs infections dominent l’épidémiologie locale des syndromes de fièvre aiguë.
Les mécanismes qui conduisent à la réactivité croisée comprennent l’infection du système réticulo-endothélial causée par des protozoaires et des anticorps produits contre diverses infections helminthiques. Les infections comprennent les maladies tropicales négligées (MTN) et le paludisme. Notamment, trois des quatre pays (Brésil, Inde et Mexique) avec le plus grand nombre total de décès attribués à la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) sont accablés par des cas élevés d’ATN ou de paludisme.
Une nouvelle étude disponible sur le serveur de pré-impression medRxiv* vise à évaluer la spécificité des dosages sérologiques des anticorps SARS-CoV-2 chez les patients connus pour avoir une infection parasitaire tissulaire ou ceux qui résident dans des zones où le virus est endémique.
Sommaire
En quoi consistait l’étude ?
Des échantillons de sérum ont été collectés chez des patients souffrant ou récemment guéris du paludisme, de la trypanosomose africaine, de la maladie de Chagas ou d’une autre maladie filarienne en juillet 2019.
Trois tests différents d’anticorps SARS-CoV-2 ont été effectués pour déterminer la spécificité des tests : IgG anti-SARS-CoV-2 N-protein, anti-SARS-CoV-2 N-Protein IgM et anti-Receptor Binding Domain ( RBD) qui bloque toutes les classes d’immunoglobines.
Par la suite, trois autres tests ont été effectués; Test Abbott SARS-CoV-2 IgG, test de détection d’anticorps de neutralisation sans culture (cPass) et test rapide combiné STANDARD Q COVID-19 IgM/IgG.
Catégorisation pour l’intensité de la bande SD RDT, basée sur une échelle de couleurs standard fournie par SD Biosensor. Un score de 0 indique l’absence de signal ; 1 indique à peine visible mais présent (correspondant à R1-R6 sur l’échelle standard); 2 indique une intensité faible (c’est-à-dire faible mais définitivement positive, correspondant à R7-R12 sur l’échelle standard) ; 3 indique une intensité moyenne à élevée (correspondant à R13-R21 sur l’échelle standard). La rangée supérieure montre l’échelle de couleurs standard fournie par le fabricant. La rangée inférieure montre les TDR réels utilisés dans la présente étude, photographiés le même jour dans des conditions d’éclairage standardisées. La ligne de test illustrative est représentée dans le rectangle en pointillés.
Qu’est-ce que l’étude a trouvé?
Les résultats de l’étude ont montré que la spécificité des tests variait de 95 % à 98 % dans tous les cas observés. Bien que, pour Abbot Architect et SD RDT IgM, il était de 95 %, ce qui est en deçà de la référence de 97 % recommandée par l’OMS pour les tests sérologiques SAR-CoV-2.
Les spécificités observées les plus faibles provenaient de patients souffrant d’infections à protozoaires du système réticulo-endothélial et de patients ayant récemment eu un paludisme. La réaction croisée non spécifique parmi les patients dans les zones d’endémie palustre a été supposée être intensifiée par les co-infections plutôt que par les infections palustres seules. Il a également été constaté que des infections répétées avec des espèces de Plasmodium peuvent également conduire à une plus grande réactivité croisée. Le test cPass, conçu pour mesurer la force d’inhibition de la liaison de la RDB à l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE-2), a montré la moindre variation entre les origines des échantillons avec la plus grande spécificité entre les groupes.
Qu’ont conclu les auteurs ?
Les chercheurs ont conclu que la spécificité des tests sérologiques du SRAS-CoV-2 diminuait parmi les sérums de patients atteints d’infections parasitaires d’origine tissulaire. De manière significative, en dessous du seuil requis pour les décisions concernant les soins aux patients individuels.
De plus, le test SD RDT IgG s’est avéré similaire aux tests en laboratoire et fournit un cadre à faibles ressources pour la détection des IgG anti-SRAS-CoV-2 lorsque sa présence est indiquée.
Les limites de l’étude incluent le volume disponible d’échantillons pré-pandémiques stockés qui a empêché la possibilité d’effectuer des tests d’avidité spécifiques ou de tester la présence d’anticorps contre les coronavirus saisonniers qui auraient pu réagir de manière croisée avec les tests sérologiques SARS-CoV-2.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.
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