Le thé vert est une boisson populaire dans le monde et était traditionnellement utilisé comme plante médicinale pour traiter de nombreuses maladies. Il est fabriqué à partir des feuilles de Camelia sinensis plante. Des recherches menées au cours des dernières décennies ont montré que le thé vert et ses polyphénols caractéristiques appelés catéchines peuvent aider à prévenir le diabète, l’obésité, le cancer et les maladies cardiaques.
Sommaire
Polyphénol de thé vert EGCG, sa structure et ses activités biologiques
Des études ont également montré que les catéchines du thé ont des activités antivirales et peuvent protéger contre les maladies résultant du stress oxydatif et de l’inflammation. Certaines études récentes suggèrent le potentiel du thé vert pour prévenir et traiter la maladie COVID-19 causée par le virus SARS-CoV-2. La catéchine la plus abondante et le principal constituant actif du thé vert est le (-)-épigallocatéchine-3-gallate (EGCG).
L’EGCG a une structure polyphénolique et est un puissant antioxydant qui élimine les radicaux réactifs et les ions chélatants pour inhiber la formation d’espèces réactives de l’oxygène (ROS). L’EGCG possède 8 groupes phénoliques et offre de multiples donneurs et accepteurs d’électrons pour la liaison hydrogène à plusieurs molécules telles que les protéines. C’est pourquoi l’EGCG a une grande affinité pour diverses protéines, se lie à elles et inhibe leurs activités.
Détermination du potentiel de la consommation d’EGCG ou de thé dans la prévention et le traitement du COVID-19
Les chercheurs ont récemment publié un article qui a passé en revue les mécanismes par lesquels l’EGCG pourrait inhiber l’infection par le SRAS-CoV-2 et les divers syndromes causés par COVID-19. Ils ont évalué de manière critique les résultats précédemment publiés dans la littérature sur les symptômes et la pathologie du COVID-19 du point de vue des différences biologiques entre les humains et les rongeurs, les relations dose-réponse et les effets secondaires potentiels. Ils ont également analysé les publications pertinentes évaluant les activités de protection de l’EGCG contre le COVID-19. Leur objectif était de déterminer l’utilité de l’EGCG ou de la consommation de thé dans la prévention, le soulagement et le traitement du COVID-19. Cette étude est publiée dans la revue Tendances en science et technologie alimentaires.
Les résultats montrent que l’EGCG peut potentiellement inactiver le SARS-CoV-2 et inhiber la reproduction virale
Les principales conclusions de leur étude ont révélé que l’EGCG active Nrf2 et supprime l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2), qui est un récepteur cellulaire du SRAS-CoV-2, et TMPRSS2, un médiateur de l’entrée du virus dans la cellule hôte. L’EGCG inactive également la protéase principale du SARS-CoV-2 et inhibe la reproduction virale. L’activité antioxydante de l’EGCG peut offrir une protection contre les ROS mitochondriales induits par le SRAS-CoV-2, qui favorisent la réplication virale et contre l’explosion de ROS causée par les pièges extracellulaires des neutrophiles. L’EGCG supprime l’activité et l’expression du GRP78 résidant dans l’ER et peut potentiellement inhiber le cycle de vie du SRAS-CoV-2.
L’EGCG peut supprimer l’infection par le SRAS-CoV-2 en supprimant l’expression de la surface cellulaire ACE2 et TMPRSS2 en activant Nrf2. L’EGCG peut également inhiber le SARS-CoV-2 Mpro, une protéase essentielle à la reproduction virale.
Les chercheurs ont également découvert des effets protecteurs de l’EGCG contre (a) la thrombose en supprimant les facteurs tissulaires et en activant les plaquettes ; (b) lésion pulmonaire aiguë/détresse respiratoire induite par une tempête de cytokines; (c) septicémie via l’inactivation de HMGB1 sensible à l’oxydoréduction; et (d) la fibrose pulmonaire en augmentant Nrf2 et en supprimant NF-κB.
Les résultats soulignent la nécessité de poursuivre les études sur le rôle de l’EGCG dans la prévention et le traitement du COVID-19
Pour résumer, l’EGCG peut avoir le potentiel d’inhiber l’infection par le SRAS-CoV-2, de supprimer la réplication du SRAS-CoV-2, de réduire la tempête de cytokines et donc la thrombose et la fibrose pulmonaire. Selon les auteurs, aucune étude humaine de ce type n’a été menée jusqu’à présent. D’autres catéchines du thé vert peuvent présenter des propriétés protectrices similaires à celles de l’EGCG, éventuellement à des niveaux inférieurs. Il a déjà été démontré que la consommation de thé vert réduisait le risque de diabète, d’obésité et de maladies cardiovasculaires, qui augmentent toutes le risque de COVID-19 sévère.
Cependant, ces observations doivent être davantage étayées chez l’homme et l’animal. Les actions possibles de l’EGCG contre le SRAS-CoV-2 mettent en évidence la pertinence d’autres études sur le rôle de l’EGCG dans la prévention et le traitement du COVID-19 chez l’homme. Ces observations justifient également des études épidémiologiques sur les effets préventifs possibles de la consommation de thé vert sur le COVID-19.
Il est important de mener des études épidémiologiques pour déterminer si la consommation régulière de thé (et la quantité requise) pourrait réduire le risque d’infection par le SRAS-CoV-2 et les syndromes associés.