La maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), qui est causée par l’infection du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), continue d’affecter le bien-être et la qualité de vie des personnes dans le monde. Plusieurs vaccins COVID-19 différents sont actuellement disponibles pour lutter contre cette pandémie, dont certains comprennent des vaccins à acide ribonucléique messager (ARNm) et des vaccins classiques à virus inactivés.
Étudier: Pfizer-BioNTech et Sinopharm : Une étude comparative sur les titres d’anticorps post-vaccination. Crédit d’image : MR.AUKID PHUMSIRICHAT/Shutterstock.com
Sommaire
Fond
Tous les vaccins COVID-19 agissent en activant les réponses immunitaires innées et adaptatives. L’immunité adaptative implique l’activation des cellules B, qui se multiplient et augmentent en réponse aux vaccins pour finalement soutenir la production d’anticorps.
La plupart des vaccins COVID-19 sont conçus pour provoquer des anticorps spécifiques aux protéines de pointe, car ils se sont avérés efficaces pour lutter contre la maladie. En outre, les niveaux d’immunoglobuline G (IgG) anti-spike protein receptor-binding domain (anti-S-RBD) jouent un rôle dans la détermination de l’immunité contre le SRAS-CoV-2. Les titres d’anticorps induits par les vaccins COVID-19 peuvent être mesurés à l’aide de tests de diagnostic sérologiques.
Dans une étude récente publiée dans la revue vaccins, les chercheurs comparent les titres d’anticorps induits par le vaccin à ARNm Pfizer‐BioNTech et le vaccin classique à virus inactivé Sinopharm afin d’identifier le vaccin le plus efficace. Cette étude a exploré les titres d’anticorps IgM et IgG ; cependant, les chercheurs se sont davantage concentrés sur l’IgG, car il a été rapporté qu’il s’agit de l’anticorps le plus répandu dans le plasma humain qui joue un rôle dans l’immunité à long terme conférée par les vaccinations. Les résultats de cette étude peuvent aider à améliorer les thérapies vaccinales existantes pour COVID-19.
Étudier le design
La présente étude a été réalisée sur des adultes jordaniens et a été menée entre mars et avril 2021 en tant qu’étude de cohorte observationnelle prospective. Les participants étaient des personnes qui avaient reçu deux doses de vaccins Sinopharm ou Pfizer‐BioNTech COVID‐19, avec un intervalle de 21 jours. Tous les participants ont été inclus dans l’étude six semaines après la deuxième dose.
Les taux d’IgG et d’IgM dans le sérum ou le plasma humain spécifiques du SRAS-CoV-2 ont été mesurés à l’aide de Vitek Immuno Diagnostic Assay Systems, qui est un dosage immuno-enzymatique (ELISA).
Pfizer‐BioNTech est plus performant que Sinopharm
Le groupe de participants recevant les vaccins Pfizer‐BioNTech ou Sinopharm a été comparé en fonction des caractéristiques démographiques, des antécédents médicaux et des infections antérieures au COVID-19.
Au total, 141 participants ont reçu le vaccin Pfizer‐BioNTech COVID‐19, dont 93% présentaient des titres d’IgG positifs. Comparativement, 147 ont reçu le vaccin Sinopharm, dont 85,7% ont montré des titres d’IgG positifs.
Le titre moyen d’IgG dans le groupe vaccin Pfizer‐BioNTech était de 515,5 ± 1143,5 BAU/mL, et le groupe vaccin Sinopharm était de 170,0 ± 230,0 BAU/mL. Aucune différence statistiquement significative n’a été observée dans la positivité des IgG ou les titres d’IgM entre les deux groupes de vaccins.
Des différences liées à l’âge étaient apparentes entre les individus des groupes IgG positifs et négatifs, avec 86,4 % de ceux ayant des titres d’IgG négatifs âgés de plus de 60 ans. Parmi les sujets qui ont reçu le vaccin Sinopharm, 90,5% de ceux avec des titres négatifs étaient âgés de plus de 60 ans, tandis que 9,5% avaient entre 40-60 ans.
Notamment, un seul sujet dans le groupe d’âge 20-40 ans a montré des titres d’IgG négatifs parmi le groupe Pfizer-BioNTech. De plus, il a été observé que 54,5% des sujets qui avaient des titres d’IgG négatifs étaient diabétiques et 40,9% souffraient de maladies cardiovasculaires ou cérébrovasculaires.
Des groupes d’individus positifs et négatifs pour les titres IgM ont également été comparés six semaines après la vaccination en fonction de caractéristiques telles que l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle (IMC), les habitudes tabagiques et la positivité des titres IgG. Ces groupes présentaient des différences significatives dans les valeurs moyennes des titres IgM et IgG.
Une analyse de régression multivariée a été réalisée, qui a révélé que l’administration du vaccin Pfizer‐BioNTech avait un effet positif statistiquement significatif sur la positivité du titre IgG. Comparativement, la présence de maladies cardiovasculaires a eu un effet négatif statistiquement significatif.
Limites de l’étude
L’étude comportait certaines limites. Des échantillons ont été prélevés sur les sujets de l’étude uniquement à un moment unique de six semaines après la vaccination, ce qui a empêché la possibilité d’explorer la dégradation des anticorps ou de l’immunité.
Bien que le test de diagnostic VIDAS ait une sensibilité de 88,3 % et une spécificité de 98,4 %, il est possible qu’il n’ait pas estimé avec précision les titres d’anticorps. La fiabilité du test peut également être compromise en raison de la réactivité croisée entre les anticorps spécifiques du SRAS‐CoV‐2 et les coronavirus endémiques.
Implications
La présente étude a comparé l’efficacité du vaccin à ARNm Pfizer‐BioNTech à un vaccin classique Sinopharm. Dans les tests de diagnostic, le Pfizer BioNTech a suscité des niveaux élevés de titres d’IgG par rapport au Sinopharm.
De plus, l’analyse multivariée a montré que le vaccin Pfizer avait un effet positif sur la positivité des IgG. Des titres élevés d’anticorps IgG sont associés à une immunité plus élevée et de longue durée. Pris ensemble, les résultats de cette étude montrent que le vaccin Pfizer BioNTech peut offrir une meilleure protection contre le COVID-19 par rapport à Sinopharm. la présence de maladies cardiovasculaires s’est avérée avoir une corrélation négative significative avec les niveaux de titres d’IgG après la vaccination, suggérant ainsi que cette population de patients peut nécessiter une attention particulière.
D’autres études sont nécessaires pour confirmer si des doses de rappel sont nécessaires pour les personnes qui ont déjà reçu Sinopharm et celles qui souffrent d’affections spécifiques et qui n’ont pas présenté de titre IgG positif après la vaccination.