Une épidémie de monkeypox (MPVX) a été signalée en mai 2022, touchant principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) avec des lésions cutanées caractérisant la plupart des infections. Cependant, une étude récente a mis en évidence trois hommes asymptomatiques sans aucune lésion cutanée à tester positifs pour le test de réaction en chaîne par polymérase (PCR) MPXV anorectal. Savoir si les infections à MPVX peuvent être asymptomatiques peut être utile dans la gestion des épidémies.
Une nouvelle étude publiée dans le Annales de médecine interne visait à évaluer la présence de MPVX dans les échantillons anorectaux de HSH ayant subi des tests de routine pour les infections sexuellement transmissibles du 5 juin au 11 juillet 2022.
Étude : Détection du virus Monkeypox dans des écouvillons anorectaux d’hommes asymptomatiques ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le cadre d’un programme de dépistage des infections sexuellement transmissibles à Paris, France. Crédit d’image : Yeti pointillé / Shutterstock
À propos de l’étude
L’étude impliquait la collecte d’écouvillons anorectaux de patients qui se sont rendus au service des maladies infectieuses et à la clinique de santé sexuelle de l’hôpital Bichat-Claude Bernard à Paris, en France, pour le dépistage de Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae. Le dépistage était effectué tous les trois mois et impliquait des HSH ayant plusieurs partenaires sexuels vivant avec le VIH et recevant un traitement ou prenant une prophylaxie préexposition au VIH (PrEP).
L’acide nucléique a été extrait des échantillons collectés, suivi d’une PCR spécifique au MPXV pour détecter l’infection par le MPVX.
Résultats de l’étude
Les résultats ont indiqué que sur les 706 HSH qui se sont rendus à la clinique, 383 présentaient des symptômes d’infection par le MPVX, tandis que 323 n’avaient aucun symptôme. Deux cent treize écouvillons anaux ont été prélevés chez des patients ne présentant aucun symptôme, et ils se sont révélés négatifs pour N.gonorrhoeae et C.trachomatis. Sur les 213 HSH, 110 patients ont été diagnostiqués séropositifs il y a 9 ans et recevaient un traitement antirétroviral depuis le diagnostic. Cependant, 78 % d’entre eux avaient une charge virale indétectable avec un nombre médian de lymphocytes T CD4 de 0,766 × 10^9 cellules/L.
Treize échantillons ont été trouvés positifs pour le MPVX. Parmi eux, huit vivaient avec un VIH indétectable et avaient un nombre de lymphocytes T CD4 supérieur à 0,500 × 10^9 cellules/L. Parmi eux, un seul patient a rapporté un nombre de lymphocytes T CD4 de 0,123 × 10^9 cellules/L. De plus, la plupart des patients asymptomatiques n’ont jamais développé de symptômes cliniques. Cependant, trois patients asymptomatiques qui avaient initialement été testés négatifs pour l’infection par le MPVX ont développé des symptômes et ont été testés positifs après trois semaines de tests initiaux.
Par conséquent, l’étude actuelle détermine que des résultats positifs d’infection par le MPVX peuvent survenir chez des patients asymptomatiques. Cependant, on ne sait toujours pas si cela suggère une excrétion virale entraînant une transmission. Récemment, les autorités françaises ont recommandé la vaccination de tous les HSH multipartenaires pour prévenir la propagation de l’infection par le MPVX.