Dans une étude récente publiée dans Le microbe lancette, les chercheurs ont mené une étude observationnelle pour déterminer la contamination environnementale par le virus du monkeypox dans les chambres d’isolement des patients hospitalisés afin de comprendre les expositions potentielles des travailleurs de la santé.
Sommaire
Arrière plan
Un grand nombre de cas de monkeypox ont été signalés en 2022 en dehors des zones endémiques d’Afrique centrale et occidentale. L’agent étiologique du monkeypox est le virus du monkeypox appartenant à la Orthopoxvirus genre de la famille des Poxviridae, semblable au virus de la variole. Il s’agit d’un virus à acide désoxyribonucléique (ADN) double brin, et on pense que sa transmission chez l’homme se fait principalement par contact avec des lésions, des fluides corporels et des gouttelettes respiratoires.
Les preuves de transmission parmi les primates non humains par inhalation de virus de la variole du singe en aérosol indiquent le potentiel de propagation de la maladie parmi les humains via des gouttelettes respiratoires en aérosol. Des virus orthopox stables ont été détectés dans des aérosols pendant près de 90 heures.
Un cas de monkeypox chez un employé d’un hôpital au Royaume-Uni a été attribué à une exposition lors du changement de la literie dans la chambre d’isolement d’un patient atteint de monkeypox. En outre, des études en Allemagne ont signalé une contamination généralisée par le virus de la variole du singe dans les chambres d’hôpital hébergeant des patients atteints de la variole du singe. Ces cas soulignent la nécessité de comprendre le risque de transmission du monkeypox par contamination environnementale.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont identifié des patients adultes hospitalisés au Royal Free Hospital de Londres, au Royaume-Uni, avec des cas confirmés de monkeypox et des lésions cutanées visibles. Ils ont échantillonné l’air et les surfaces dans leurs chambres d’isolement après avoir obtenu un consentement éclairé. Des échantillons d’écouvillonnage d’air et de surface ont également été prélevés dans le couloir externe et les antichambres entourant les chambres d’isolement et sur l’équipement de protection individuelle (EPI) utilisé par le personnel hospitalier qui s’occupe des patients atteints de monkeypox.
Des échantillons d’écouvillons ont également été prélevés dans les zones à contact élevé de la salle d’isolement, telles que la sonnette d’appel, les poignées de porte, les télécommandes de télévision, les interrupteurs d’éclairage, les poignées de robinet, etc. L’acide nucléique a été isolé des échantillons et testé à l’aide d’une réaction en chaîne par polymérase quantitative ( qPCR) pour la présence d’ADN du monkeypox. L’isolement viral à partir d’échantillons positifs sélectionnés a été réalisé pour confirmer la présence du virus monkeypox.
Résultats
Les résultats ont indiqué que 93 % (56 sur 60) des échantillons d’écouvillons étaient positifs pour l’ADN du virus monkeypox. Les valeurs de seuil de cycle (Ct) pour la qPCR des modèles positifs ont indiqué des niveaux infectieux du virus monkeypox. Un échantillon d’air pendant le changement de literie dans la salle d’isolement et un échantillon d’écouvillon du sol de l’antichambre où les EPI ont été retirés après utilisation étaient positifs pour le virus monkeypox compétent pour la réplication.
Les écouvillons provenant de surfaces dures avaient des valeurs Ct plus faibles (≤ 30), ce qui peut s’expliquer par l’utilisation de nettoyants pour surfaces dures. Une contamination par le virus Monkeypox a également été détectée dans des échantillons d’écouvillons d’EPI et au bout des doigts de gants après des visites en chambre d’isolement.
La contamination des échantillons d’air a mis en évidence la nécessité d’un équipement de protection respiratoire efficace pour le personnel hospitalier qui change la literie et effectue d’autres tâches d’assistance pour les patients atteints de monkeypox.
Selon les auteurs, la contamination de l’environnement et des surfaces par le virus du monkeypox, même virus capable de se répliquer, ne suffit pas à établir une infection chez une personne exposée au virus. La susceptibilité de l’hôte, les facteurs environnementaux qui affaiblissent le virus, la voie de transmission et la quantité d’exposition virale contribuent tous au succès de l’infection.
Les zones d’isolement qui ont été testées étaient bien ventilées et régulièrement nettoyées à l’aide de 5 000 à 10 000 parties par million d’hypochlorite de chlore et de sodium. Les auteurs pensent que les résultats pourraient être différents pour d’autres zones où les procédures de ventilation et de désinfection varient ou où les patients ne sont pas présents pendant de longues périodes, comme les cliniques de santé et les zones de consultations externes. Par conséquent, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre comment la contamination environnementale varie en milieu hospitalier.
conclusion
Pour résumer, l’étude a examiné des échantillons d’air et de surface provenant de chambres d’isolement de patients atteints de monkeypox, des antichambres environnantes et des EPI portés par le personnel hospitalier s’occupant des patients pour une contamination par le virus monkeypox. Les chercheurs ont découvert que 93 % des échantillons étaient contaminés par le virus, deux échantillons montrant la présence de virus capables de se répliquer.
Les résultats ont mis en évidence la nécessité de mesures préventives plus efficaces, y compris une protection respiratoire efficace par le personnel hospitalier, pour limiter la transmission hospitalière du monkeypox. La contamination des surfaces dures indique une transmission potentielle par des fomites et met l’accent sur l’utilisation de protocoles de nettoyage rigoureux et d’EPI.