Dans une étude récente publiée dans la revue Pédiatrie, des chercheurs californiens ont évalué le fardeau de la pathologie cardiovasculaire résiduelle après environ six mois de traitement du syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants (MIS-C). Les tests effectués au cours du suivi comprenaient l’imagerie par résonance magnétique cardiaque (CMR), les tests d’effort cardio-pulmonaire (CPET) et la surveillance du rythme ambulatoire. Les chercheurs ont constaté qu’une majorité de patients, avec ou sans lésion myocardique lors de l’hospitalisation, présentaient des anomalies dans le suivi cardiaque avec une prévalence similaire. Les résultats mettent en évidence la nécessité d’un suivi cardiaque chez les enfants ayant des antécédents de traitement MIS-C.
Étude : Suivi cardiovasculaire des patients traités pour MIS-C. Crédit image : Yakobchuk Viacheslav / Shutterstock
Sommaire
Arrière-plan
Le MIS-C est une réponse hyperinflammatoire observée chez les enfants des semaines après l’infection par le coronavirus 2 (SARS-CoV-2) du syndrome respiratoire aigu sévère. La maladie touche plusieurs organes, principalement le cœur, entraînant plusieurs complications cardiovasculaires. Bien qu’une guérison complète du MIS-C soit possible, la prévalence et la gravité des problèmes cardiovasculaires liés à cette maladie doivent encore être étudiées de manière approfondie. Bien que les preuves suggèrent que les patients présentant une atteinte cardiaque au cours d’une maladie aiguë présentent des résultats anormaux lors des suivis cardiaques, il existe peu d’études examinant la prévalence des résultats CMR anormaux chez les patients avec et sans lésion myocardique au cours du MIS-C. De plus, la capacité d’exercice et le risque d’arythmie de ces patients restent à explorer.
Par conséquent, les chercheurs de la présente étude ont évalué la pathologie cardiaque résiduelle chez les enfants à l’aide de diverses techniques après une durée médiane de 7 à 8 mois d’hospitalisation due au MIS-C. Les résultats ont été comparés entre patients avec et sans lésion myocardique au cours d’une maladie aiguë.
À propos de l’étude
Au total, 69 patients ayant subi au moins un suivi cardiaque (à l’hôpital pour enfants de Los Angeles) après MIS-C ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen des patients était de 10 ans et 64 % étaient des hommes. Les patients ont montré une présence d’anticorps sériques anti-SARS-CoV-2. Les lésions myocardiques ont été définies sur la base des taux sériques de troponine et des résultats de l’échocardiogramme. Les données des patients ont été obtenues à partir de dossiers médicaux électroniques et d’électrocardiogrammes (ECG) de patients hospitalisés. Une échocardiographie bidimensionnelle a été réalisée pendant le séjour à l’hôpital et avant la sortie pour enregistrer le score z de l’artère coronaire le plus élevé, la pire fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) et le pire raccourcissement fractionnaire (FS).
Sur la base des indications cliniques, les patients ont été suivis environ six mois après le MIS-C et testés par CMR (n = 47), CPET (n = 57) et surveillance du rythme ambulatoire (n = 46). Alors que le CMR était réalisé à l’aide d’un scanner de 1,5 Tesla, le rythme ambulatoire était surveillé à l’aide d’un moniteur de patch portable. En fonction de la taille du patient, la CPET a été réalisée à l’aide d’un ergomètre à vélo vertical ou d’un tapis roulant. L’analyse statistique comprenait l’utilisation du test de Shapiro-Wilk, du test de Student bilatéral t-test, test de somme de rangs de Wilcoxon, test du chi carré de Pearson, test exact de Fisher et détermination du rapport de cotes.
Résultats et discussion
Sur les 69 patients étudiés, 54 % présentaient des signes de lésions myocardiques au cours d’une maladie aiguë.
Selon les résultats du CMR, au moins une anomalie cardiaque a été observée chez 12 des 26 patients présentant une lésion myocardique et chez 11 des 21 patients sans lésion myocardique. Les anomalies les plus courantes dans le CMR étaient un volume extracellulaire élevé (ECV, 38 %), une T1 native élevée (19 %) et un rehaussement tardif du gadolinium (LGE, 13 %).
Dans les tests de surveillance du rythme ambulatoire, 14 % des patients ont présenté des résultats intermédiaires, dont une majorité dans le groupe présentant une lésion myocardique. Quatre patients sur 33 présentant une lésion myocardique ont présenté des résultats anormaux lors du test.
Une capacité fonctionnelle réduite a été observée dans les résultats CPET de 82 % des patients présentant une lésion myocardique et de 73 % sans lésion myocardique. La différence dans la prévalence d’une capacité fonctionnelle réduite, d’une ectopie ou d’une échocardiographie de stress anormale ne s’est pas révélée statistiquement significative entre les deux groupes.
Parmi les 52 patients ayant subi au moins deux tests, 11 ont présenté des résultats anormaux dans les deux tests, et un patient a présenté des anomalies dans les trois tests.
Pris ensemble, les résultats de l’étude démontrent la présence d’une pathologie cardiovasculaire résiduelle chez une majorité de patients post-MIS-C, justifiant un suivi cardiaque chez chacun d’eux. Aucune différence significative n’a été trouvée dans la prévalence entre les patients présentant une lésion myocardique pendant l’hospitalisation et ceux qui n’en avaient pas. Bien que les paramètres démographiques de la population étudiée indiquent la possibilité de généralisabilité des résultats, l’étude est limitée par sa conception rétrospective et monocentrique et par le manque de données sur les patients sur les trois modalités.
Conclusion
En conclusion, les résultats suggèrent que des suivis cardiaques sont nécessaires chez les patients qui se sont rétablis du MIS-C, quelle que soit la gravité de la maladie ou la présence d’une lésion myocardique pendant l’hospitalisation. Une surveillance cardiaque et des conseils appropriés pourraient améliorer les résultats chez ces patients, en particulier ceux présentant un risque de maladie cardiovasculaire prématurée. Des études à plus long terme seront nécessaires à l’avenir pour comprendre la persistance et l’importance clinique de ces anomalies cardiaques.
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