Les aleurodes, en particulier l’aleurode africaine du manioc (Bemisia tabaci, SSA1-SG1), constituent une menace importante pour la productivité agricole en Afrique subsaharienne en transmettant des virus responsables de la maladie de la striure brune du manioc et de la maladie du virus de la mosaïque du manioc. Dans une nouvelle étude publiée dans PeerJ Vie & Environnementle Dr Tadeo Kaweesi et son équipe de l’Organisation nationale de recherche agricole identifient des cibles génétiques potentielles qui pourraient révolutionner la gestion de ce ravageur dévastateur et s’avérer vitales pour la sécurité alimentaire dans la région.
Dans l’article (« Prédiction in silico des cibles génétiques candidates pour la gestion de l’aleurode du manioc africain (Bemisia tabaciSSA1-SG1) »), les chercheurs décrivent l’utilisation de méthodes informatiques avancées pour identifier les gènes cruciaux pour l’osmorégulation et la symbiose dans l’intestin et les bactériocytes de l’aleurode du manioc. En comparant les profils d’expression génique via l’analyse RNAseq et en effectuant des analyses de reconstruction phylogénétique et métabolique, le L’équipe a identifié sept cibles génétiques critiques avec une expression enrichie dans les organes cibles.
L’étude met en évidence trois gènes d’osmorégulation – AQP1, SUC1et SUC2 – impliqué dans l’hydrolyse du saccharose et le cycle de l’eau, et quatre gènes de symbiose argH, lysA, BCATet dapB – essentiel pour les voies de biosynthèse des acides aminés. Ces gènes jouent un rôle clé dans la régulation des processus physiologiques vitaux pour la survie des aleurodes du manioc.
L’identification de ces gènes cibles ouvre de nouvelles voies pour le développement de nouvelles stratégies de lutte contre les aleurodes du manioc. En ciblant ces gènes, l’objectif est non seulement de réduire les dommages directs causés par l’alimentation, mais également d’atténuer la propagation des maladies virales, garantissant ainsi la sécurité alimentaire de millions de personnes en Afrique subsaharienne.
Les prochaines étapes impliquent une évaluation plus approfondie de l’impact du ciblage de ces gènes, individuellement ou en combinaison, sur le développement et la survie de B. tabaci. Le gène ou la combinaison de gènes le plus efficace sera intégré dans des plantes transgéniques pour être utilisé dans des programmes complets de lutte contre les aleurodes dans les régions productrices de manioc.