Dans un article récent publié dans l’International Journal of Behavioral Development, des chercheurs ont examiné l’association longitudinale entre les symptômes de santé mentale et les comportements prosociaux, c’est-à-dire les comportements destinés à bénéficier aux autres, comme le partage, l’empathie et le don. Ils ont également exploré les effets des relations parents-enfants de la petite enfance jusqu’à la fin de l’adolescence (c’est-à-dire au cours des années de formation) sur cette association.
Étude: Le rôle des interactions parent-enfant dans l’association entre la santé mentale et le comportement prosocial : données probantes de la petite enfance à la fin de l’adolescence. Crédit d’image : Films de motorisation/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Des études épidémiologiques ont montré que les problèmes de santé mentale internalisés et externalisés surviennent tôt au cours de la vie ou au cours des premières années de formation. Ceux-ci englobent les symptômes de santé mentale émotionnels/affectifs (anxiété) et comportementaux (par exemple, hyperactivité).
Cependant, il y a un manque d’études reliant les symptômes de santé mentale et la prosocialité expliquant l’impact de la qualité des relations parent-enfant à travers toutes les périodes de développement, de la petite enfance à la fin de l’adolescence, c’est-à-dire cinq ans (petite enfance), sept ans (moyenne enfance). ), 11 (début de l’adolescence), 14 (milieu de l’adolescence) et 17 (fin de l’adolescence).
Des preuves empiriques préliminaires suggèrent une relation directionnelle entre les symptômes de santé mentale et la prosocialité, par exemple, une prosocialité plus élevée prédit des symptômes de santé mentale plus faibles (prédicteur négatif).
À l’inverse, une autre étude a révélé que la dépression prédisait une moindre prosocialité et qu’une prosocialité précoce prédisait une moindre prosocialité. Compte tenu de ces résultats incohérents, il est fort probable que cette relation soit plus complexe.
À propos de l’étude
La théorie des systèmes relationnels et développementaux renforce conceptuellement le fait que les modèles de comportement des parents influencent le développement et la psychopathologie d’un enfant. Ainsi, dans la présente étude, les chercheurs ont considéré trois types d’interactions parent-enfant :
i) conflit parent-enfant (p. ex. désaccords);
ii) la maltraitance des enfants (p. ex., agression verbale) ; et
iii) la proximité parent-enfant (par exemple, faire preuve de chaleur).
Ils ont utilisé les trois indicateurs des interactions parent-enfant pour évaluer l’impact des relations parent-enfant sur les symptômes de santé mentale et la prosocialité pendant la petite enfance et l’adolescence.
L’équipe a utilisé les données d’un échantillon communautaire de 10 703 enfants (50 % de filles) de la Millennium Cohort Study (MCS).
Dans cette étude, les chercheurs ont interrogé des familles et leurs enfants âgés de cinq, sept, 11, 14 et 17 ans, en tenant compte des prédicteurs longitudinaux de l’attrition, tels que l’origine ethnique de l’enfant et le statut professionnel et socio-économique des parents (covariables).
Ils ont utilisé le questionnaire sur les forces et les difficultés (SDQ) en cinq éléments pour détecter les symptômes de psychopathologie infantile et son échelle de prosocialité pour mesurer la prosocialité.
Ils ont utilisé les scores composites par échelle comme indicateurs. De plus, l’équipe a utilisé l’échelle Straus Tactics Conflict et l’échelle Pianta pour mesurer respectivement la maltraitance physique/psychologique ainsi que la proximité et le conflit parent-enfant.
Résultats
La modélisation État-Trait-Occasion (STO) avec des données représentatives à l’échelle nationale suggère que les symptômes d’intériorisation et d’extériorisation de la santé mentale ressemblent davantage à des traits à l’adolescence et ne sont pas soumis à un flux situationnel. À l’inverse, les circonstances situationnelles ont davantage influencé la prosocialité pendant l’enfance, confirmant les théories selon lesquelles la prosocialité s’affine à l’adolescence.
Une autre découverte longitudinale transitoire unique au sein d’un individu était que les coefficients de régression de la prosocialité antérieure aux symptômes d’intériorisation ou d’extériorisation de la santé mentale étaient extrêmement faibles et statistiquement non significatifs, même après ajustement pour les covariables de l’étude.
Les examens longitudinaux surveillent les changements temporels séparément au sein et entre les individus. Ainsi, même si, transversalement, les adolescents et les enfants ayant des scores de prosocialité élevés présentaient des symptômes de santé mentale inférieurs, l’examen longitudinal n’a pas consolidé cet effet bénéfique spécifique à l’occasion.
Il est intéressant de noter que seuls les changements intra-personnes spécifiques à l’occasion dans les symptômes externalisés de santé mentale prédisaient une prosocialité plus faible, en particulier à partir du milieu de l’enfance.
La corrélation des traits décrit l’association entre les symptômes des enfants et les niveaux de prosocialité pour la période de développement entre 5 et 17 ans. L’examen de la présente étude n’a pas favorisé le fait que l’association entre une prosocialité élevée et davantage de symptômes de santé mentale soit positive.
Au lieu de cela, elle a montré que les corrélations entre les symptômes de santé mentale intériorisés et extériorisés et la prosocialité latente des traits étaient négatives et avaient une signification statistique élevée.
Les résultats suggèrent que les individus qui ont constamment fait preuve d’une forte prosocialité entre cinq et 17 ans ont tendance à avoir de faibles symptômes d’intériorisation et d’extériorisation de la santé mentale, ce qui implique que ceux qui ont un mécanisme dispositionnel inhérent pour être résilient ont montré une forte prosocialité et n’ont pas développé de symptômes de santé mentale tout au long des années de formation. .
Conclusions
L’étude a souligné l’importance d’enseigner aux jeunes enfants l’importance de faire preuve d’empathie, de gentillesse et d’aide, même si les autres souffrent, car cela pourrait avoir un effet protecteur contre les problèmes de santé mentale plus tard.
Les chercheurs ont également mis l’accent sur la promotion de meilleures interactions parent-enfant pour améliorer la santé mentale au niveau communautaire. Des interactions parent-enfant de haute qualité, telles que la proximité et un traitement physique et psychologique approprié, pourraient encourager une prosocialité accrue.
Des interventions de santé mentale plus efficaces et plus durables ciblant les compétences socio-émotionnelles et la prosocialité sont nécessaires.
Ainsi, à l’avenir, des études longitudinales plus robustes devraient étendre les résultats actuels et identifier quels aspects de la prosocialité pourraient être les plus bénéfiques pour les enfants et quelles autres variables pourraient favoriser de meilleurs résultats psychopathologiques.
Les interventions de formation parentale en famille, en particulier dans les contextes à haut risque, pourraient également contribuer à réduire le risque de symptômes de santé mentale et de déficits de prosocialité.