Les chercheurs ont publié deux articles décrivant comment ils ont identifié une nouvelle voie potentielle pour le traitement d’une forme sporadique de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Les études ont été publiées dans le cadre d’un accord de recherche coopérative entre l’Institut national des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux (NINDS), qui fait partie des Instituts nationaux de la santé, et la société de biotechnologie basée en Suisse GeNeuro Inc.
Un effet secondaire inhabituel de centaines de milliers d’années d’évolution est que le génome humain contient désormais des séquences d’ADN d’anciens rétrovirus, appelés rétrovirus endogènes humains (HERV). Bien que la plupart restent dormants, la réactivation des HERV a été impliquée dans plusieurs maladies neurodégénératives, dont la SLA.
Le premier de ces articles montre qu’un HERV spécifique produit une protéine qui peut être trouvée dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) des personnes atteintes de SLA. Cette protéine, appelée HERV-K ENV, est toxique lorsqu’elle est ajoutée à des neurones cultivés dans des boîtes de laboratoire. De plus, un type spécial de souris génétiquement conçu pour créer HERV-K ENV développe des symptômes très similaires à ceux de la SLA. L’ajout du LCR de personnes atteintes de SLA à des neurones cultivés en laboratoire a entraîné des dommages aux cellules. Lorsqu’un anticorps synthétique conçu spécifiquement pour reconnaître HERV-K ENV a également été ajouté à ces neurones, les effets toxiques ont été réduits. Ces résultats suggèrent que l’activation incorrecte du gène HERV-K ENV pourrait être la cause des symptômes observés dans certains cas de SLA sporadique.
La découverte qu’un anticorps synthétique contre HERV-K ENV pourrait être protecteur a conduit les chercheurs à déterminer si le système immunitaire des personnes atteintes de SLA produisait également des anticorps. Dans le deuxième article, les auteurs montrent qu’en effet des niveaux plus élevés d’anticorps contre HERV-K ENV ont été observés dans le sang d’un groupe de personnes atteintes de SLA par rapport à des donneurs sains. Le profil des anticorps dirigés contre cette protéine virale était également plus complexe chez les personnes atteintes de SLA. De plus, il y avait également une corrélation entre des niveaux d’anticorps plus élevés contre HERV-K ENV et une survie globale plus longue.
Ensemble, ces résultats ajoutent des preuves à l’hypothèse selon laquelle une réactivation du virus HERV-K joue un rôle dans le développement de la SLA et qu’une réponse anticorps contre celui-ci est protectrice. Ces données suggèrent également la possibilité qu’un traitement avec un anticorps synthétique dirigé contre HERV-K-ENV puisse avoir des effets bénéfiques chez les personnes atteintes de SLA qui présentent également des signes de réactivation de HERV-K.
Ce travail a été soutenu par la NINDS Division of Intramural Research (NS3130), l’ALS Association et GeNeuro Inc.