Un nouvel article présente des preuves d’un soulagement efficace de la gravité de la maladie grâce à l’immunoglobuline intraveineuse (IgIV). Il s’agit d’anticorps immunoglobulines (Ig) G dirigés contre l’agent pathogène de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), à savoir le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2).
Introduction
Le SRAS-CoV-2 est un bêta-coronavirus qui peut infecter l’homme et d’autres vertébrés, transmis par des gouttelettes respiratoires. C’est l’un des six coronavirus pathogènes (CoV), les autres étant 229E, NL63, HKU1, OC43, SRAS et MERS) chez l’homme. Cependant, seul le virus actuellement en circulation, et les deux derniers, sont associés à une maladie potentiellement grave.
Les quatre autres causent le rhume, qui est omniprésent et se produit depuis des centaines d’années. Le corollaire de cette observation est que les humains sont très susceptibles d’être porteurs d’anticorps Ig dirigés contre ces virus.
Il y a un manque de thérapies efficaces contre ce virus. La présente étude, publiée dans Journal de virologie, examine l’utilité des IgIV dans le COVID-19. Une telle thérapie est déjà utilisée en clinique contre une multitude de maladies inflammatoires, notamment les allergies, les maladies auto-immunes et neurologiques et l’atopie, mais aussi lors des précédentes épidémies de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et de syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).
Il est urgent de développer des méthodes efficaces pour atténuer la gravité du COVID-19 chez environ 14 % des patients qui développeraient autrement une maladie grave ou critique. Une étude antérieure a démontré l’activité anti-inflammatoire des IgIV dans cette condition, attribuée à sa capacité à éliminer le complément, à bloquer les récepteurs des cellules immunitaires et à inhiber directement le virus.
Les chercheurs de cette étude ont cherché à déterminer si des anticorps à réaction croisée sont présents chez les individus avant leur exposition à l’infection en raison de la présence d’épitopes communs au SRAS-CoV-2 et aux quatre CoV du rhume. Ils ont examiné les anticorps Ig préexistants de personnes en bonne santé pour leur réactivité aux peptides conservés prélevés sur les protéines virales de pointe (S) et membranaires (M) du SRAS-CoV-2.
L’étude s’est déroulée du 11 janvier au 28 février 2020, incluant une petite cohorte de 23 patients atteints de COVID-19 sévère. Tous ont été admis à l’unité de soins intensifs (USI) du même hôpital. Près de 200 volontaires sains ont également été inclus dans l’étude en tant que témoins, dont aucun n’était positif pour le virus.
Les scientifiques ont sélectionné des séquences similaires de 25 acides aminés à partir des protéines S, M et enveloppe € du SRAS-CoV-2 et des quatre CoV du rhume. Lorsqu’ils ont été testés pour la réactivité avec les IVIg contre le SRAS-CoV-2, ils ont trouvé trois peptides conservés dans le domaine C-terminal (CTD) de la protéine S et un de la protéine M.
Lorsque des échantillons des témoins sains ont été examinés pour la séropositivité, ils ont constaté que plus de 80% avaient des anticorps contre au moins un des trois peptides SARS-CoV-2 S conservés, et près d’un tiers étaient séropositifs pour le peptide M conservé. Cela a dépassé le taux de positivité des lymphocytes T pour le virus.
Encore une fois, les femmes étaient beaucoup plus susceptibles d’être séropositives pour l’un des peptides que les hommes, à plus de 80 % contre 60 %, respectivement. Enfin, les personnes de plus de 50 ans étaient séropositives pour un peptide spécifique, à plus de 90 %, par rapport aux personnes plus jeunes.
Quelles sont les implications ?
Les implications de ces travaux incluent la possibilité d’une immunité préexistante au SRAS-CoV-2 chez les individus non infectés sous la forme d’anticorps dirigés contre certains épitopes des protéines virales. L’identification de quatre peptides conservés avec lesquels les échantillons témoins présentaient une réaction croisée a conduit à cette conclusion. « Ainsi, la plupart des personnes qui ont souffert du rhume peuvent avoir une mémoire immunitaire pour les coronavirus, en particulier celles infectées par les coronavirus répandus 229E et OC43.”
D’autres études ont montré que les populations prépandémiques en bonne santé ne contenaient pas d’anticorps spécifiques au SARS-CoV-2. Cependant, plusieurs raisons ont été suggérées pour cette divergence dans les résultats, indiquant l’insensibilité du test et l’utilisation d’anticorps neutralisants uniquement dans une seule lignée cellulaire plutôt qu’une détection plus large des anticorps de liaison.
Deuxièmement, les résultats corroborent plusieurs études antérieures montrant que des doses élevées d’IgIV chez les patients atteints de COVID-19 sévère peuvent améliorer l’état clinique en termes d’oxygénation et de numération lymphocytaire, réduire l’inflammation et réduire les taux de mortalité par rapport à ceux qui n’ont pas reçu cette thérapie. Pourtant, d’autres études contredisent ces résultats, indiquant la nécessité de poursuivre les recherches. Il est particulièrement important de confirmer l’activité antivirale directe des IgIV dans de futures études.
Fait intéressant, les témoins plus âgés étaient plus susceptibles d’être séropositifs pour le virus que les plus jeunes, bien que l’âge soit un facteur de risque élevé pour la gravité du COVID-19. Une étude plus approfondie est nécessaire pour expliquer cette découverte, bien qu’il soit possible que des anticorps à réaction croisée bloquent le site de liaison sur la cellule cible et inhibent ainsi l’infection.
Des études futures sont nécessaires pour valider ces résultats par l’examen d’une grande cohorte d’individus en bonne santé. Ces résultats pourraient être des outils de médecine de précision qui peuvent accélérer la compréhension et le traitement du COVID-19.”
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