Une étude publiée dans la revue Rapports scientifiques montre que la consommation de chocolat noir peut réduire considérablement le risque d’hypertension essentielle. L’hypertension essentielle fait référence à une hypertension artérielle multifactorielle et n’ayant pas de cause distincte.
Étude : Consommation de chocolat noir et maladies cardiovasculaires : une étude de randomisation mendélienne
Sommaire
Arrière-plan
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause d’invalidité et de mortalité dans le monde et contribuent largement à la charge de morbidité mondiale. Le nombre total estimé de cas de maladies cardiovasculaires était de 523 millions en 2019, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ayant la prévalence la plus élevée et l’Asie centrale et l’Europe de l’Est la mortalité la plus élevée.
Compte tenu de la morbidité et de la mortalité élevées associées aux maladies cardiovasculaires, plusieurs études ont été menées pour identifier à la fois les facteurs de risque et les mesures préventives. Certains essais contrôlés randomisés à petite échelle ont montré que les chocolats noirs sont bénéfiques pour la santé cardiovasculaire. Les trois principaux flavanols présents dans le chocolat noir, notamment la procyanidine, la catéchine et l’épicatéchine, sont connus pour avoir des effets bénéfiques sur le système cardiovasculaire.
Dans cette étude, les scientifiques ont exploré la relation causale entre la consommation de chocolat noir et le risque de maladie cardiovasculaire en utilisant la méthode de randomisation mendélienne. La randomisation mendélienne utilise la variation mesurée des gènes de fonction connue pour examiner l’effet causal d’une exposition modifiable sur la maladie dans des études observationnelles.
Étudier le design
Les scientifiques ont obtenu des données récapitulatives d’études d’association à l’échelle du génome sur la consommation de chocolat noir sur le site Web de l’unité d’épidémiologie intégrative du MRC (Université de Bristol). Les données comprenaient 64 945 participants d’ascendance européenne. Ils ont identifié 21 polymorphismes mononucléotidiques indépendants comme variables génétiques instrumentales pour prédire la consommation de chocolat noir. Une variable instrumentale est une sorte de variable qui n’est pas censée avoir d’effet direct sur le résultat.
En outre, les scientifiques ont obtenu des données récapitulatives sur les maladies cardiovasculaires à partir de diverses études d’association à l’échelle du génome accessibles au public. Ils ont synchronisé les ensembles de données sur la consommation de chocolat noir et les maladies cardiovasculaires afin d’aligner la direction des allèles des polymorphismes mononucléotidiques pour les deux.
Ensuite, ils ont analysé les données pour déterminer la relation causale entre la consommation de chocolat noir génétiquement prédite et les risques de 12 maladies cardiovasculaires, notamment l’insuffisance cardiaque, les maladies coronariennes, l’infarctus du myocarde, la fibrillation auriculaire, la valvulopathie non rhumatismale, la cardiopathie non ischémique, la maladie essentielle. hypertension, thromboembolie veineuse, thrombose veineuse profonde, accident vasculaire cérébral, accident vasculaire cérébral ischémique et accident ischémique transitoire. Ils ont également mené des analyses sensibles pour évaluer la robustesse des résultats de l’analyse de randomisation mendélienne.
Observations importantes
Les résultats de l’étude ont révélé que la consommation de chocolat noir réduit considérablement le risque d’hypertension essentielle. Une association négative évocatrice entre la consommation de chocolat noir et le risque de thromboembolie veineuse a été observée dans l’étude. Aucune association significative avec la consommation de chocolat noir n’a été observée pour d’autres maladies cardiovasculaires testées.
Importance de l’étude
Cette étude révèle que la consommation de chocolat noir génétiquement prédite est significativement associée à un risque plus faible d’hypertension essentielle et, de manière suggestive, associée à un risque plus faible de thromboembolie veineuse.
Les preuves disponibles indiquent que les flavanols présents dans les chocolats noirs peuvent améliorer la fonction endothéliale, favoriser la vasodilatation et prévenir l’agrégation plaquettaire en augmentant la libération d’oxyde nitrique. Les flavanols sont également connus pour avoir de puissantes activités antioxydantes et anti-inflammatoires. On pense que toutes ces activités des flavanols sont les principaux facteurs contribuant à un système cardiovasculaire sain.
Les données sur l’hypertension utilisées dans cette étude incluent des cas d’hypertension secondaire, qui sont essentiellement la manifestation d’une maladie rénale, d’une maladie vasculaire rénale et de certaines maladies endocriniennes du système cardiovasculaire. Cependant, l’étude n’étudie aucune relation causale entre ces maladies et la consommation de chocolat noir. Ainsi, les scientifiques conseillent de ne pas compter uniquement sur le chocolat noir pour prévenir l’hypertension essentielle. Les personnes présentant un risque élevé d’hypertension essentielle peuvent plutôt remplacer les collations malsaines par du chocolat noir pour améliorer leur santé cardiovasculaire.
Comme l’ont mentionné les scientifiques, un petit échantillon de données d’exposition a été utilisé dans cette étude. Les polymorphismes nucléotidiques uniques identifiés n’ont pas non plus atteint le seuil de signification conventionnel à l’échelle du génome. Cependant, ces polymorphismes mononucléotidiques peuvent être considérés comme des variables instrumentales efficaces car leurs valeurs statistiques de Fisher (une mesure du rapport des variances) sont supérieures à 10. Une valeur statistique de Fisher supérieure à 2,5 est nécessaire pour rejeter l’hypothèse nulle. De plus, les résultats d’analyses sensibles ont montré la robustesse des effets causals estimés pour presque tous les critères de jugement.
Des données estivales sur les populations d’ascendance européenne ont été utilisées dans cette étude. Cela limite la généralisabilité des résultats de l’étude à d’autres populations.
Dans l’ensemble, l’étude fournit des informations précieuses pour la prévention de l’hypertension essentielle dans la population générale. Des recherches cliniques supplémentaires sont nécessaires pour établir fermement la relation causale entre la consommation de chocolat noir et le risque de maladies cardiovasculaires.