Une équipe de scientifiques internationaux a récemment évalué les stratégies adoptées par les pays nordiques pour freiner la trajectoire de la pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Leurs résultats révèlent que pour diminuer la transmission du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), il est important de minimiser le nombre, la taille et la durée des grappes de transmission en limitant les rassemblements à grande échelle et le mélange ultérieur de personnes dans la communauté. Une version préimprimée de l’étude est disponible sur le site medRxiv* serveur pendant que l’article est soumis à une évaluation par les pairs.
Étude : Évaluation des stratégies d’intervention COVID-19 dans les pays nordiques à l’aide de l’épidémiologie génomique. Crédit d’image : Antony McAulay/Shutterstock
Sommaire
Fond
Malgré des caractéristiques démographiques et des structures politiques similaires, les pays nordiques, dont la Norvège, le Danemark, l’Islande, la Finlande et la Suède, avaient adopté des stratégies différentes pour contrôler la transmission du SRAS-CoV-2 au cours de la première phase de la pandémie lorsqu’aucun vaccin n’était disponible. Contrairement à la Suède, où des interventions de lutte contre la pandémie plus assouplies ont été adoptées, la Norvège, le Danemark et la Finlande ont initialement opté pour un verrouillage national strict. En Islande, l’accent a été mis principalement sur les tests et la recherche des contacts.
Dans la présente étude, les scientifiques ont examiné l’impact des stratégies d’atténuation du COVID-19 adoptées par les pays nordiques sur la propagation, l’évolution et la transmission du SRAS-CoV-2.
Étudier le design
Les scientifiques ont collecté et aligné toutes les séquences nordiques et mondiales du SRAS-CoV-2 disponibles dans les bases de données GISAID (Global Initiative on Sharing Avian Influenza Data) et Nextstrain, respectivement. À partir de chaque alignement, ils ont généré un arbre phylogénétique pour analyser les clusters de transmission. Le cluster de transmission est le regroupement monophylétique de plus d’une séquence virale du même pays.
Ils ont principalement examiné le nombre de grappes de transmission, la taille des grappes (le nombre de cas dans chaque grappe) et la durée de la grappe (le temps entre le premier et le dernier cas). De plus, ils ont déterminé la corrélation entre la taille et la durée des grappes.
Remarques importantes
La comparaison du nombre de clusters entre différents pays nordiques a révélé que la Suède a le plus grand nombre de clusters, suivie du Danemark, de la Norvège et de la Finlande. Le plus petit nombre de grappes a été observé en Islande.
De même, la comparaison des tailles de cluster entre différents pays a révélé que la Suède et le Danemark ont la taille de cluster la plus grande et comparable, suivis de la Norvège, de la Finlande et de l’Islande. À l’exception de la Finlande et de l’Islande, d’autres pays nordiques ont présenté une induction de la taille des grappes pendant l’hiver (septembre – décembre 2020).
À l’instar de la taille des grappes, la durée des grappes a montré une tendance similaire, la Suède et le Danemark ayant la durée de grappe la plus élevée par rapport aux autres pays nordiques. Contrairement à la taille des grappes, la durée des grappes a montré une tendance à la baisse pendant la saison hivernale. De plus, une corrélation positive significative a été observée entre la taille et la durée des clusters de transmission.
Importance de l’étude
L’étude met en évidence la variation du nombre, de la taille et de la durée des grappes de transmission du SRAS-CoV-2 dans les pays nordiques.
La plus grande taille de grappe observée en Suède et au Danemark indique qu’une infection/source primaire est responsable de plusieurs infections secondaires. L’induction de la taille des grappes observée pendant l’hiver pourrait être due à davantage d’activités à l’intérieur qui augmentent par la suite la fréquence des contacts et le risque de transmission. Une autre raison pourrait être la levée des restrictions liées au COVID-19 au cours de l’automne. Il est important de noter qu’une réduction de la taille des grappes observée vers la fin de l’hiver pourrait être due aux restrictions imposées par le gouvernement.
Les caractéristiques des grappes complètement différentes observées en Islande pourraient être dues à sa situation isolée et à la petite taille de sa population. En Norvège et en Finlande, des mesures strictes (tests rigoureux, recherche des contacts et isolement) ont été mises en œuvre pour freiner la transmission virale. Cela coïncide avec la durée des clusters significativement plus courte que la Suède et le Danemark.
Dans l’ensemble, l’étude souligne l’importance des mesures de contrôle spécifiques à chaque pays pour freiner la propagation virale. Comme l’ont mentionné les scientifiques, les pays devraient se concentrer davantage sur la restriction des rassemblements denses et le mélange ultérieur des personnes dans la communauté.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.