Les scientifiques de deCODE Genetics en Islande ont découvert des variantes rares et protectrices de la perte de fonction qui indiquent des cibles médicamenteuses potentielles pour la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD).
Les scientifiques de la génétique deCODE, une filiale d’Amgen, publient aujourd’hui une vaste étude d’association à l’échelle du génome sur la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) dans Nature Genetics.
Des variants de séquence qui s’associent à la NAFLD ont été identifiés, y compris des variants rares et protecteurs de perte de fonction qui pointent vers des cibles médicamenteuses potentielles. Les analyses protéomiques plasmatiques ont permis de mieux comprendre la pathogenèse de la NAFLD.
La NAFLD est un problème de santé croissant et on estime qu’elle affecte jusqu’à 25 % de la population mondiale. La stéatose hépatique non alcoolique (NAFL), lorsque plus de 5 % du foie est constitué de graisse sans causes identifiables telles qu’une consommation excessive d’alcool, est la première étape de la NAFLD. La NAFL peut évoluer vers une stéato-hépatite non alcoolique (NASH) qui peut évoluer davantage vers une cirrhose du foie et un carcinome hépatocellulaire (CHC). La NAFLD peut être difficile à diagnostiquer et à surveiller et il n’existe actuellement aucun traitement disponible. L’identification de cibles potentielles de médicaments et de biomarqueurs est donc d’une grande importance.
Une vaste étude d’association à l’échelle du génome de la NAFL, de la cirrhose du foie et du CHC a été menée et les résultats ont été intégrés aux données d’expression et de protéomique. Pour la NAFL, 9 491 cas cliniques d’Islande, du Royaume-Uni, des États-Unis et de Finlande ont été utilisés en plus de la fraction de graisse à densité de protons (PDFF) extraite de 36 116 IRM du foie. Parmi les variants de séquence découverts, dans la population islandaise, figuraient des variants de perte de fonction rares, protecteurs et prédits chez MTARC1 et GPAM suggérant que l’inhibition MTARC1 ou GPAM pourrait être thérapeutique pour la NAFL ou la NASH.
Les niveaux de milliers de protéines mesurées dans le plasma ont été analysés, identifiant des biomarqueurs potentiels de la maladie, de la progression de la maladie ou de l’engagement de la cible et des modèles capables de faire la distinction entre une NAFL et une cirrhose ont été construits à l’aide des données protéomiques. Les résultats ouvrent donc la voie au développement d’outils non invasifs pour évaluer et diagnostiquer la NAFLD.
De plus, les effets pléiotropiques des variants identifiés ont été explorés en examinant les associations avec 52 autres phénotypes et traits. L’IMC est l’un des facteurs de risque les plus courants de NAFLD et les mesures longitudinales du PDFF suggèrent que les porteurs de p.Ile148Met, la variante de risque NAFLD bien connue, en PNPLA3 sont plus susceptibles de changer d’IMC que les non-porteurs.
À ce jour, cette étude est l’une des plus importantes menées sur la base génétique de la NAFLD et les résultats contribueront, espérons-le, au développement d’outils de diagnostic et de thérapies pouvant aider les patients souffrant de NAFLD.