Dans une étude récente publiée dans eBioMédecinedes chercheurs ont étudié le lien entre les diagnostics psychiatriques de pré-démence et les facteurs de risque génétiques bien reconnus de démence dans une vaste cohorte longitudinale basée sur la population, la Biobanque du Royaume-Uni (UKB).
Ils ont combiné les troubles psychiatriques pré-démentiels (PDPD), tels que les troubles liés à la consommation d’alcool (AUD) et la maladie d’Alzheimer (MA), en tant que variable unique, car ils ont des architectures génétiques qui se chevauchent, ce qui les a aidés à explorer s’ils étaient indépendamment causals de la démence ou s’ils étaient responsables de la démence. causes communes avec la démence.
Sommaire
Arrière-plan
Plusieurs études de cohorte basées sur la population ont révélé que la schizophrénie et la dépression augmentent le risque de démence.
De plus, des études d’association pangénomiques (GWAS) ont identifié 75 loci de risque génomique indépendants, qui capturent environ 50 % de l’héritabilité des syndromes de démence, tels que les démences liées à la maladie d’Alzheimer (ADRD). Les études n’ont pas encore étudié le lien entre les troubles psychiatriques et les facteurs de risque génétiques connus de démence.
Chaque variante génétique commune exerce peu d’effet sur le risque de démence, qui se regroupe en scores de risque polygénique (PRS) lorsque leurs effets sont combinés. Étant donné que le PRS capture une part importante de l’héritabilité totale, il peut aider à identifier les individus présentant un risque plus élevé de démence ultérieure. Une compréhension de ces associations peut éclairer les stratégies de prévention et de traitement de la démence.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont recruté des participants à l’UKB âgés de 37 à 69 ans pour examiner le risque de maladies mentales liées à l’âge en raison de l’interaction complexe de facteurs génétiques, de mode de vie et environnementaux. Ils ont obtenu des codes de diagnostic et des années de diagnostic auprès de sources multiples pour analyser spécifiquement le PDPD et la démence.
Les chercheurs ont appliqué quatre modèles causals graphiques pour tester leurs hypothèses selon lesquelles le PDPD signifie un léger trouble du comportement (MBI), ou qu’il médie l’effet des risques génétiques sur la démence, ou que le PDPD est indépendant des facteurs de risque génétiques connus de démence, et enfin, existe-t-il des d’autres causes communes de l’association entre PDPD et démence.
Les PRS pour 53 maladies et traits quantitatifs ont été normalisés à une moyenne de zéro et à un écart type (ET) de un et utilisés dans une analyse de régression logistique multivariée pour estimer l’association entre PDPD et démence, ajustée en fonction de divers facteurs.
Le critère de jugement principal était les diagnostics de MA, de démence vasculaire (VaD) et de démence non précisée, pour lesquels ils ont obtenu des PRS. Les modèles ont également exploré la causalité inverse, l’effet médiateur du PDPD sur la MA, la PRS et la démence, l’effet collisionneur entre la PDPD, la démence et la PRS, et le rôle des facteurs de risque partagés comme l’AUD.
Résultats
L’ensemble d’analyse contenait des données provenant de 502 408 participants à l’UKB (54,4 % de femmes) avec un âge moyen de 56,5 ans au moment du recrutement. Parmi eux, 18,8 % souffraient de PDPD, dont 2,6 % ont développé une démence, tandis que 1,7 % de ceux sans PDPD ont également développé une démence.
Même le fait d’avoir un PDPD augmentait le risque de démence ultérieure de 73 % en 12 à 16 ans (à court terme). Bien que moins fréquents, les troubles du spectre psychotique et bipolaire étaient également associés à un risque plus élevé de démence.
Dans l’analyse de régression univariée, le PRS et le PDPD étaient associés à un risque plus élevé de démence ultérieure, avec un rapport de cotes (OR) respectif de 1,58 et 1,61, IC à 95 %, et cette association restait significative même après ajustement en fonction du sexe, de l’âge au recrutement, du niveau de scolarité. et le statut de fumeur, l’AUD et les PC.
Curieusement, le PRS était associé à un risque accru de démence toutes causes confondues et de ses sous-types et restait inchangé même lorsque l’analyse englobait uniquement des participants d’ascendance européenne.
La modélisation causale a révélé que les causes communes du PDPD et de la démence expliquaient principalement l’association entre elles, et que le PDPD à lui seul ne jouait qu’un petit rôle causal dans la démence. Les résultats ont également montré que le PDPD chez les personnes de moins de 40 ans augmentait davantage le risque de démence que le PDPD en fin de vie, c’est-à-dire chez les personnes de plus de 60 ans, ce qui annule la théorie de la causalité inverse selon laquelle les troubles psychiatriques signifient une démence prodromique.
De plus, les modèles d’étude indiquaient l’AUD comme facteur de risque partagé à la fois pour le PDPD et la démence (OR = 3,30, 4,42 ; IC à 95 %), tandis que l’association entre le PDPD et la démence incidente était indépendante du risque polygénique de démence.
Conclusion
Dans l’ensemble, cette étude de cohorte rétrospective a révélé que la PDPD était associée à un risque 73 % plus élevé de démence incidente, avec une augmentation de 1,5 et deux fois pour la MA et la VaD, respectivement.
L’association entre les diagnostics psychiatriques et la démence ultérieure était orthogonale aux risques génétiques établis de démence, ce qui suggère que l’AUD pourrait être l’une des causes communes du PDPD et de la démence. Ces facteurs de risque partagés et modifiables expliquent en grande partie l’association entre les troubles psychiatriques et la démence.
Une enquête plus approfondie sur les causes communes des troubles psychiatriques et de la démence pourrait aider à concevoir des interventions appropriées contre la démence.