Une étude suggère que l'apport maternel en vitamine D pendant la grossesse pourrait améliorer la santé osseuse à long terme et la masse maigre des enfants.
Étude: Supplémentation en vitamine D pendant la grossesse et densité minérale osseuse de la progéniture dans le suivi de l'enfance d'un essai contrôlé randomisé. Crédit d’image : Nemer-T/Shutterstock.com
Dans une étude récente publiée dans Le journal américain de nutrition cliniqueune équipe de scientifiques du Royaume-Uni (UK) a étudié les effets d'une supplémentation en vitamine D pendant la grossesse sur la densité osseuse des enfants âgés de 6 à 7 ans.
L'étude visait à comprendre si l'apport en vitamine D par les femmes enceintes pouvait influencer positivement la santé osseuse de leur progéniture et à mieux comprendre les stratégies potentielles de santé publique pour améliorer le développement du squelette à long terme.
Sommaire
Arrière-plan
La vitamine D est essentielle à la santé des os et joue un rôle clé dans l’équilibre calcique et la croissance du squelette. En particulier pendant les périodes fœtales et postnatales précoces, les niveaux de vitamine D ont été associés au développement du squelette, ce qui suggère que le statut maternel en vitamine D pourrait avoir un impact sur la densité osseuse future et la solidité globale des os du nourrisson.
Des études observationnelles ont montré que des taux maternels plus élevés de vitamine D pendant la grossesse sont associés à une plus grande densité minérale osseuse (DMO) et à une plus grande teneur en minéraux osseux (BMC) chez les enfants à différents âges, y compris à la naissance et dans la petite enfance.
Cependant, les résultats sont incohérents quant à la durée des bénéfices et aux doses de supplémentation, et la question de savoir si ces bénéfices persistent ou diminuent tout au long de l'enfance nécessite un examen plus approfondi.
À propos de l'étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont mené une analyse exploratoire et posthoc de l'étude sur l'ostéoporose maternelle de la vitamine D (essai MAVIDOS) pour examiner si la supplémentation gestationnelle en vitamine D continuait à avoir un effet positif sur la DMO de l'enfant entre 6 et 7 ans.
L'essai MAVIDOS était une étude contrôlée, randomisée, en double aveugle, qui évaluait l'effet d'une supplémentation en vitamine D pendant la grossesse sur la densité osseuse des enfants à l'âge de 4 ans.
Les participantes enceintes, dépistées dans trois hôpitaux britanniques et dans les 14 semaines suivant la gestation, ont été recrutées si elles avaient plus de 18 ans, portaient un seul fœtus et avaient des taux sanguins de vitamine D compris entre 25 et 100 nanomoles par litre.
Dans l'essai, les participantes ont été réparties au hasard pour recevoir soit 1 000 unités internationales (UI) de cholécalciférol (vitamine D3), soit un placebo pendant environ 14 semaines de gestation jusqu'à l'accouchement. Les participantes ne savaient pas à quel groupe elles appartenaient, mais toutes les participantes ont bénéficié de soins prénatals standard.
Après la naissance, des enregistrements détaillés de l'âge gestationnel, du poids à la naissance et de la durée de l'allaitement ont été collectés, et des suivis ont été effectués à l'âge de 4 ans et de 6 à 7 ans.
De plus, le poids, la taille et les niveaux d'activité physique des enfants ont été évalués à chaque suivi, et des examens d'absorptiométrie à rayons X à double énergie ont été effectués pour mesurer la surface osseuse, la densité minérale apparente osseuse (BMAD), la DMO et le BMC pour le colonne lombaire et tout le corps.
Ces analyses ont permis aux chercheurs d’obtenir des mesures osseuses détaillées tout en corrigeant des variables telles que l’âge, la taille et le poids de l’enfant.
Les analyses statistiques consistaient en une régression linéaire pour comparer les résultats en matière de densité osseuse entre les groupes vitamine D et placebo tout en ajustant les facteurs de confusion potentiels tels que la durée de l'allaitement, l'utilisation supplémentaire de vitamine D et l'activité physique. Les chercheurs ont également évalué si les effets variaient en fonction du sexe de l'enfant.
Résultats
L’étude a révélé que la supplémentation maternelle en vitamine D entraînait une DMO et un BMAS plus élevés chez les enfants âgés de 6 à 7 ans par rapport à une supplémentation avec un placebo.
Les enfants dont les mères ont pris des suppléments de vitamine D pendant la grossesse ont présenté une augmentation de 0,18 écart-type de la DMO dans tout le corps et une augmentation similaire de la DMO, tandis que la masse maigre s'est également avérée légèrement plus élevée. Ces effets semblaient stables dans le temps, car les différences positives étaient constantes à 4 ans et à 6 et 7 ans.
De plus, les enfants du groupe supplémenté ont démontré une teneur en minéraux plus élevée dans leurs os et une DMO plus élevée dans les régions de la colonne lombaire.
Les mesures pour l’ensemble du corps étaient plus cohérentes au fil du temps, suggérant un bénéfice durable de la supplémentation prénatale en vitamine D sur la croissance générale du squelette.
Dans les scintigraphies de la colonne lombaire, un effet positif constant a été noté sur la DMO et la BMAD, tandis que les effets de la zone osseuse et du BMC étaient plus forts à l'âge de 4 ans et diminuaient à 6 et 7 ans.
Le groupe recevant une supplémentation a également montré une augmentation de la masse maigre, ce qui suggère que la supplémentation prénatale en vitamine D a eu des effets bénéfiques sur la composition corporelle et la structure osseuse. Il n’y avait pas de différence significative dans les effets en fonction du sexe de l’enfant ou des niveaux de base de vitamine D de la mère.
Conclusions
Les résultats suggèrent que la supplémentation prénatale en vitamine D apporte des bienfaits à long terme sur la santé osseuse des enfants sans aucun effet indésirable évident.
Les chercheurs estiment que des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si les effets bénéfiques se poursuivent à l’âge adulte. Ces connaissances pourraient aider à formuler des stratégies de santé à l’échelle de la population pour améliorer la santé des os.