Dans une étude récente publiée dans le eClinicalMedecine Journal, les chercheurs ont évalué les niveaux de soutien public aux politiques antitabac dans les espaces intérieurs (semi)-privés et extérieurs.
Étude: Soutien public aux politiques antitabac dans les espaces extérieurs et les lieux (semi-)privés : une revue systématique et une méta-analyse. Crédit d’image : LuckyBusiness/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
L’exposition à la fumée secondaire est un fardeau important pour la santé publique mondiale. Les preuves suggèrent que la législation visant à protéger les personnes contre la fumée sur les lieux de travail et dans les espaces publics intérieurs peut réduire les effets nocifs de la fumée de tabac. Plusieurs juridictions ont étendu les politiques sans fumée pour inclure les lieux extérieurs et privés.
Le soutien public est essentiel pour que les décideurs politiques mettent en œuvre ces politiques et maximisent la conformité. Des études antérieures ont observé des différences de soutien au sein des populations et entre les lieux sans fumée.
Par conséquent, il est crucial de mieux comprendre les déterminants et les niveaux de soutien public à ces politiques afin d’éclairer l’élaboration des politiques concernant leur expansion couvrant les espaces extérieurs et semi-privés.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont systématiquement examiné les données probantes sur les niveaux de soutien du public aux politiques antitabac englobant les lieux semi-privés et extérieurs.
Ils ont recherché dans les bases de données Embase, Medline, Cochrane, PsycINFO, Web of Science et l’index cumulatif de la littérature infirmière et paramédicale (CINAHL) des études publiées de janvier 2004 à janvier 2022, sans restriction de langue.
Les études étaient éligibles si elles évaluaient le soutien aux politiques dans les espaces intérieurs privés ou semi-privés, les lieux extérieurs d’accueil ou non hospitaliers et les lieux extérieurs semi-privés, avec des politiques déjà mises en œuvre, planifiées ou hypothétiques.
Les études ont été exclues si la taille de l’échantillon était <400, seuls les produits du tabac non combustibles étaient couverts ou si un soutien était signalé pour les lieux de travail ou les lieux publics intérieurs.
Les titres/résumés et les textes intégraux ont été examinés pour identifier les rapports éligibles, et les données pertinentes ont été extraites des études incluses.
Le risque de biais dans les études incluses a été évalué à l’aide de l’outil d’évaluation des méthodes mixtes. Des transformations logit ont été appliquées si le soutien était rapporté sous forme de proportions allant de zéro à un.
S’il était rapporté comme le score moyen sur l’échelle de Likert, il a été transformé en support de proportion. Une méta-analyse à trois niveaux a pris en compte le regroupement entre les études, au sein de l’étude et au niveau des pays. Des analyses de sous-groupes ont également été effectuées selon le sexe, le groupe d’âge, le statut parental et le statut tabagique.
Résultats
Les auteurs ont identifié plus de 14 500 enregistrements dans les bases de données. Les doublons et les études antérieures à 2004 ont été supprimés, ce qui a donné lieu à plus de 6 000 enregistrements pour le dépistage. Au total, 107 études provenant de 33 pays ont été incluses pour l’analyse.
Soixante-sept études ont examiné le soutien à des scénarios hypothétiques, 36 ont examiné le soutien public aux politiques mises en œuvre et quatre ont évalué le soutien public aux politiques susceptibles d’être introduites ou étendues.
Quarante-deux études ont été considérées comme présentant un faible risque de biais, et 65 ont été considérées comme présentant un risque modéré ou élevé de biais. Huit études ont été exclues de la méta-analyse. La méta-analyse comprenait des données provenant de près de 900 000 participants.
Les niveaux de soutien public les plus élevés pour les lieux sans fumée concernaient les espaces intérieurs privés (73 %) et les espaces intérieurs semi-privés (70 %). Le soutien public aux politiques dans les lieux de plein air non hôteliers et d’accueil était de 69 % et 50 %, respectivement.
Pour les lieux extérieurs semi-privés, le soutien était de 67 %. Le soutien le plus faible concernait les lieux privés extérieurs (41 %). Le soutien public était le plus élevé pour rendre les voitures avec des enfants à bord sans fumée à 86%, suivi des terrains de jeux et des cours d’école à 80% et 76%, respectivement.
Les parcs, les plages et l’hospitalité en plein air ou les lieux privés ont reçu le soutien public le plus faible. Il y avait une hétérogénéité substantielle au sein ou entre les études et entre les pays.
Le soutien était significativement plus élevé chez les ex-fumeurs ou les non-fumeurs que chez les fumeurs actuels. Les femmes étaient significativement plus souvent en faveur des politiques que les hommes.
Les habitants des pays à revenu faible et intermédiaire (PFR-PRI) avaient des niveaux de soutien aux politiques similaires à ceux des pays à revenu élevé, à l’exception d’un soutien plus élevé pour les politiques de plein air non hôtelières dans les PFR-PRI.
Douze études ont évalué le soutien public aux politiques avant et après la mise en œuvre. Six ont signalé que le soutien était significativement plus élevé après la mise en œuvre, tandis que d’autres n’ont pas trouvé de changements significatifs. Les analyses de sensibilité n’ont trouvé aucune différence significative dans le soutien entre les études à faible et à haut risque de biais, ce qui indique que les preuves étaient solides.
conclusion
Les auteurs ont observé que le soutien public aux politiques sans fumée couvrant les espaces extérieurs et semi-privés était particulièrement élevé pour les endroits où les enfants sont couramment présents, tels que les terrains de jeux, les cours d’école et les voitures avec des enfants.
Le soutien était de plus de 50 % ou plus pour tous les domaines, à l’exception des espaces extérieurs privés. Les ex-fumeurs et les non-fumeurs étaient plus favorables aux politiques que les fumeurs.
Les résultats suggèrent un soutien élevé pour les espaces sans fumée couvrant les espaces extérieurs et semi-privés de la part des populations interrogées. Les décideurs politiques devraient prendre des mesures supplémentaires pour protéger le public, en particulier les enfants, des effets néfastes de l’exposition à la fumée en élargissant les politiques antitabac.