Dans une récente revue systématique et méta-analyse publiée dans La médecine respiratoire du Lancet, les chercheurs ont examiné les preuves des effets sur la santé de l’utilisation de combustibles gazeux pour le chauffage et la cuisson dans divers pays. Ils ont constaté que le passage des combustibles polluants aux combustibles gazeux à des fins domestiques peut réduire les risques pour la santé, en particulier dans les pays à faible revenu.
Sommaire
Arrière-plan
La pollution de l’air domestique due à la combustion de combustibles solides provoque 3,2 millions de décès évitables chaque année. La transition vers des combustibles liquides et gazeux propres, cruciale pour les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI), est reconnue pour remédier à ce fardeau. La présente étude synthétise les preuves sur les effets sur la santé de l’utilisation domestique de combustibles liquides et gazeux, soulignant le besoin urgent d’une transition propre pour atteindre les objectifs de développement durable. Bien que l’électricité soit la plus propre, son accessibilité limitée dans les PRFI nécessite des alternatives évolutives.
Cette revue systématique et méta-analyse ont exploré les impacts sur la santé des combustibles gazeux et liquides, à l’exclusion des combustibles liquides polluants (combustibles solides, kérosène) pour l’éclairage, et mettent en évidence les effets respiratoires potentiels de l’utilisation du gaz, éclairant les politiques mondiales pour une transition rapide vers des ménages plus propres. énergie.
À propos de l’étude
Pour l’examen systématique, les principales bases de données, notamment PubMed, Scopus, MEDLINE, Cochrane Library, Environment Complete, Web of Science, GreenFile, Wanfang DATA, Google Scholar et CNKI, ont été consultées. Des études publiées entre 1980 et 2021 portant sur les effets sur la santé de la cuisson et du chauffage avec des combustibles liquides et gazeux (gaz naturel, gaz de pétrole liquéfié (GPL), biogaz) ont été sélectionnées. Les études liées à l’éclairage ou à des polluants spécifiques sans effet sur la santé ont été exclues. Au total, 216 études ont été incluses dans la revue systématique, tandis que 116 études ont été incluses dans la méta-analyse.
Les données ont été extraites à l’aide d’un formulaire Excel affiné sur 15 cycles, capturant les détails de l’étude, les types de carburants, les comparateurs, les caractéristiques de la population, les résultats en matière de santé et les résultats. Les outils d’évaluation de la qualité de Liverpool (LQAT) ont évalué la qualité des études, en tenant compte d’aspects tels que la sélection, le biais de réponse, la mesure de l’exposition et la confusion. Les scores de qualité (en pourcentage) ont été classés en qualité au moins modérée (> 60 %) et en qualité inférieure (≤ 60 %). Cette approche visait à évaluer l’impact potentiel de la qualité méthodologique sur les estimations des effets groupés dans les méta-analyses sans supposer une hiérarchie des preuves.
Les méta-analyses se sont concentrées sur cinq effets sur la santé : l’asthme (chez l’enfant et l’adulte), les infections aiguës des voies respiratoires inférieures, les maladies pulmonaires chroniques, les symptômes respiratoires et les issues défavorables de la grossesse. Les études comportant des définitions cohérentes des problèmes de santé et de l’exposition à tout combustible gazeux destiné à l’énergie domestique ont été regroupées pour analyse. Une méta-analyse à effets aléatoires a été utilisée et les estimations ajustées ont été préférées. Les tracés en entonnoir et les tests statistiques ont évalué le biais de publication. Les parcelles forestières ont été stratifiées par groupe d’âge et par condition. Des analyses distinctes ont comparé les combustibles gazeux ou liquides à des groupes de référence propres (électricité) et polluants (bois, charbon de bois, kérosène), avec des analyses de sensibilité pour les études avec des groupes de référence peu clairs.
Résultats et discussion
Selon l’étude, les carburants gazeux ont démontré un risque d’asthme 35 % inférieur chez les adultes par rapport aux carburants polluants. Cependant, aucune différence significative n’a été observée concernant le risque d’asthme chez les enfants. Pour les infections aiguës des voies respiratoires inférieures ou la pneumonie, la cuisson au gaz réduit le risque de 46 % par rapport aux combustibles polluants, mais augmente le risque de 26 % par rapport à l’électricité.
Les carburants gazeux étaient associés à un risque significativement inférieur de 64 % de maladies pulmonaires chroniques, notamment de maladie pulmonaire obstructive chronique et de bronchite. Les issues défavorables de la grossesse, telles que l’accouchement prématuré et l’insuffisance pondérale à la naissance, présentaient des risques plus faibles (réduction de 34 % et 30 %, respectivement) lors de l’utilisation du gaz pour la cuisine par rapport aux combustibles polluants.
De plus, les combustibles gazeux étaient associés à un risque de respiration sifflante 58 % inférieur, mais présentaient une augmentation non significative du risque de toux par rapport à l’électricité. Le risque d’essoufflement était significativement plus faible avec l’utilisation de gaz par rapport aux carburants polluants.
Il s’agit de la première étude à examiner systématiquement les effets sur la santé mondiale des combustibles gazeux (pour la cuisson et le chauffage des ménages). Contrairement aux études précédentes, elle examine de manière exhaustive divers résultats sur la santé et évalue les options de référence à la fois polluantes et propres (électricité).
Conclusion
En conclusion, le passage des combustibles solides ou du kérosène aux combustibles gazeux propres pour la cuisson ou le chauffage est associé à un risque nettement plus faible d’effets majeurs sur la santé, contribuant ainsi à une réduction de la charge mondiale de morbidité due à la pollution. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où le fardeau est le plus lourd, les combustibles gazeux (en particulier le GPL) représentent une option efficace à court et moyen terme pour une adoption à grande échelle. Cependant, il existe une légère augmentation du risque lors de l’utilisation de combustibles gazeux par rapport à l’électricité.
L’électricité peut rester la priorité pour une cuisine propre lorsque cela est possible, en mettant l’accent sur le rôle transitoire des combustibles gazeux dans les régions qui n’ont pas accès à des alternatives électriques renouvelables. Les résultats apportent des preuves cruciales pour éclairer les politiques d’énergie propre au niveau national, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, afin de lutter efficacement contre le fardeau sanitaire associé à la pollution de l’air domestique.