Note d'information sur la recherche : Le profil lipidique sanguin indique que la qualité des graisses alimentaires est associée au risque cardiométabolique. Crédit photo : Oksana Mizina / Shutterstock
Un profilage lipidique révolutionnaire révèle comment les graisses d’origine végétale améliorent considérablement la santé cardiaque et métabolique, ouvrant la voie à des interventions diététiques précises.
Un récent rapport de recherche publié dans la revue Médecine naturelle des associations ont été signalées entre la qualité des graisses alimentaires et le risque cardiométabolique.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les preuves des bienfaits pour la santé de la substitution de certains nutriments par d'autres (par exemple, les graisses mono- et polyinsaturées à la place des graisses saturées) sont faibles à modérées. Selon l'OMS, les recommandations alimentaires actuelles préconisant une consommation réduite de graisses saturées reposent sur des preuves d'une certitude modérée, mais restent un sujet de débat permanent.
En outre, les principaux inconvénients des essais d'intervention existants évaluant différents types de graisses alimentaires sont leur durée plus courte et le recours à des mesures indirectes, par exemple le cholestérol, au lieu de critères cliniques (incidents de diabète de type 2 ou événements cardiovasculaires). De plus, les études observationnelles évaluant les effets sur la santé d'une consommation réduite de graisses saturées sont sujettes à confusion et ne rendent souvent pas compte des effets de substitutions nutritionnelles spécifiques.
L'étude et les résultats
Dans le présent rapport, les chercheurs ont utilisé un profilage approfondi de la composition des lipides sanguins dans différents types d’études et ont observé des associations entre la qualité des graisses alimentaires et les risques cardiométaboliques. Ils ont combiné les données d’études d’intervention alimentaire qui contrôlaient précisément les types et les sources de graisses alimentaires avec des études d’observation à long terme qui surveillaient l’apparition de maladies sur des périodes prolongées.
Les chercheurs ont réalisé un profilage lipidique sanguin approfondi et ont développé/validé un score multilipidique (MLS). Le score reflétait les effets d’une intervention sur les concentrations de 45 métabolites lipidiques, servant de substitut à l’adaptation métabolique aux changements de graisses alimentaires. Cette approche leur a permis d’évaluer plus précisément les implications de la modification de la qualité des graisses alimentaires sur la santé cardiométabolique. L’équipe a exploité le MLS pour évaluer les implications des changements de la qualité des graisses alimentaires sur la santé cardiométabolique dans des études de population.
De plus, les effets spécifiques à chaque sous-groupe ont été analysés dans le cadre d’un essai d’intervention à long terme. Les différences de MLS, qui correspondaient à l’impact de la substitution des graisses laitières saturées par des graisses insaturées d’origine végétale, étaient associées à une incidence significativement plus faible de diabète de type 2 (dans un essai d’intervention alimentaire) et de maladies cardiovasculaires (dans des études de cohorte prospectives).
Les personnes ayant initialement un MLS plus mauvais ont montré une diminution plus forte du risque de diabète lorsqu'elles suivaient un régime méditerranéen riche en graisses insaturées d'origine végétale que celles ayant un MLS favorable. Cette découverte souligne l'importance de l'état métabolique initial pour déterminer l'efficacité des interventions diététiques. Le remplacement des graisses saturées des produits laitiers, par exemple le beurre, par des graisses insaturées d'origine végétale pourrait entraîner une réduction substantielle des risques cardiométaboliques.
Conclusions
L’étude apporte des preuves importantes à l’appui des recommandations actuelles sur la source et la qualité optimales des graisses alimentaires, mais souligne également les débats en cours et les limites de la base de données probantes existante. Les chercheurs ont abordé les limites antérieures des preuves sous-jacentes à ces recommandations en intégrant des essais contrôlés randomisés et des études observationnelles. Les résultats mettent en évidence les avantages cardiométaboliques du remplacement des graisses saturées des produits laitiers par des graisses insaturées des produits végétaux.
Les auteurs ont déclaré : « L’enthousiasme suscité par notre travail nous encourage à appliquer les profils omiques pour intégrer les données des cohortes et des essais à d’autres questions de recherche en nutrition. » Ils ont toutefois averti que leur stratégie multi-études n’était pas sans limites.
Bien que cette approche multi-études ait permis de remédier aux biais de recherche antérieurs, l’équipe n’a pas réalisé d’études indépendantes pour établir des seuils de prise de décision, examiner le rapport coût-efficacité et valider les tailles d’effet absolues sur tous les métabolites. Ils ont toutefois averti que leur stratégie multi-études n’était pas sans limites.
De plus, les associations observées doivent être validées dans divers groupes ethniques et raciaux, car les populations étudiées étaient principalement d’origine européenne. Dans l’ensemble, les résultats ouvrent la voie à des interventions ciblées plus précises sur la qualité des graisses alimentaires grâce au profilage lipidique. Cependant, l’application des scores lipidomiques à la prévention des risques alimentaires nécessite une validation plus poussée dans de futurs essais contrôlés randomisés, en particulier dans des populations plus diverses.