Les admissions annuelles à l’hôpital pour maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) au Canada ont augmenté de 69 % depuis 2002, particulièrement chez les femmes et les personnes de moins de 65 ans, selon une nouvelle étude de JAMC (Journal de l’Association médicale canadienne) https://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.221051.
La BPCO affecte les poumons et progresse, entraînant des hospitalisations fréquentes, ce qui représente un fardeau pour les patients, leurs familles et les systèmes de santé. Il a été considéré comme une condition généralement associée aux fumeurs masculins.
Face à la pression croissante exercée sur les systèmes de santé du Canada, il est crucial d’identifier les lacunes dans les soins qui conduisent à une utilisation plus élevée. Les admissions à l’hôpital pour BPCO peuvent représenter un tel domaine d’amélioration car, dans de nombreux cas, elles pourraient être évitées grâce à des interventions préventives ou thérapeutiques précoces appropriées.
Dre Kate Johnson, professeure adjointe, Faculté de médecine et Faculté des sciences pharmaceutiques de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC)
Les chercheurs de l’UBC, du Providence Health Care Research Institute et de l’hôpital St. Paul de Vancouver, en Colombie-Britannique, ont examiné les données nationales sur les admissions à l’hôpital au Canada pour comprendre les tendances des admissions pour MPOC. Ils ont identifié 1 134 359 admissions pour BPCO chez des patients âgés de 40 ans et plus entre 2002 et 2017. Sur le total des admissions, 240 611 (21,2 %) concernaient des adultes plus jeunes âgés de 40 à 64 ans et plus de la moitié des admissions (127 514, 53,0 %) dans ce groupe d’âge étaient des femmes. Au cours de la période d’étude de 16 ans, le nombre annuel d’hospitalisations pour BPCO a augmenté de 68,8 %, passant de 52 937 à 89 384.
Après ajustement en fonction de la croissance démographique, de l’âge et du sexe, le taux d’hospitalisation pour MPOC a augmenté de près de 10 % (de 437 à 479 pour 100 000 personnes), même si les taux d’admission pour d’autres problèmes de santé ont diminué au cours de la même période. L’augmentation a été plus prononcée chez les femmes plus jeunes (12,2 %), suivies par les hommes plus jeunes (24,4 %) et les femmes plus âgées (29,8 %), tandis que les admissions chez les hommes plus âgés ont diminué (9,0 %).
« Le nombre d’admissions à l’hôpital pour MPOC a rapidement augmenté depuis 2010 au Canada. Même après ajustement en fonction de la croissance démographique et du vieillissement, les taux d’admission pour MPOC ont augmenté depuis 2010 dans tous les groupes, sauf chez les hommes plus âgés. taux au cours de cette période. Nos résultats remettent en question si des progrès sont réalisés dans l’amélioration des soins et des résultats de la BPCO », concluent les auteurs.
Les auteurs suggèrent qu’un certain nombre de facteurs pourraient être à l’origine de cette augmentation, notamment de meilleurs traitements qui prolongent la durée de vie des patients atteints de BPCO, des changements dans les taux de pneumonie et de grippe et des changements dans les pratiques d’admission à l’hôpital. Des facteurs environnementaux, tels que les changements dans l’exposition à la pollution atmosphérique, à la fumée des incendies de forêt ou aux substances toxiques inhalées à l’intérieur, peuvent également contribuer à cette augmentation.
Pour aider les hôpitaux et les décideurs politiques à comprendre les taux d’admissions pour BPCO, les chercheurs ont créé une application Web.
Un commentaire connexe https://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.230998 souligne que les conclusions du document de recherche devraient sonner l’alarme pour les systèmes de santé.
« À mesure que la prévalence de la MPOC augmente dans la population canadienne, le fardeau qui pèsera sur les hôpitaux augmentera également si un changement radical dans les soins de la MPOC n’est pas mis en œuvre », écrivent les Drs. Alina Blazer et Matthew Stanbrook, pneumologues à l’Université de Toronto. « Les solutions nécessiteront des approches nouvelles et multifactorielles pour examiner les facteurs de risque émergents de BPCO, lutter contre les disparités de genre et de statut socio-économique, faciliter l’accès aux soins spécialisés et investir des ressources dans la prévention et la réadaptation. Sans une action soutenue et coordonnée, les systèmes de santé continueront de laisser tomber les patients. atteints de MPOC au Canada.