Il a déjà été prouvé que l’hypertension liée à la grossesse entraîne un certain nombre de conséquences néfastes sur la santé plus tard dans la vie, notamment des symptômes de la ménopause plus gênants comme les bouffées de chaleur, le risque de démence, les problèmes rénaux et les accidents vasculaires cérébraux. Une nouvelle étude suggère qu’elle peut également entraîner des maladies cardiovasculaires pendant la ménopause. Les résultats de l’étude seront présentés lors de la réunion annuelle 2024 de la Menopause Society à Chicago du 10 au 14 septembre.
Dans la nouvelle étude portant sur près de 400 femmes d’âge moyen de 81,6 ans, les chercheurs ont cherché à évaluer l’association entre des antécédents autodéclarés de prééclampsie ou d’éclampsie, d’hypertension gestationnelle et de diabète gestationnel avec les résultats cardiovasculaires chez les femmes ménopausées.
Les chercheurs ont constaté qu’un historique autodéclaré d’hypertension gestationnelle était associé à une maladie cardiovasculaire. Les femmes atteintes de prééclampsie ou des trois issues défavorables de la grossesse présentaient également une prévalence numériquement plus élevée de maladies cardiaques, mais cette prévalence ne répondait pas aux critères de signification statistique. Aucune association n’a été trouvée entre le diabète gestationnel et les maladies cardiaques.
Des recherches futures basées sur un échantillon plus large sont nécessaires pour mieux comprendre le rôle que les issues défavorables de la grossesse peuvent avoir dans le développement des maladies cardiovasculaires et la stratification des risques.
Marie Tan, auteure principale du Drexel University College of Medicine, Philadelphie
Des résultats plus détaillés seront discutés lors de la réunion annuelle 2024 de la Menopause Society dans le cadre de la présentation intitulée « L'association entre les issues défavorables de la grossesse et les maladies cardiovasculaires chez les femmes ménopausées : résultats d'une analyse transversale ».
« Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes et il est important d'étudier tout nouveau facteur de risque », explique le Dr Stephanie Faubion, directrice médicale de la Menopause Society. « Bien que des recherches futures soient encore nécessaires, des études comme celle-ci sont importantes et nous rappellent qu'il faut discuter en profondeur des antécédents médicaux d'une patiente, y compris des complications ou des effets indésirables pendant la grossesse. »
Marie Tan et le Dr Faubion sont disponibles pour des entrevues avant la réunion annuelle.