Dans une étude récente publiée dans la revue Réseau JAMA ouvertdes chercheurs canadiens ont étudié si les patients atteints de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) atteints de maladies inflammatoires à médiation immunitaire (IMID) couraient un risque plus élevé de subir des événements thromboemboliques veineux après s’être remis du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2). infections par rapport aux patients COVID-19 sans IMID.
Étude : Thromboembolie veineuse après une infection au COVID-19 chez les personnes avec et sans maladies inflammatoires à médiation immunitaire. Crédit d’image : Kateryna Kon/Shutterstock
Sommaire
Arrière-plan
Les maladies inflammatoires à médiation immunitaire sont des maladies chroniques hétérogènes résultant d’un système immunitaire anormalement activé. Environ 5 à 7 % de la population du monde occidental est touchée par les IMID, et les personnes atteintes d’IMID ont un risque plus élevé de thromboembolie veineuse que les individus sans IMID. La polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques, la vascularite, les maladies inflammatoires de l’intestin et le psoriasis sont des IMID connus pour augmenter le risque de thromboembolie veineuse.
L’inflammation chez les patients IMID provoque des anomalies plaquettaires, un dysfonctionnement endothélial, des troubles de la fibrinolyse et une activation anormale des facteurs de coagulation. Des preuves récentes indiquent également que l’inflammation généralisée et le dysfonctionnement endothélial provoqués par le COVID-19 sont associés à un risque plus élevé de thromboembolies veineuses et de défaillance multiviscérale chez les patients qui se sont rétablis d’une infection modérée à sévère par le SRAS-CoV-2. Cependant, on ignore si le COVID-19 aggrave le risque de thromboembolie veineuse chez les patients atteints d’IMID.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont utilisé des données basées sur la population sur l’administration de la santé de l’Ontario, au Canada, pour évaluer si les taux de risque et d’incidence de thromboembolies veineuses étaient plus élevés chez les personnes atteintes d’IMID qui s’étaient remises du COVID-19 par rapport au COVID-19. patients sans IMID.
Les données comprenaient toutes les interactions que les résidents de l’Ontario titulaires d’une carte d’assurance maladie valide avaient avec le système de santé, y compris les visites aux services d’urgence, les hospitalisations, les chirurgies ambulatoires et les admissions à l’hôpital d’une seule journée. De plus, les factures des médecins pour toutes les interactions avec les patients ont été incluses dans les données. Les informations administratives sanitaires ont également été liées à des bases de données contenant des informations démographiques et des données sur les tests COVID-19 et le statut vaccinal.
Dans l’analyse rétrospective de cohorte appariée, les chercheurs ont apparié des personnes qui avaient un IMID et avaient été testées positives pour le COVID-19 avec jusqu’à cinq personnes qui avaient été testées positives pour le COVID-19 mais n’avaient pas d’IMID. Les contrôles ont été appariés en fonction de facteurs tels que l’âge, le sexe, la résidence urbaine ou rurale et le quantile de revenu moyen du quartier. Les personnes ayant reçu un diagnostic de tumeur maligne cinq ans après un test positif au COVID-19 ont été exclues de l’étude.
Les cas positifs de COVID-19 ont été identifiés sur la base des résultats de la réaction en chaîne par polymérase (PCR), tandis que les personnes atteintes d’IMID ont été identifiées sur la base des factures des médecins, des dossiers de procédures d’endoscopie et des prescriptions de médicaments spécifiques aux IMID. Les données sur les hospitalisations et les visites aux urgences ont été utilisées pour identifier les événements thromboemboliques veineux. Le critère de jugement principal examiné était un événement thromboembolique veineux de tout type, les critères de jugement secondaires étant des événements d’embolie pulmonaire et de thrombose veineuse profonde.
Un indice de comorbidité de Charlson adapté a été utilisé pour inclure des comorbidités telles que le diabète, la maladie pulmonaire obstructive chronique ou l’insuffisance cardiaque congestive avant le diagnostic positif de COVID-19. Les personnes ayant reçu au moins deux doses de vaccin avant le diagnostic positif de COVID-19 étaient considérées comme vaccinées. De plus, des facteurs sociodémographiques tels que les zones de résidence urbaines ou rurales, le sexe, l’âge, le statut socio-économique et le décès avant la conclusion du suivi ont également été pris en compte au cours de l’analyse.
Résultats
Les résultats suggèrent que les personnes atteintes d’IMID n’avaient pas un risque significativement plus élevé de thromboembolie veineuse après s’être rétablies d’une infection par le SRAS-CoV-2 par rapport aux individus sans IMID. Parmi les 28 440 personnes atteintes d’IMID qui ont été incluses dans l’étude, l’incidence des événements thromboemboliques veineux était de 2,64 pour 100 000 jours-personnes, tandis que dans les cohortes appariées d’individus sans IMID, elle était de 2,18 pour 100 000 jours-personnes.
Cependant, lorsque l’analyse n’était pas ajustée aux comorbidités, les personnes atteintes d’IMID présentaient un risque plus élevé d’événements thromboemboliques veineux après avoir guéri du COVID-19 que les individus sans IMID. De plus, les résultats étaient similaires lorsque le risque d’événements de thrombose veineuse profonde et d’embolies pulmonaires était étudié séparément.
Il a été constaté que la présence d’autres comorbidités confondait l’association entre les événements thromboemboliques veineux et les IMID suite à des infections par le SRAS-CoV-2. Ces résultats mettent en évidence la nécessité pour les médecins de prendre en compte des facteurs tels que les comorbidités et les facteurs de risque individuels lors de la prescription de prophylactiques contre la thromboembolie veineuse aux patients IMID qui se sont rétablis du COVID-19.
Conclusions
Dans l’ensemble, les résultats indiquent que les patients atteints d’IMID ne courent pas un plus grand risque d’événements thromboemboliques veineux suite à des infections par le SRAS-CoV-2 que les patients atteints de COVID-19 sans IMID. Cependant, certaines comorbidités peuvent confondre l’association entre les IMID et les événements thromboemboliques veineux liés au COVID-19, et les médecins doivent prendre en compte les facteurs de risque individuels lors du traitement des patients IMID pour des complications du COVID-19.