Un essai clinique ne révèle aucune différence significative dans les taux d’infection respiratoire chez les résidents âgés utilisant des purificateurs d’air HEPA-14.
Étude: Purificateurs d'air et infections respiratoires aiguës dans les établissements de soins pour personnes âgées. Crédit d’image : Dmitry Galaganov/Shutterstock.com
Les patients des établissements de soins pour personnes âgées (RACF) peuvent être confrontés à un risque plus élevé d’infections respiratoires. Une étude récente publiée dans Réseau JAMA ouvert explore si des purificateurs d'air portables à haute efficacité dans les pièces pourraient aider à réduire ce risque.
Sommaire
ARI et purification de l’air
Les infections respiratoires aiguës (IRA) présentent un risque persistant et important pour la santé des personnes âgées, en particulier celles vivant dans des établissements de soins de longue durée. Réduire ce risque nécessite de briser la chaîne de transmission, car les aérosols constituent un mode courant de propagation des pathogènes respiratoires.
Des efforts de prévention efficaces devraient se concentrer sur la réduction des émissions d’aérosols, l’augmentation des taux d’élimination des aérosols, la réduction de l’exposition aux agents pathogènes respiratoires et, à terme, la diminution des risques d’infection. Assurer un air pur est donc un élément essentiel de la prévention dans ce contexte.
Les purificateurs d’air portables ont gagné en popularité, mais il existe peu de preuves étayant leur efficacité. Cette lacune a motivé la présente étude, qui teste l’impact des purificateurs d’air ambiant à haute efficacité sur la réduction du risque d’IRA chez les résidents des établissements de soins pour personnes âgées en résidence (RACF).
À propos de l'étude
L'étude a pris la forme d'un essai clinique randomisé (ECR) dans lequel les participants sont passés d'un bras à l'autre après un intervalle spécifié. Cela donnerait à tous les participants la possibilité de faire l'expérience de l'intervention à un moment donné.
Le nombre de participants était de 135, dont 58 % de femmes. L'âge moyen était d'environ 85 ans.
La moitié des chambres des résidents participants étaient équipées de filtres à particules à haute efficacité (HEPA)-14 (n + 70), tandis que les purificateurs d'air du reste des chambres n'étaient pas équipés de ces filtres (n = 65). Les participants ont traversé la frontière après trois mois.
L'incidence des IRA a été mesurée sur la base de l'apparition soudaine de symptômes tels que maux de gorge, symptômes du rhume, essoufflement ou toux, qui étaient considérés par un professionnel de la santé comme étant dus à une infection respiratoire.
Les agents pathogènes spécifiques ont été enregistrés si des tests de diagnostic ont été effectués, tels que les virus de la grippe A et B, le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), le virus respiratoire syncytial (RSV) ou le rhinovirus.
Parallèlement à l'incidence des IRA, les patients ont été évalués pour la durée jusqu'à la première infection, le nombre de visites aux urgences et d'admissions à l'hôpital, ainsi que les visites chez le médecin en raison d'une IRA.
L'effet des purificateurs d'air sur le risque aigu
Les résultats de cette expérience, basés sur l'incidence des IRA dans les groupes en intention de traiter (ITT) dans les deux bras de l'étude, n'ont pas montré de réduction significative du risque d'IRA chez les participants utilisant des filtres HEPA. Cependant, une analyse distincte des deux phases de l'étude a révélé une différence dans la première phase : 30 % du groupe d'intervention ont développé des IRA, contre 44,6 % du groupe témoin, ce qui suggère un bénéfice potentiel de l'utilisation d'un filtre HEPA.
Après le croisement de trois mois, il n'y avait aucune différence significative de risque entre les groupes, probablement influencée par la première phase se terminant au pic hivernal des IRA en Australie, comme le montrent les données épidémiologiques historiques.
Seuls 104 participants ont terminé l’étude dans son intégralité, la majorité (87,5 %) n’ayant pas terminé l’étude en raison d’un décès survenu au cours de la période d’étude. Une analyse plus approfondie du sous-groupe qui a terminé l'étude a révélé un risque d'IRA de 25 % dans le groupe HEPA contre 35,6 % dans ceux sans filtre HEPA, ce qui entraîne une réduction de 47 % du risque d'IRA pour les utilisateurs de HEPA.
Aucun changement n’a été observé au moment de la première infection dans le groupe d’intervention. Notamment, 75,3 % des participants ayant développé une IRA ont nécessité une visite chez le médecin, 10 participants (13,7 %) ayant dû être transférés aux urgences pour des soins urgents.
Conclusion
Les purificateurs d'air portables dans les chambres équipés de filtres HEPA-14 n'ont pas réduit le risque d'IRA chez les participants, bien qu'une différence ait été observée lors de l'analyse par phases. C'est-à-dire qu'au cours de la phase 1, l'incidence des IRA a diminué chez les receveurs HEPA, mais pas au cours de la phase 2.
Notamment, la proportion de patients IRA ayant besoin d’une aide médicale a chuté considérablement pour atteindre 75 %, tout comme la fraction qui a dû être traitée aux urgences. Cela suggère que l'intervention pourrait être cliniquement significative même si la signification statistique manquait.
D’autres études seront essentielles pour valider et étendre ces résultats à une population plus diversifiée et plus large, améliorant ainsi la qualité des soins de santé au sein de ce système.