Dans une étude récente publiée dans Celluleles chercheurs ont démontré les propriétés exceptionnelles d’évasion immunitaire des sous-variants BQ et XBB du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2) Omicron.
Sommaire
Arrière plan
À ce jour, XBB et XBB.1 et BQ.1 et BQ.1.1 représentent les variantes du SRAS-CoV-2 les plus résistantes. Les sous-variantes BQ ont évolué à partir d’Omicron BA.5, tandis que les sous-variantes XBB sont des recombinants des sous-lignées dérivées d’Omicron BA.2, BA.2.75 et BJ.1.
Fait intéressant, ces variantes ont accumulé de multiples mutations de pointe (S) et continuent de se diversifier et d’évoluer. Par exemple, XBB a 14 mutations S de plus que la souche parentale BA.2, dont cinq et neuf dans le domaine N-terminal (NTD) et le domaine de liaison au récepteur (RBD), respectivement, tandis que XBB.1 a une mutation G252V supplémentaire.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont évalué la neutralisation de XBB, XBB.1, BQ.1 et BQ.1.1 par des sérums de cinq cohortes. Les deux premières cohortes comprenaient des individus qui ont reçu trois doses plus une quatrième dose de rappel de vaccins COVID-19 à base d’acide ribonucléique messager (ARNm). Ils ont qualifié ces deux cohortes de 3 coups WT/4 coups WT. La cohorte suivante avait reçu trois doses de l’un des vaccins à ARNm COVID-19, qui ont également reçu un quatrième rappel de vaccins à ARNm bivalents récemment autorisés (3 injections WT + bivalent). Les deux cohortes restantes avaient des individus avec des percées infectieuses BA.2 et BA.4/5.
Les chercheurs ont utilisé les résultats des tests de neutralisation du sérum pour construire une carte antigénique qui a présenté les distances antigéniques entre D614G, la variante SARS-CoV-2 de type sauvage et les sous-variantes Omicron.
L’équipe a construit des pseudovirus pour chaque sous-variante et chaque mutation trouvée dans les sous-variantes. Ensuite, ils ont évalué ceux-ci contre un panel de 23 anticorps monoclonaux (mAbs) ciblant les épitopes SARS-CoV-2 S. Ce panel avait principalement des mAb avec une activité neutralisante substantielle contre Omicron, par exemple, le bebtélovimab. Il contenait également le cocktail thérapeutique de mAb Evusheld, une combinaison de mAb, COV2-2196 et COV2-2130.
Résultats de l’étude
Par rapport à la souche ancestrale D614G, les titres de neutralisation sérique contre XBB, XBB.1 et BQ.1, BQ.1.1 avaient diminué de > 37 fois à > 71 fois dans la cohorte « 3 injections WT ». De plus, la plupart des échantillons n’ont pas neutralisé ces nouveaux sous-variants à une dilution de sérum de 1:100. À l’inverse, les titres moyens géométriques (MGT) des sérums des deux cohortes de percée étaient nettement plus élevés. La carte antigénique a montré que le dérivé de BA.5 BQ.1.1 avait dérivé de sa souche parentale autant que cette dernière avait dérivé de D614G ; finalement, il est devenu presque six fois plus résistant à la neutralisation que BA.5.
Fait intéressant, chaque unité de dérive antigénique a fait une double différence dans la sensibilité à la neutralisation sérique d’une variante du SRAS-CoV-2. En conséquence, XBB.1 était ~ 63 fois plus résistant à la neutralisation que sa souche mère. C’est aussi de loin la sous-variante d’Omicron la plus antigéniquement distincte.
Le bebtélovimab et Evusheld n’ont pas réussi à neutraliser BQ.1 ou BQ.1.1. De même, les sous-variants BQ ont montré une résistance complète aux mAb de classe 1 et 3 RBD, sous les effets de la mutation N460K et des mutations R346T et K444T, respectivement. Étant donné que BQ.1.1 avait une mutation R346T supplémentaire, il a plus fortement éludé les mAb de classe 3 RBD que BQ.1. Les mutations S partagées entre BQ.1.1, XBB et XBB.1 ont suggéré une évolution convergente pour échapper aux anticorps attaquant ces régions S. Enfin, les protéines S des sous-variantes BQ et XBB ont des affinités de liaison comparables à l’enzyme de conversion de l’angiotensine humaine 2 (hACE2) comme leur prédécesseur, ce qui suggère qu’elles ont muté pour une meilleure forme physique. Pourtant, d’autres facteurs étaient également en jeu.
conclusion
Dans l’ensemble, la vaccination avec ou sans infection antérieure par le SRAS-CoV-2 et même les injections de rappel de nouveaux vaccins à ARNm bivalents (WA1-BA.5) n’ont conféré de protection contre aucun des quatre sous-variants d’Omicron XB et BQ. De plus, les chercheurs ont trouvé l’ampleur de leur dérive antigénique assez alarmante. Les découvertes actuelles et antérieures sur la neutralisation sérique de certains sarbecovirus ont indiqué que XBB et XBB.1 sont beaucoup plus éloignés que les sarbecovirus.
Ensemble, ces résultats ont mis en évidence que les sous-variantes Omicron BQ et XB récemment apparues pourraient compromettre davantage l’efficacité des vaccins COVID-19 actuels, ce qui, à son tour, pourrait augmenter les cas d’infection et de réinfection. Malheureusement, étant donné que les sous-lignées BQ et XBB sont résistantes au bebtélovimab, le seul mAb actif contre les souches SARS-CoV-2 circulantes, les cliniciens ne disposent d’aucun mAb thérapeutique autorisé pour le traitement. Cela soulève une énorme inquiétude, en particulier pour des millions de patients immunodéprimés. Puisqu’ils ne répondent pas de manière adéquate aux vaccins COVID-19, il est urgent de développer des mAb actifs à usage clinique.
Plus important encore, l’étude actuelle a mis en évidence à quel point il serait difficile d’anticiper la trajectoire antigénique du SRAS-CoV-2. Néanmoins, le développement de vaccins COVID-19 de nouvelle génération et de thérapies mAb devra tenir compte de cela pour concevoir des produits offrant une protection plus large contre le SRAS-CoV-2 en constante évolution.