Sommaire
Contexte et objectifs
La pneumonie grave due au COVID-19 nécessite souvent des concentrations élevées d’oxygène, ce qui peut potentiellement entraîner un stress oxydatif et des lésions pulmonaires. Cette étude visait à étudier l’impact de différentes modalités d’oxygénothérapie sur le stress oxydatif en comparant les niveaux de malondialdéhyde (MDA), un marqueur du stress oxydatif, et de glutathion (GSH), un marqueur antioxydant, chez les patients atteints de pneumonie sévère au COVID-19.
Méthodes
Cette étude a inclus 50 patients atteints de pneumonie COVID-19 qui ont reçu une oxygénothérapie à l'aide d'un masque réservoir à ≥ 15 L/m, une oxygénothérapie à haut débit à 60 L/m ou une oxygénothérapie avec ventilation mécanique non invasive à une fraction d'O inspiré.2 (FiO2) niveaux de ≥60 %. Les niveaux de GSH et de MDA ont été mesurés 48 h après le début de l'oxygénothérapie à FiO2 ≥ 60 % et 48 h après le passage à l'oxygénothérapie par canule nasale à 2–4 L/m.
Résultats
Dans l’ensemble, 60 % (n = 30) des patients étaient des hommes et 40 % (n = 20) des femmes. Chez les patients souffrant d'hypertension associée, les taux de MDA étaient plus élevés pendant l'oxygénothérapie à FiO2 ≥ 60 %, diminution significative après le passage à une oxygénothérapie par canule nasale à 2–4 L/m (p = 0,046). Aucune différence significative de MDA n’a été constatée après le passage à un débit d’oxygène plus faible (p = 0,064) chez les patients présentant un diabète sucré sous-jacent. Les taux de GSH chez les patients atteints de diabète sucré sous-jacent étaient plus élevés pendant l'oxygénothérapie à FiO2 ≥ 60 % et a diminué de manière significative après le passage à une oxygénothérapie par canule nasale à 2–4 L/m (p = 0,021).
Conclusions
Cette étude a comparé les niveaux de MDA et de GSH chez des patients recevant une oxygénothérapie à des concentrations élevées et faibles pour une pneumonie sévère au COVID-19. Les résultats ont révélé que les patients décédés d’une pneumonie liée au COVID-19 présentaient des taux moyens de MDA significativement plus élevés que ceux qui ont survécu. Chez les patients présentant une HT sous-jacente, les taux de MDA étaient plus élevés pendant l'oxygénothérapie à FiO2 ≥ 60 %, diminué pendant l'oxygénothérapie nasale à 2–4 L/m ; cette différence était significative. L’augmentation des taux sériques de MDA lors d’une oxygénothérapie à haut débit et la diminution lors d’une thérapie à faible débit chez les patients atteints de pneumonie COVID-19 accompagnée d’hypertension suggèrent que le stress oxydatif dû à l’hyperoxie doit être pris en compte.