De l’amélioration de la cicatrisation des plaies à la lutte contre la neurodégénérescence et le cancer, l’hormone de libération de l’hormone de croissance et ses analogues révèlent des rôles révolutionnaires qui pourraient redéfinir les thérapies futures.
Étude: Hormone de libération de l'hormone de croissance et ses analogues dans la santé et la maladie. Crédit d'image : Kateryna Kon/Shutterstock.com
Dans une étude récente publiée dans la revue Nature Reviews Endocrinologie, les chercheurs ont examiné plus de quatre décennies de recherche sur les activités biologiques de l’hormone de libération de l’hormone de croissance (GHRH) et de ses analogues. La revue présente in vitro et in vivo preuves des rôles bénéfiques du GHRH et de ses analogues dans la croissance cellulaire et la cicatrisation des plaies, l'inflammation, les maladies cardiovasculaires (MCV), les cancers, l'immunité et la santé psychiatrique, y compris les maladies neurodégénératives.
Sommaire
Qu’est-ce que le GHRH ?
Autrement appelée « somatolibérine », la GHRH est une famille d'hormones peptidiques hypothalamiques qui déclenchent et modulent la synthèse et la libération de la somatotropine ou de l'hormone de croissance (GH). Supposée pour la première fois dans les années 1960, la GHRH a été observée cliniquement dans les années 1980 dans les cellules carcinoïdes et des îlots pancréatiques, puis isolée de tumeurs pancréatiques humaines induisant une acromégalie.
Depuis lors, des recherches approfondies sur la GHRH ont conduit à la découverte de leurs fonctions, notamment la stimulation de l'hypophyse antérieure pour réguler les concentrations de GH, les variantes d'épissage et les applications cliniques potentielles. Les antagonistes de la GHRH présentent un intérêt particulier en raison de leurs activités anti-inflammatoires, antitumorales et immunomodulatrices.
Analogues du GHRH
Des décennies de recherche sur la GHRH ont conduit à la découverte de plusieurs fonctions indépendantes de la modulation de la GH. Le GHRH endogène a une demi-vie extrêmement courte et est très sensible à l’action des enzymes protéolytiques endogènes, limitant ainsi les efforts de recherche sur le GHRH.
Pour surmonter ces limitations, les chercheurs ont développé des analogues synthétiques du GHRH présentant une stabilité améliorée grâce à des altérations chimiques qui les rendent résistants à la dégradation. Il existe trois types d'analogues du GHRH, parmi lesquels les agonistes, les antagonistes et les récepteurs du GHRH (GHRHR).
Les analogues de la GHRH sont synthétisés en modifiant les résidus d'acides aminés le long de la séquence GRHR N-terminale, conservant ainsi l'efficacité fonctionnelle de la GHRH endogène. Les peptides synthétiques résultants ont été largement étudiés et semblent être impliqués dans la croissance cellulaire, la réparation et la progression des maladies chroniques.
GHRH dans la croissance cellulaire, la prolifération du cancer et la réparation des plaies
En plus de régir les effets de l’hypophyse produisant de la GH, la GHRH est cruciale pour le développement normal de l’hypophyse, en particulier au début de la vie. De plus, la GHRH et ses variantes ont été identifiées dans une multitude de tissus extrahypothalamiques, y compris des tumeurs cancérigènes, où elles remplissent des fonctions mitogènes, accélérant ainsi potentiellement le développement et la progression du cancer.
La variante GHRH SV1 a été largement caractérisée, des recherches démontrant que les cellules exprimant SV1 présentent des taux de prolifération anormalement élevés. En fait, l’activité SV1 a été observée dans diverses cellules cancéreuses, notamment le carcinome de l’endomètre et le carcinome épidermoïde de l’œsophage, dans lesquels SV1 agit comme un promoteur de la progression tumorale par l’hypoxie.
Les analogues synthétiques du GHRH, en particulier le GHRH(1-29)NH2 et le JI-38, améliorent la migration des fibroblastes embryonnaires vers les sites de plaies, accélérant ainsi la réparation des tissus après une blessure. De même, il a été démontré que le MR-409 et le MR-502 favorisent la guérison tout en arrêtant simultanément la fibrose, soulignant ainsi leur application dans la récupération post-accidentelle ou post-opératoire.
GHRH dans les maladies chroniques
La GHRH et ses agonistes ont été impliqués dans plusieurs affections cardiovasculaires, métaboliques et du système nerveux. Par exemple, les agonistes du GHRH améliorent le potentiel régénérateur des cellules mésenchymateuses (CSM), luttant ainsi contre les maladies cardiaques.
Le GHRH se lie aux GHRHR, entraînant une augmentation des niveaux d’AMPc, ce qui contribue potentiellement à améliorer la survie des cardiomyocytes, la contractilité du myocarde et le métabolisme énergétique.
Le GHRH peut bénéficier indirectement à la santé cardiovasculaire, notamment grâce à ses effets sur la dyslipidémie. La dyslipidémie est une maladie chronique et grave caractérisée par des concentrations anormales de lipides sanguins. Il a été démontré que la tésamoréline, un agoniste de la GHRH, réduit les taux de cholestérol et de lipoprotéines de basse densité (LDL), en particulier dans les modèles de diabète sucré de type 2 (DT2).
Les propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes des analogues de la GHRH ont également été observées dans des modèles animaux de dépression et d’anxiété. De plus, des études neuro-investigatives ont révélé des effets inattendus du GHRH et de son agoniste sur la rétention de la mémoire, la cognition et la progression des maladies neurodégénératives.
Bien que certains agonistes du GHRH comme le GHRH(1-44)NH2 Il a été démontré qu'ils suppriment la rétention de mémoire, d'autres, comme le MR-409, peuvent arrêter l'apoptose neurale et la mort cellulaire, ralentissant ainsi le vieillissement neurologique. Ensemble, ces résultats mettent en évidence le potentiel neurologique du GHRH, soutenant ainsi les futures recherches sur son application clinique.
Conclusions
La présente revue met en évidence les effets cardiovasculaires, cancéreux et neurologiques de certains agonistes et antagonistes de la GHRH. Néanmoins, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour élucider les différents mécanismes impliqués dans l’activité de la GHRH et de ses analogues.