Reconnaissant l'urgence d'un effort de grande envergure à l'échelle mondiale pour réduire les erreurs de diagnostic médical, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle toutes les parties prenantes à « faire les choses correctement, pour que ce soit sûr ! » dans le cadre de la campagne de la Journée mondiale de la sécurité des patients, le 17 septembre. Le thème « améliorer le diagnostic pour la sécurité des patients » a été choisi en consultation avec un large éventail de parties prenantes – des patients aux décideurs politiques – pour souligner le rôle essentiel que chacun a à jouer dans la réduction des risques et de l'impact des erreurs de diagnostic.
Un diagnostic correct posé au bon moment est la base de soins de santé sûrs et efficaces. En revanche, les erreurs de diagnostic peuvent entraîner de graves dommages, voire la mort. Pour réduire ce risque, il faut une collaboration entre les professionnels de santé et les gestionnaires, les décideurs politiques et les régulateurs, la société civile et le secteur privé, et surtout, les patients et leurs familles.
Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS
Chaque année, les erreurs de diagnostic sont responsables d’environ 16 % des préjudices évitables dans le domaine de la santé, avec des conséquences humaines et économiques considérables. Les données suggèrent que la plupart des adultes subiront au moins une erreur de diagnostic au cours de leur vie, ce qui peut entraîner une mauvaise santé prolongée, une augmentation des coûts des soins de santé, voire un décès évitable.
Une erreur de diagnostic se produit lorsqu'un diagnostic est tardif, incorrect, manqué ou mal communiqué et peut survenir à n'importe quelle étape du parcours du patient. Des interventions ciblées des décideurs politiques, des responsables de la santé, des professionnels de santé, des organismes de réglementation et des fabricants de produits médicaux, avec la participation active des patients, de leurs familles et de la société civile, peuvent contribuer à réduire le risque d'erreur.
Les décideurs politiques doivent veiller à ce que des directives, des protocoles et des réglementations nationales appropriés existent et soient mis en œuvre, et à ce que le budget et les ressources nécessaires soient alloués. Les responsables des établissements de santé et des programmes doivent créer des environnements de travail sûrs et propices, promouvoir l’amélioration continue et veiller à ce que des systèmes, des normes et des processus adéquats soient en place. Les responsables des établissements de santé et des programmes doivent également veiller à ce que les outils et les technologies de diagnostic soient bien entretenus, en partageant rapidement les commentaires des utilisateurs avec le fabricant afin d’améliorer les systèmes.
Au niveau individuel, les patients et leurs familles doivent participer de manière proactive au processus de diagnostic en partageant leurs symptômes et leurs antécédents médicaux complets, en posant des questions, en faisant part de leurs inquiétudes et en suivant les résultats des tests. Les professionnels de santé doivent impliquer activement leurs patients tout en intégrant l’excellence à chaque étape du processus de diagnostic.
L’OMS élabore actuellement un modèle pour soutenir la mise en œuvre des interventions en matière de sécurité diagnostique. Du 10 au 12 septembre, la Consultation mondiale sur la sécurité mondiale des patients 2024, organisée par l’OMS, a réuni des patients, des défenseurs des patients, des professionnels de santé, des gestionnaires d’établissements de santé, des décideurs politiques, des experts en sécurité diagnostique et des institutions universitaires et de recherche pour apporter leur contribution au modèle de mise en œuvre. Les participants ont également discuté des progrès et des défis liés à la mise en œuvre du Plan d’action mondial pour la sécurité des patients (GPSAP) 2021-2030.
Le GPSAP sert de cadre d’action aux parties prenantes pour œuvrer à l’objectif de soins de santé sûrs et de qualité pour tous les patients. Le Rapport mondial sur la sécurité des patients 2024, récemment publié, a mis en évidence les progrès réalisés par de nombreux pays dans la réalisation des objectifs du GPSAP, mais a également souligné l’énorme marge de progression qui existe encore. Le modèle de mise en œuvre pour l’amélioration de la sécurité diagnostique sera publié en 2025 dans le cadre de la gamme d’outils et de ressources pratiques de l’OMS pour aider les parties prenantes à progresser vers les objectifs fixés dans le GPSAP.