La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative dévastatrice qui affecte les motoneurones. L'espérance de vie moyenne après le diagnostic est de deux à cinq ans. Un effort de recherche collaboratif mené par l'équipe du professeur Ludo Van Den Bosch (VIB-KU Leuven) a révélé une nouvelle cible thérapeutique potentielle pour la SLA. L'étude, publiée dans Rapports de cellulesmontre que la régulation négative d’une enzyme spécifique, EGLN2, protège les motoneurones et atténue les symptômes de la SLA dans différents modèles animaux.
La sclérose latérale amyotrophique (SLA), également connue sous le nom de maladie de Lou Gehrig, est la maladie dégénérative des motoneurones la plus courante chez les adultes. Elle se caractérise par une perte sélective de motoneurones, entraînant une faiblesse musculaire progressive et une paralysie, ainsi que des difficultés de déglutition et d'élocution. Les patients succombent généralement à la maladie dans les 2 à 5 ans suivant le diagnostic. Malgré des recherches approfondies, il n'existe actuellement aucun traitement efficace pour arrêter ou inverser la progression de la maladie.
De la recherche sur le cancer à la SLA
Le stress oxydatif, le dysfonctionnement métabolique et la neuroinflammation sont des caractéristiques bien connues de la SLA, ce qui a donné aux chercheurs une cible pour leur quête de compréhension de la maladie : un groupe d’enzymes appelées EGLN, des capteurs métaboliques qui régulent à la fois l’inflammation cellulaire et le métabolisme.
Le laboratoire du professeur Peter Carmeliet du VIB-KU Leuven Center for Cancer Biology a déjà étudié le rôle de l'enzyme EGLN2 dans les cellules présentant un faible taux d'oxygène. Les recherches ont démontré que l'inhibition de l'EGLN2 protégeait les cellules musculaires, les cellules hépatiques et les neurones corticaux contre le stress oxydatif. Cela a incité à approfondir les recherches sur ses effets protecteurs potentiels sur les motoneurones. S'appuyant sur ces travaux et en collaboration avec le laboratoire du professeur Bart De Strooper, l'équipe Van Den Bosch du VIB-KU Leuven Center for Brain & Disease Research a étudié la pertinence de l'enzyme dans la SLA.
Une cible thérapeutique potentielle
Les chercheurs ont découvert que la régulation négative de l’EGLN2 protège les motoneurones et peut atténuer le phénotype de la SLA dans les modèles de poisson zèbre et de souris. Ils ont également découvert que l’EGLN2 influence la cascade pro-inflammatoire dans les astrocytes, un type de cellule cérébrale qui soutient les motoneurones. Ces résultats suggèrent que cibler l’EGLN2 pourrait potentiellement réduire l’inflammation et ralentir la progression de la SLA.
Les chercheurs ont découvert que la régulation négative de l’EGLN2 protège les motoneurones et peut atténuer le phénotype de la SLA dans les modèles de poisson zèbre et de souris. Ils ont également découvert que l’EGLN2 influence la cascade pro-inflammatoire dans les astrocytes, un type de cellule cérébrale qui soutient les motoneurones. Ces résultats suggèrent que cibler l’EGLN2 pourrait potentiellement réduire l’inflammation et ralentir la progression de la SLA.
« Nous avons utilisé une approche multi-modèles pour étudier les effets de l'EGLN2 dans différents types de cellules. Nous avons inclus du poisson zèbre, des souris et des cellules souches pluripotentes induites (iPSC) d'un patient atteint de SLA et avons utilisé le séquençage d'ARN à noyau unique pour comprendre les processus sous-jacents à la régulation de l'EGLN2. »
Christine Germeys, première auteure de l'étude
Cette approche, fruit d'une collaboration avec le VIB Nucleomics Core et l'unité d'expertise Single Cell, leur a permis d'examiner les changements dans l'expression des gènes au niveau des cellules individuelles, offrant une vue détaillée de la manière dont EGLN2 influence la progression de la maladie.
« Cibler l'EGLN2 pourrait représenter une stratégie thérapeutique prometteuse pour la SLA », déclare le professeur Ludo Van Den Bosch. « Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, cette découverte nous rapproche de la compréhension des moyens de ralentir ou de prévenir cette maladie dévastatrice. »