La maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), qui est causée par une infection par le coronavirus-2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), affecte principalement les voies respiratoires inférieures. Cependant, la majorité des personnes infectées par le SRAS-CoV-2 ne développent aucun symptôme ou présentent des symptômes très légers.
Étude : L’activation du système de carboxypeptidase U (CPU, TAFIa, CPB2) chez les patients infectés par le SRAS-CoV-2 pourrait contribuer à l’état hypofibrinolytique du COVID-19 et au pronostic de gravité de la maladie. Crédit d’image : MattLphotography/Shutterstock.com
Sommaire
Contexte
Environ 15 % des patients atteints de COVID-19 développent une pneumonie virale et nécessitent une assistance en oxygène, dont environ 5 % des patients peuvent développer une septicémie, un syndrome de détresse respiratoire aiguë sévère (SDRA) et/ou une défaillance multiviscérale.
Parallèlement à l’insuffisance respiratoire, des complications thromboemboliques systémiques sont fréquemment observées chez les patients COVID-19 en raison d’un dérèglement de l’équilibre hémostatique. Ces patients se caractérisent par de faibles concentrations d’antithrombine, un temps de prothrombine prolongé, une thrombocytopénie légère et une élévation du fibrinogène.
Des niveaux élevés d’inhibiteur de l’activateur du plasminogène 1 (PAI-1) et une lyse de caillot considérablement réduite indiquent une hypofibrinolyse chez les patients COVID-19. L’augmentation des concentrations plasmatiques de D-dimères suggère également une fibrinolyse médiée par la plasmine résultant de l’activation de la cascade de coagulation.
L’enzyme carboxypeptidase U (CPU) est un puissant inhibiteur de la fibrinolyse. Après que la thrombine ou la plasmine active le zymogène procarboxypeptidase U (proCPU), la CPU retarde l’activation efficace du plasminogène et aide à contrecarrer la progression de la fibrinolyse
Une nouvelle étude publiée dans le Journal de médecine clinique mesuré à la fois proCPU et CPU + CPUi au fil du temps pour déterminer l’impact de l’infection par le SRAS-CoV-2 sur le système CPU. Ces résultats peuvent aider à déterminer si la CPU joue un rôle dans l’état hypofibrinolytique observé chez les patients COVID-19.
À propos de l’étude
L’étude actuelle a porté sur des patients hospitalisés âgés d’au moins 18 ans et présentant une infection confirmée par le SRAS-CoV-2. Les données cliniques, les interventions enregistrées et les informations concernant la gravité de la maladie ont été recueillies. Des individus cliniquement sains ont également été inclus dans l’étude pour servir de témoins.
Des échantillons de sang ont été prélevés sur les patients hospitalisés peu de temps après leur hospitalisation, qui ont également été surveillés périodiquement jusqu’à leur sortie. Pour les témoins, deux prélèvements sanguins ont été effectués à quatre semaines d’intervalle.
Les concentrations plasmatiques de proCPU, ainsi que les taux d’antigènes des CPU activées et inactivées (CPU+CPUi), ont été déterminés à partir des échantillons collectés. Les paramètres de laboratoire de routine de la cohorte positive au COVID-19 ont également été déterminés.
Résultats de l’étude
Un total de 56 patients SARS-CoV-2-positifs ont été inclus dans l’étude actuelle, dont 38 étaient des hommes et 18 étaient des femmes. La durée moyenne d’hospitalisation était de trois à 61 jours, tandis que l’âge moyen variait de 29 à 84 ans. Au total, 32 témoins sains ont été inclus dans l’étude, dont 14 avaient des antécédents d’infection antérieure par le SRAS-CoV-2, tandis que 18 n’avaient eu aucune exposition antérieure au SRAS-CoV-2.
Les résultats ont indiqué que les niveaux d’antigènes proCPU ou CPU+CPUi ne différaient pas entre les deux groupes témoins. Pour les patients COVID-19, les niveaux de proCPU étaient inférieurs à ceux des témoins peu de temps après l’admission à l’hôpital, tandis que les niveaux d’antigène CPU + CPUi étaient significativement plus élevés.
Cependant, les niveaux de proCPU ont augmenté au cours de la première semaine d’admission à l’hôpital et étaient significativement plus élevés vers le jour 14 par rapport aux témoins sains. Par la suite, les niveaux de proCPU ont diminué et étaient presque comparables entre les patients positifs au COVID-19 et les témoins sains à la sortie.
Les niveaux d’antigène CPU + CPUi ont également augmenté au fil du temps après l’admission à l’hôpital et jusqu’au jour 14. Cela a été suivi d’une réduction significative des niveaux d’antigène CPU + CPUi à la sortie qui était comparable aux niveaux peu après l’admission.
Cependant, les niveaux d’antigène CPU+CPUi à la sortie étaient plus élevés chez les patients COVID-19 que chez les témoins. Les niveaux d’antigène proCPU et CPU+CPUi sont restés stables pendant 28 jours.
L’augmentation secondaire des niveaux de proCPU était plus élevée pour les maladies critiques que pour les maladies non critiques. De plus, la normalisation des taux d’antigènes CPU+CPUi était plus lente chez les patients atteints d’une maladie critique.
Des niveaux élevés de protéine C-réactive (CRP) ont été observés chez les patients présentant des niveaux réduits de proCPU. Une corrélation positive entre les niveaux d’antigène CPU+CPUi de base et la durée du séjour à l’hôpital a été observée. Les niveaux d’antigène CPU + CPUi peu après l’admission ont également été signalés comme étant positivement corrélés à la gravité de la maladie.
conclusion
L’étude actuelle a révélé qu’une augmentation des niveaux d’antigènes proCPU et CPU + CPUi se produit après l’admission à l’hôpital des patients COVID-19. Ces modifications du processeur peuvent entraîner l’arrêt de la fibrinolyse et augmenter le risque de thrombose chez les patients COVID-19.
Les inhibiteurs de CPU peuvent donc être utilisés comme thérapeutiques pour augmenter potentiellement la capacité fibrinolytique des patients COVID-19. De plus, les taux d’antigènes CPU+CPUi peuvent servir de biomarqueur à valeur pronostique, car ils sont corrélés à la gravité de la maladie et à la durée d’hospitalisation.
Limites
Le suivi des paramètres d’hémostase complémentaires n’a pas été effectué dans le temps. Une limite supplémentaire était que les patients atteints d’une infection asymptomatique par le SRAS-CoV-2 n’étaient pas inclus dans l’étude actuelle. Enfin, les corrélations de l’activité fibrinolytique et des paramètres liés à la CPU chez les patients atteints d’infections graves par le SRAS-CoV-2 n’ont pas été déterminées.
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