Dans une étude récente publiée dans Communication en sciences humaines et socialesles chercheurs ont examiné l’association potentielle entre la dépression chez les mères et l’autorégulation comportementale chez les enfants par le biais de médiateurs potentiels tels que le temps passé devant un écran en famille et le soutien parental.
Ils ont constaté que l’impact de la dépression maternelle sur l’autorégulation comportementale des enfants est partiellement médié par le soutien parental de la mère et le temps passé devant un écran par les enfants, soulignant ainsi l’importance des pratiques parentales dans le développement de la petite enfance.
Étude: Dépression maternelle et autorégulation comportementale des enfants : le rôle de la parentalité et le temps passé devant un écran par les enfants. Crédit d’image : dotshock/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
L’autorégulation comportementale, une compétence cruciale pour l’apprentissage des enfants et leur réussite scolaire ultérieure, est influencée par divers facteurs environnementaux, notamment les interactions adulte-enfant. Il a été démontré que la santé mentale de la mère et les comportements parentaux jouent un rôle important dans l’autorégulation des enfants.
On pense que la dépression maternelle – qui se traduit par des niveaux plus élevés de tristesse, d’irritabilité et de mauvaise humeur – conduit à des soins de moindre qualité et à une influence ultérieure sur l’autorégulation des enfants.
De plus, le temps passé devant un écran par la famille des enfants apparaît comme un prédicteur de l’autorégulation, une exposition excessive à l’écran pouvant potentiellement médier la relation entre la dépression maternelle et l’autorégulation comportementale des enfants.
Le cadre théorique, basé sur la théorie socioculturelle de Vygotsky, met l’accent sur l’importance des interactions sociales dans le développement de la petite enfance, en soulignant la nécessité d’équilibrer l’engagement en face à face et le temps passé devant un écran.
Les chercheurs de la présente étude ont exploré l’interaction entre la dépression maternelle, les comportements parentaux, le temps passé devant un écran par les enfants et l’autorégulation comportementale dans l’environnement familial chinois.
Ils ont émis l’hypothèse que la dépression maternelle pourrait potentiellement prédire négativement l’autorégulation comportementale des enfants chinois. L’étude visait à étudier les voies directes et médiatrices, comblant ainsi une lacune dans la littérature.
À propos de l’étudeHaut de page
L’étude a recruté 653 participants (338 garçons et 315 filles) d’un âge moyen de 5,94 ans, et leurs mères, d’un âge moyen de 31,56 ans. Les participants ont été échantillonnés dans diverses régions socio-économiques de Chine en utilisant une approche d’échantillonnage aléatoire stratifié.
Environ 62,6 % des enfants venaient des zones urbaines. Alors que 78 % des mères avaient un diplôme d’associé ou plus, 7 % des mères étaient des mères au foyer.
La dépression maternelle a été évaluée à l’aide de l’échelle de dépression, d’anxiété et de stress (DASS-21), démontrant de bonnes propriétés psychométriques. Les comportements parentaux de soutien maternel ont été évalués à l’aide du rapport sur les pratiques d’éducation des enfants (CRPR, version chinoise), démontrant une grande fiabilité.
Le temps passé devant un écran par la famille des enfants a été mesuré à l’aide d’estimations mondiales, capturant diverses activités sur écran sur une échelle. L’autorégulation comportementale des enfants a été évaluée à l’aide de l’échelle CSIS (Child Self-Regulation in Interaction Scale), incluant la mémoire de travail, le contrôle inhibiteur et la flexibilité cognitive, avec de fortes propriétés psychométriques.
Les informations démographiques, notamment l’âge, le sexe, la résidence et la profession des parents, ont été recueillies au moyen d’un questionnaire.
L’analyse comportait trois étapes : l’obtention de statistiques descriptives et de corrélations bivariées, l’utilisation d’une modélisation par équations structurelles (SEM) pour évaluer des modèles hypothétiques (n = 4) et l’estimation des effets indirects par bootstrapping.
La dépression maternelle était la variable indépendante, tandis que l’autorégulation comportementale des enfants était la variable dépendante. Le temps passé devant un écran par les enfants et le soutien parental de la mère ont été traités comme des médiateurs potentiels.
L’autorégulation comportementale a été traitée comme une construction latente dans le SEM. Les variables démographiques ont été incluses comme contrôles. L’adéquation du modèle a été évaluée à l’aide de divers indicateurs.
Résultats et discussion
Selon l’étude, des corrélations significatives ont été observées entre les variables clés, étayant l’analyse SEM ultérieure. La structure à trois facteurs de l’autorégulation comportementale a été validée par une analyse factorielle confirmatoire.
Les résultats ont révélé une association positive directe entre la dépression maternelle et l’autorégulation des enfants (p < 0,001). Il a également été constaté que la dépression maternelle prédisait négativement (et de manière significative) le soutien parental, influençant ainsi le temps passé devant un écran et l'autorégulation des enfants.
Cela indique que les enfants dont la mère est déprimée peuvent avoir plus de temps passé devant un écran à la maison ainsi que des niveaux d’autorégulation plus faibles.
Le temps passé devant un écran par les enfants s’est avéré être significativement lié à leur autorégulation, de sorte que les enfants qui passaient plus de temps devant un écran présentaient une probabilité accrue d’une mauvaise autorégulation comportementale.
De plus, des effets indirects significatifs ont été observés, la dépression maternelle ayant un impact sur l’autorégulation des enfants grâce à une parentalité solidaire. Le modèle de médiation séquentielle, intégrant à la fois le soutien parental et le temps passé devant un écran, s’est avéré le mieux expliquer les associations et montrer le meilleur ajustement.
Dans l’ensemble, cette analyse complète met en évidence les voies complexes par lesquelles la dépression maternelle influence l’autorégulation comportementale des enfants. Il décrit l’importance de prendre en compte les pratiques parentales et le temps passé devant un écran pour comprendre ces dynamiques.
Cependant, l’étude est limitée par l’absence de scores d’autorégulation des enfants avant le test, ce qui pourrait fausser l’impact de la dépression maternelle et du rôle parental.
De plus, la conception transversale limite l’établissement d’une relation causale. Les études futures devraient intégrer les résultats des prétests et utiliser des mesures objectives pour l’autorégulation.
Conclusion
En conclusion, cette étude met en valeur l’importance de la santé mentale maternelle dans l’éducation et la garde de la petite enfance. Il met en évidence l’impact de la dépression maternelle sur les enfants, médié par les pratiques parentales et le temps passé devant un écran en famille.
L’amélioration de la santé mentale maternelle est essentielle pour favoriser des interactions face-à-face positives et cultiver un environnement familial harmonieux, contribuant ainsi à l’autorégulation comportementale des enfants.