Une étude récente portant sur la population générale suisse a évalué le développement de l’immunité hybride au cours de la vague pandémique dominée par la variante omicron du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2). L’étude, actuellement disponible sur le medRxiv* serveur de prétirage, trouve une séropositivité élevée contre le SRAS-CoV-2 dans la population étudiée.
Étude : Développement de l’immunité hybride pendant une période de forte incidence d’infections par des sous-variants d’Omicron : une étude de cohorte multirégionale basée sur la population. Crédit d’image : Tang Yan Song / Shutterstock
Sommaire
Arrière plan
Le SRAS-CoV-2, l’agent pathogène responsable de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), a jusqu’à présent causé plus de 625 millions d’infections et 6,5 millions de décès dans le monde. Bien que le déploiement rapide des vaccins ait considérablement contrôlé la trajectoire pandémique, une surveillance continue de l’immunité anti-SARS-CoV-2 dans la population mondiale générale est toujours nécessaire.
L’émergence de la variante hautement infectieuse de l’omicron a provoqué une forte augmentation des cas de percée chez les individus entièrement vaccinés. Cela a conduit à une augmentation significative de la séroprévalence neutralisante dans la population mondiale générale. Par conséquent, on considère généralement que l’immunité induite à la fois par l’infection et la vaccination, c’est-à-dire l’immunité hybride, offre une protection plus robuste contre une maladie grave que celle induite par l’infection ou la vaccination seule.
Dans l’étude actuelle, les scientifiques ont évalué la séroprévalence contre le SRAS-CoV-2 dans la population générale suisse pendant la vague pandémique dominée par l’omicron.
Étudier le design
Cette étude fait partie du programme de recherche Corona Immunitas en Suisse.
L’étude a été menée sur plus de 2’500 individus de la population générale résidant dans trois grandes régions de Suisse. La séroprévalence a été mesurée de mars à juillet 2022.
Des échantillons de sang prélevés sur les participants ont été analysés pour les anticorps IgG anti-spike et anti-nucléocapside. De plus, les niveaux d’anticorps neutralisants contre le SRAS-CoV-2 de type sauvage et ses variants delta et omicron ont également été déterminés (immunité fonctionnelle).
Pour déterminer la source de l’immunité anti-SRAS-CoV-2, le statut vaccinal autodéclaré a été obtenu auprès des participants. Des antécédents d’infection par le SRAS-CoV-2 ont été déterminés par la séroprévalence anti-nucléocapside, un rapport de test positif au virus ou la présence d’anticorps anti-pointe en l’absence de vaccination.
Les participants ont été classés en quatre groupes en fonction de leur statut immunitaire : naïfs d’immunité, uniquement immunité induite par le vaccin, uniquement immunité induite par l’infection et immunité hybride (immunité induite à la fois par l’infection et la vaccination).
Observations importantes
L’étude a impliqué un total de 2553 participants de trois régions principales de Suisse. La plupart d’entre eux avaient reçu au moins une dose de vaccins COVID-19, et environ 50 % ont signalé une exposition récente au SRAS-CoV-2.
La séroprévalence a été estimée à 98 % à la fin de la période d’étude (juillet 2022). La proportion de participants avec des anticorps anti-spike IgG était supérieure à 90 %. En ce qui concerne les titres neutralisants, environ 94 %, 90 % et 84 % des participants ont montré une séropositivité contre le virus de type sauvage, la variante delta et la variante omicron, respectivement.
Au cours de la période d’étude de 4 mois, les niveaux d’anticorps anti-spike sont restés généralement stables en Suisse, tandis que les niveaux d’anticorps anti-nucléocapside ont montré une baisse rapide. Une induction significative de la sensibilité à l’infection par l’omicron a également été observée dans toutes les régions d’étude au printemps 2022.
Une induction plus de 2 fois supérieure des niveaux d’anticorps anti-spike IgG et d’anticorps neutralisants a été observée à la fin de l’étude chez les participants vaccinés et ceux ayant une immunité hybride par rapport aux participants ayant des antécédents d’infection uniquement.
Le plus haut niveau d’efficacité neutralisante contre delta et omicron a été observé chez les participants ayant une immunité hybride. Cette efficacité était la plus faible chez les participants ayant déjà été exposés au virus uniquement.
La proportion de participants ayant une immunité hybride est passée de 35 % à 50 % à la fin de la période d’étude. Cela pourrait être dû à une forte augmentation des cas d’omicron en Suisse au printemps 2022.
Importance de l’étude
L’étude met en évidence un niveau élevé d’immunité anti-SARS-CoV-2 dans la population générale suisse en 2022. Environ 51% des participants à l’étude sont dotés d’une immunité hybride, caractérisée par des niveaux élevés de capacité de neutralisation contre les variantes delta et omicron.
Dans l’ensemble, l’étude indique que le SRAS-CoV-2 est devenu endémique en Suisse et que l’immunité hybride induit une protection plus robuste que la seule immunité induite par le vaccin et l’infection.