Une vaste étude sur l’impact du long COVID a révélé une augmentation des taux d’utilisation du système de santé 2 mois après l’infection par le SRAS-CoV-2, ce qui a des implications pour la prestation des soins de santé à l’avenir. L’étude, qui comprenait plus d’un demi-million de personnes en Ontario, au Canada, est publiée dans JAMC (Journal de l’Association médicale canadienne).
Les chercheurs ont examiné les données de l’ICES sur 531 702 personnes en Ontario, dont 268 521 ont été testées positives à un test PCR pour le virus qui cause la COVID-19 entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021. Ils ont comparé l’utilisation des soins de santé, y compris la clinique visites, visites aux urgences, jours à l’hôpital, visites à domicile et jours en soins de longue durée, entre les personnes testées positives et les personnes par ailleurs similaires mais testées négatives. Deux mois ou plus après leur infection, le recours aux soins de santé était plus fréquent chez les personnes testées positives, en particulier les femmes.
L’âge moyen de la population étudiée était de 44 ans et 51 % étaient des femmes.
La plus forte augmentation de l’utilisation des soins de santé s’est produite dans un petit sous-ensemble de la population – ; environ 1% des personnes testées positives pour le SRAS-CoV-2. Selon l’étude, ces patients ont passé une semaine supplémentaire ou plus à l’hôpital au cours de l’année suivante par rapport aux personnes qui n’étaient pas infectées.
Au début de 2022, on estimait que près de la moitié (45 %) de la population du Canada avait été infectée par le SRAS-CoV-2. Sur la base de ces chiffres, les auteurs prédisent une forte utilisation des soins de santé à l’avenir, 1 % des personnes infectées utilisant près de 7 % des journées d’hospitalisation qui étaient disponibles au Canada avant la pandémie de COVID-19. Pour aggraver la pression sur le système de santé, il y a moins de lits d’hôpitaux dotés de personnel maintenant qu’avant la pandémie.
Compte tenu du nombre d’infections récentes, nos résultats laissent présager une utilisation importante des soins de santé par les Canadiens. Pour les médecins de famille qui avaient 20 visites à la clinique par jour avant la pandémie de COVID-19, selon le nombre de personnes au Canada qui ont été récemment infectées, ils devront trouver du temps et des ressources pour 100 visites à la clinique de plus par année, et il y a moins de médecins maintenant qu’avant la pandémie.
Dre Candace McNaughton, urgentologue, Sunnybrook Research Institute, Toronto (Ontario)
La plupart des personnes infectées par le SRAS-CoV-2 n’auront pas plus de soins de santé, mais elles seront en concurrence pour des ressources de soins de santé plus rares, tout comme le 1 % de personnes dont les besoins en soins de santé augmentent considérablement.
Une demande accrue de cette ampleur nécessitera une restructuration substantielle au niveau de la population et un investissement de ressources.
«Nous espérons que ces informations aideront les dirigeants et le gouvernement à se préparer à la demande de soins de santé causée par la longue COVID», déclare la coauteure, la Dre Clare Atzema, médecin urgentiste au Sunnybrook Research Institute et scientifique principale à l’ICES, Toronto, Ontario.