Les chercheurs ont confirmé qu'une dose de caféine avant l'entraînement peut augmenter de manière mesurable la vitesse de mouvement et la puissance de sortie, en particulier chez les hommes et les utilisateurs à faible teneur en caféine, aidant ainsi les athlètes à affiner leur entraînement pour des gains de performance optimaux.
Étude : Effets de la consommation aiguë de caféine sur la puissance musculaire pendant les exercices de résistance : une revue systématique et une méta-analyse. Crédit image : Gabriele Paoletti/Shutterstock.com
Dans une récente revue systématique et méta-analyse publiée dans Frontières de la nutrition, les chercheurs ont étudié les effets spécifiques de la caféine, une aide ergogène populaire, sur la puissance musculaire et la vitesse de mouvement pendant l'entraînement en résistance. L'étude a synthétisé les résultats de 12 publications évaluées par des pairs et soigneusement sélectionnées (n = 230 participants) et a révélé qu'une consommation aiguë de caféine améliore considérablement la vitesse de mouvement moyenne et la puissance de sortie pendant les exercices de résistance.
Les analyses ont révélé que les bienfaits induits par la caféine étaient plus prononcés chez les hommes et chez les individus qui ne sont pas des consommateurs habituels de caféine à forte dose. Cela suggère que les suppléments de caféine pris avant ou pendant les entraînements peuvent améliorer les performances, en particulier pour ceux qui ont un apport quotidien faible ou modéré en caféine, plutôt que d’offrir des avantages supplémentaires aux gros consommateurs habituels.
Ensemble, ces résultats valident l'utilité de la caféine dans l'entraînement en résistance, fournissant aux athlètes et à leurs entraîneurs une image plus claire de la meilleure façon d'exploiter l'ergogène pour un entraînement basé sur la puissance.
Sommaire
Arrière-plan
L'entraînement en résistance (également appelé « entraînement de force » ou « entraînement avec poids ») est une forme d'exercice qui exploite le poids pour entraîner les muscles d'un athlète, augmentant ainsi sa masse et sa force. La discipline est depuis longtemps la pierre angulaire des programmes d'entraînement sportif, en particulier dans les sports qui reposent sur des actions explosives et basées sur la puissance comme le saut et le sprint.
Les méthodologies d'entraînement traditionnelles étaient axées sur le levage de poids lourds pour développer une force maximale. Les approches modernes, cependant, mettent l’accent sur la vitesse du mouvement, en utilisant un entraînement basé sur la vitesse pour maximiser la puissance musculaire. Bien que les gains de performance de cette dernière approche soient bien établis, les athlètes professionnels et ceux qui recherchent une amélioration rapide de leur force ont souvent recours à des suppléments comme la protéine de lactosérum, le monohydrate de créatine et la caféine pour soutenir leurs programmes d'entraînement de haute intensité.
La caféine (1,3,7-triméthylxanthine) est l'une des aides ergogènes les plus efficaces et les plus utilisées, reconnue par le Comité International Olympique pour sa capacité à améliorer la force et l'endurance musculaire. Des décennies de recherche sportive ont établi les effets de la biomolécule sur la force maximale (et les méthodologies d'entraînement conventionnelles). Pourtant, ses impacts sur la vitesse de mouvement et la puissance de sortie sous des charges sous-maximales (éléments clés des approches d’entraînement modernes) restent peu étudiés.
À propos de l'étude
La présente étude vise à combler ce manque de connaissances et à permettre des gains de performance sûrs et efficaces pour les athlètes modernes en menant une revue systématique et une méta-analyse, en rassemblant et en réanalysant les données sur les effets de la consommation aiguë de caféine sur la puissance musculaire pendant les exercices de résistance.
L'étude a exploité une stratégie de recherche personnalisée pour identifier les publications pertinentes dans cinq bases de données scientifiques en ligne : 1. Web of Science, 2. PubMed, 3. China National Knowledge Infrastructure (CNKI), et 4. EMBASE et 5. Google Scholar jusqu'en juin 2025. Après la sélection, l'ensemble de publications final comprenait 12 études croisées randomisées et contrôlées par placebo comprenant 230 participants adultes en bonne santé, entraînés en résistance ou actifs de manière récréative.
Les données intéressantes comprenaient 1. la vitesse moyenne de la barre (MV) et 2. la puissance de sortie moyenne (MPO). Les chercheurs ont également collecté et analysé les informations sociodémographiques et les antécédents médicaux des participants. L'analyse statistique a utilisé des modèles à effets aléatoires pour calculer la différence moyenne standardisée (DMS) globale entre les conditions caféine et placebo.
Notamment, les modèles ont été répétés pour des sous-groupes spécifiques, expliquant ainsi comment les effets pourraient être modifiés par des facteurs tels que le sexe, la dose de caféine, la consommation habituelle de caféine, le groupe musculaire (haut ou bas du corps) et le type de charge soulevée.
Résultats de l'étude
La présente méta-analyse a validé l'effet positif de la caféine sur la puissance musculaire, la consommation régulière de caféine étant associée à des améliorations de la vitesse moyenne (DMS = 0,42 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % : 0,19-0,65, p < 0,05) et de la puissance moyenne (DMS = 0,21 ; IC à 95 % : 0,12-0,30, p < 0,05).
L'analyse des sous-groupes a en outre révélé que l'amélioration des performances pour la vitesse moyenne était significativement plus importante chez les hommes que chez les femmes (DMS : 0,56 contre 0,22, p < 0,01) et chez les consommateurs de caféine peu ou pas habituels (moins de 3 mg/kg/jour). Ce dernier groupe a constaté une forte amélioration de la vitesse moyenne (SMD = 0,87), alors que les consommateurs très habituels n'ont constaté qu'un léger effet (SMD = 0,21, p < 0,01).
Notamment, les résultats de l’étude ont révélé que, même si des doses de caféine plus élevées (> 6 mg/kg) produisaient un effet plus important sur la vitesse que des doses modérées (DMS : 0,78 contre 0,31), les différences entre les sous-groupes de dose, de charge et de groupes musculaires n’étaient pas statistiquement significatives (p > 0,01), même si l’ampleur de l’effet était légèrement plus grande pour les doses élevées et les exercices du bas du corps.
Les auteurs ont également souligné que les participants inclus étaient des adultes jeunes, en bonne santé et entraînés en résistance, ce qui suggère que les résultats pourraient ne pas être pleinement généralisés aux individus sédentaires, aux adultes plus âgés ou aux populations non entraînées.
Il est important de noter que même si des doses élevées de caféine (> 6 mg/kg) semblent produire des effets plus importants, l'article note que de telles doses ont été associées dans des études antérieures à des effets tels que la tachycardie, l'anxiété et l'inconfort gastro-intestinal, soulignant la nécessité d'équilibrer les gains de performance avec les effets indésirables potentiels.
Conclusions
La présente revue systématique et méta-analyse fournissent plusieurs exemples de la façon dont une supplémentation aiguë en caféine est une stratégie efficace pour améliorer la puissance musculaire et la vitesse de mouvement pendant les exercices de résistance.
Il souligne que même si la caféine est universellement bénéfique pour les athlètes, les plus grands bienfaits seront probablement observés chez les hommes, chez ceux qui ne sont pas habitués à des doses quotidiennes élevées de caféine et lors des exercices du bas du corps. Cependant, l'étude prévient que la sensibilité individuelle à la caféine et les effets secondaires potentiels à des doses plus élevées doivent être pris en compte lors de l'application de ces résultats dans la pratique.
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