L’empathie est fondamentale dans le comportement social humain et les analgésiques sont l’une des drogues les plus consommées dans le monde. Des recherches ont montré que la consommation d’analgésiques peut réduire la compassion chez les êtres humains.
Un nouveau Rapports scientifiques L’étude a approfondi cette association entre une faible empathie, un comportement prosocial et l’utilisation d’analgésiques.
Étude: Une pilule comme solution rapide : association entre la prise d’analgésiques, l’empathie et le comportement prosocial. Crédit d’image : Artem Evdokimov/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Le paracétamol est l’un des analgésiques en vente libre les plus couramment pris pour soulager la douleur et la fièvre. Cette utilisation élevée justifie une enquête plus approfondie sur les conséquences plus larges de son utilisation.
Outre les effets connus, l’analgésique a également des effets sociaux et psychologiques, c’est-à-dire un effet atténuant. À titre d’exemple, des recherches ont montré que la consommation de paracétamol entraîne une réduction des réponses neuronales au rejet social.
Une explication de cet effet atténuant est que l’empathie avec l’agonie d’une autre personne fait appel à des mécanismes neuronaux similaires. Plus précisément, ressentir la douleur directement et sympathiser avec la douleur de quelqu’un d’autre implique les mêmes zones cérébrales.
La pharmacocinétique du paracétamol impose que les effets psychologiques du paracétamol soient de courte durée. Ce n’est en revanche pas le cas pour la consommation d’opioïdes, dont l’impact sur le fonctionnement socio-cognitif pourrait être durable.
Même une utilisation intensive de paracétamol sur de longues périodes pourrait entraîner des effets plus durables sur le fonctionnement socio-cognitif.
À propos de cette étude
La présente étude a analysé l’association entre la consommation d’analgésiques et l’empathie et l’a étendue au comportement prosocial, étant donné le lien étroit entre les actions prosociales et l’empathie. Une enquête en ligne a été conçue et destinée principalement aux jeunes adultes allemands et autrichiens.
Au total, 1 097 réponses ont été reçues. Les participants ayant fourni des réponses invalides et ceux ayant déclaré avoir consommé des drogues psychoactives illicites ont été exclus, ce qui a conduit à un échantillon final de 940 personnes.
Les participants étaient âgés de 18 à 92 ans, avec une moyenne d’âge de 26,39 ans. L’échantillon comprenait 752 femmes et le reste des hommes. Quarante-quatre pour cent des participants possédaient au moins un baccalauréat.
Les participants ont déclaré leur empathie en remplissant l’échelle d’empathie pour la douleur (EPS). L’échelle des attitudes aidantes (HAS) mesurait les tendances prosociales et aidantes. Les individus ont également répondu à des questions sur la consommation quotidienne de médicaments analgésiques.
Principales conclusions
Contrairement aux recherches précédentes, la présente étude n’a observé aucune association significative entre une moindre empathie ou un comportement prosocial et la fréquence de prise d’analgésiques.
Cela était également vrai dans le cas spécifique de la prise de paracétamol. En d’autres termes, aucun effet atténuant des analgésiques n’a été observé dans cette étude.
Qu’est-ce qui pourrait expliquer ces résultats ? Une explication pourrait être que la majeure partie de l’échantillon était constituée de jeunes adultes ayant un faible apport en analgésiques.
Cette absence de variation aurait pu masquer l’effet d’émoussement documenté par d’autres études. Une autre explication pourrait être l’approche d’analyse combinée. Différents analgésiques ont des modes d’action différents, ce qui aurait pu conduire à masquer les effets du paracétamol ou d’autres analgésiques.
Compte tenu de la variation limitée de cette étude, les résultats devraient être reproduits sur des échantillons plus grands présentant une plus grande variation en termes d’âge et d’utilisation d’analgésiques.
Les résultats étaient légèrement différents dans un sous-échantillon où les analgésiques étaient largement utilisés, c’est-à-dire parmi les individus ayant une attitude « une pilule comme solution rapide ». Ces personnes ont montré un comportement d’aide et une préoccupation empathique réduits.
Cela laisse présager des effets indésirables chez les personnes qui utilisent des analgésiques pour des problèmes peu douloureux ou non liés à la douleur.
Conclusions
Les résultats documentés ici ouvrent la voie à de futures recherches originales et à la réplication des connaissances actuelles sur des ensembles de données plus vastes et plus diversifiés. La principale force de cette étude réside dans l’utilisation de taux de consommation quotidiens réels de paracétamol et non dans les effets de doses élevées de paracétamol isolées.
Une limite de cette étude est la non-évaluation du degré d’ingrédients pharmaceutiques actifs dans les analgésiques pris par chaque participant au cours du dernier trimestre.
Par conséquent, les recherches futures devraient déployer des données longitudinales et travailler avec des journaux de médicaments, ce qui pourrait fournir une compréhension plus globale de l’utilisation et du dosage des médicaments.
En résumé, cette étude visait à approfondir nos connaissances sur l’association entre l’empathie, le comportement prosocial et l’utilisation quotidienne d’analgésiques. Une fréquence élevée de consommation d’analgésiques n’était pas corrélée à une moindre empathie ou à un comportement prosocial.
Cela n’était pas vrai pour les personnes qui prenaient des analgésiques pour des problèmes peu douloureux ou non liés à la douleur, c’est-à-dire les utilisateurs libéraux. Les utilisateurs libéraux ont montré moins d’empathie et de comportement prosocial.