Dans une étude récente publiée dans Nutrients, des chercheurs ont déterminé la relation entre l’adhésion maternelle au régime méditerranéen (MedDiet) pendant la gestation et le risque de surpoids ou d’obésité chez la progéniture à quatre ans.
Étude: L’adhésion étroite à un régime méditerranéen pendant la grossesse diminue le surpoids/l’obésité infantile : une étude prospective. Crédit d’image : Marian Weyo/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
L’épidémie d’obésité infantile est un problème de santé mondial qui touche des millions d’enfants de moins de cinq ans, entraînant des comorbidités psychologiques, une faible estime de soi, des troubles comportementaux et émotionnels, ainsi qu’une morbidité cardiovasculaire et un cancer à long terme.
En outre, le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne l’importance de l’équilibre nutritionnel prénatal pour prévenir l’obésité infantile.
L’adhésion étroite de la mère à un régime alimentaire de type méditerranéen pendant la gestation pourrait constituer une stratégie prometteuse pour déterminer les risques potentiels d’obésité chez l’enfant. Une plus grande adhésion au régime alimentaire présente de multiples avantages pour la santé de la mère et de l’enfant.
Cependant, les études examinant l’impact du régime prénatal sur l’obésité de la progéniture sont rares et donnent des résultats variés, justifiant des recherches plus approfondies.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont examiné si l’adhésion maternelle à MedDiet était associée à l’obésité de la progéniture à quatre ans et ont évalué l’impact des facteurs maternels sur cette association.
L’équipe a inclus 272 dyades mère-enfant de l’étude Ensayo CLInico Para Suplementar con Hierro a EmbarazadaS (ECLIPSES) pour analyse.
Le principal résultat de l’étude était le surpoids ou l’obésité de la progéniture, sur la base de scores z de l’indice de masse corporelle (IMC) spécifiques au sexe et à l’âge supérieurs au 85e centile en utilisant les normes de croissance de l’enfant de l’OMS.
Les chercheurs ont obtenu des données maternelles de base à partir de questionnaires lors d’entretiens en face-à-face lors du recrutement, notamment les antécédents médicaux, l’âge, le niveau d’éducation, le statut socio-économique, l’activité physique, le tabagisme et la consommation d’alcool.
En plus de l’âge gestationnel à la naissance et du type d’accouchement, ils ont obtenu des données sur des variables liées à l’enfant, notamment le sexe, la longueur et le poids à la naissance.
L’équipe a évalué le régime prénatal à l’aide de questionnaires standardisés de fréquence alimentaire (FFQ) à 45 composants aux semaines de gestation 12, 24 et 36 et a calculé les scores relatifs de MedDiet (rMedDiet). Ils ont mesuré la taille et le poids de la progéniture à quatre ans.
Ils ont estimé l’apport calorique quotidien total à l’aide de la table alimentaire REGAL et ont déterminé le statut socio-économique des ménages à l’aide de la classification catalane des professions (CCO-2011).
Les chercheurs ont évalué l’exercice physique à l’aide du questionnaire international sur l’activité physique (IPAQ) et ont catégorisé le gain de poids gestationnel (GWG) à l’aide des recommandations de l’Institute of Medicine (IOM) de 2009.
Ils ont effectué une modélisation de régression logistique multivariée pour déterminer les rapports de cotes (OR) pour l’association entre le régime alimentaire prénatal et l’obésité infantile.
L’essai clinique randomisé ECLIPSES a été mené à Tarragone, en Espagne, de 2013 à 2017 pour évaluer l’efficacité de la supplémentation maternelle en fer à différentes doses, en ajustant les taux d’hémoglobine initiaux au début de la gestation, sur le statut en fer maternel à la fin de la gestation.
Les sages-femmes de soins primaires ont recruté 791 femmes enceintes âgées de ≥ 18 ans pour l’étude lors de la visite prénatale initiale (avant la 12e semaine de gestation).
Résultats
L’âge moyen des mères était de 32 ans ; 70 % étaient âgés de ≥ 30 ans et 42 % étaient obèses ou en surpoids, avec des valeurs d’indice de masse corporelle ≥ 25 kg m-2.
La plupart (86 %) des mères étaient originaires d’Espagne, 44 % avaient reçu une formation universitaire, 22 % avaient un statut socio-économique élevé et 17 % avaient fumé pendant leur grossesse. Parmi les mères, 29 % présentaient une faible adhésion au MedDiet, tandis que 23 % étaient très adhérentes.
Le score rMedDiet prénatal moyen était de 9,80 et 26 % des enfants étaient en surpoids ou obèses à quatre ans, avec une prévalence d’obésité plus élevée chez les hommes (63 %) que chez les femmes (37 %).
L’équipe a constaté des différences anthropométriques significatives (taille, poids et indice de masse corporelle) selon le sexe. L’indice de masse corporelle moyen et le poids corporel de la progéniture à quatre ans étaient de 16 kg m-2 et 18 kg, respectivement.
Les hommes avaient un poids (19 contre 17 kg), un IMC (16 contre 15,6), des scores z poids-pour-âge (0,5 contre 0,1) et des scores z d’indice de masse corporelle (0,7 contre 0,2) plus élevés que les femmes.
Le surpoids/l’obésité était moins répandu chez les enfants de mères ayant fait des études universitaires, un statut socio-économique plus élevé et des scores rMedDiet gestationnels plus élevés.
Après ajustement pour tenir compte des variables confusionnelles potentielles, l’équipe a constaté une adhésion prénatale plus élevée au MedDiet liée à un risque réduit de progéniture en surpoids ou obèse (OR pour le quartile le plus élevé par rapport au quartile le plus bas, 0,3).
Ils ont obtenu des résultats similaires, en stratifiant selon l’âge de la mère, l’IMC au début de la gestation, le niveau de scolarité, le statut de fumeur, le statut socio-économique et le GWG.
Après ajustement des facteurs de confusion, l’équipe a constaté que chaque point d’augmentation du MedDiet prénatal était associé à un risque inférieur de 19 % que les enfants soient en surpoids ou obèses à quatre ans (OR, 0,8).
Le tabagisme (OR, 2,5), le surpoids avant la grossesse (OR, 2,5) ou l’obésité (OR, 2,6) et le GWG excessif (OR, 2,9) étaient considérablement associés au surpoids ou à l’obésité de la progéniture à quatre ans.
Les effets protecteurs de MedDiet sur le poids de la progéniture étaient plus élevés chez les femmes enceintes âgées de moins de 30 ans en surpoids ou obèses au cours de la gestation initiale, celles qui ne fumaient pas et celles ayant un faible statut socio-économique.
Conclusion
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude ont montré une adhésion prénatale plus élevée au MedDiet associée à une réduction moindre du surpoids/de l’obésité chez les enfants à quatre ans, en particulier chez les mères de formation universitaire âgées de moins de 30 ans issues de milieux socio-économiques défavorisés et qui ne fumaient pas. De futures études pourraient déterminer si l’association persiste à travers les étapes de la vie.