Lors du traitement du cancer, les chercheurs recherchent toujours des moyens d’éliminer les cellules cancéreuses tout en minimisant les dommages causés au reste du corps. Une approche possible consiste à trouver des processus propres aux cellules cancéreuses et qui permettraient un ciblage spécifique. Si un tel processus peut être interrompu, seules ces cellules seraient affectées.
Un processus (ou son absence) peut être unique à certains types de cancer et ne pas être présent dans d’autres. Dans un tel cas, nous voudrions un moyen simple de reconnaître si une tumeur particulière possède ou non le trait unique. L’implication de cette question est de savoir si la tumeur répondrait à tel ou tel traitement, nous permettant de faire correspondre un traitement au patient qui est susceptible d’être aidé par lui, plutôt que de passer par essais et erreurs.
Le groupe de recherche du professeur Tomer Shlomi a découvert un tel processus – un processus qui peut être ciblé dans les cellules cancéreuses sans causer de dommages aux cellules saines, des résultats qui ont été publiés dans Métabolisme cellulaire.
Le cycle des folates est un processus essentiel à la production d’ADN et d’ARN. En conséquence, il est très important pour les cellules cancéreuses et les cellules saines. La production d’ADN étant une étape critique de la division cellulaire et donc de la croissance tumorale, le cycle des folates est une cible courante de la chimiothérapie. Cependant, pour la même raison, il y a des effets secondaires importants à l’attaquer.
Il existe, en fait, deux cycles de folate – l’un se produisant dans les mitochondries (un organite à l’intérieur de la cellule) et l’autre dans le cytosol (le fluide qui remplit la cellule). Une cellule saine peut passer de l’une à l’autre. Une variété de cellules tumorales, a découvert le groupe du professeur Shlomi, reposent exclusivement sur la voie cytosolique. L’implication est que si le traitement visait le cycle du folate cytosolique, les cellules saines passeraient au cycle mitochondrial et ne seraient pas endommagées, laissant les cellules tumorales mourir.
Il reste à reconnaître si une tumeur particulière est effectivement une tumeur dans laquelle le cycle du folate mitochondrial est non fonctionnel, et là aussi l’équipe de Shlomi l’a fourni. La RFC est une protéine de transport qui régule les niveaux de folate intracellulaire. Faible RFC – faible teneur en acide folique. Le groupe a découvert qu’une faible teneur en acide folique est dévastatrice pour le cycle mitochondrial. Les tumeurs à RFC si faible sont celles qui seraient affectées par les traitements de blocage du cycle cytosolique.
On a ainsi découvert à la fois la voie qui peut être attaquée et la manière de reconnaître les tumeurs contre lesquelles l’attaque serait efficace.
La source:
Institut de technologie Technion-Israël
Référence du journal:
Lee, WD, et coll. (2020) La dépendance des tumeurs au flux cytosolique par rapport au flux à un carbone mitochondrial dépend de la disponibilité du folate. Métabolisme cellulaire. doi.org/10.1016/j.cmet.2020.12.002.