Dans une étude de cohorte publiée dans Journal de l’American Medical Association (JAMA) Pédiatrie, des chercheurs californiens ont examiné les enfants testés positifs à la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Ils ont évalué la durée de l’infectiosité (excrétion du virus cultivable) du virus causal du syndrome respiratoire aigu sévère coronavirus 2 (SRAS-CoV-2) et son association avec le statut vaccinal. Ils ont constaté que la durée médiane de l’infectiosité était de trois jours chez les enfants positifs au variant SARS-CoV-2 Omicron. De plus, aucune association n’a été trouvée entre la durée de l’infectiosité et le statut vaccinal des enfants.
Étude : Durée de l’excrétion du virus cultivable SARS-CoV-2 chez les enfants. Crédit image : Créé avec l’aide de DALL·E 3
Sommaire
Comprendre le problème actuel
Les politiques de quarantaine et d’auto-isolement mises en œuvre pour lutter contre le COVID-19 chez les enfants scolarisés sont plus strictes que celles visant d’autres maladies virales et ont tendance à interrompre leur éducation. De plus, ces politiques sont étayées par des preuves limitées, car la durée de l’infectiosité du SRAS-CoV-2 chez les enfants n’est toujours pas claire. Alors qu’une étude précédente a suggéré que les échantillons nasopharyngés des enfants ont une probabilité 50 % inférieure de contenir des virus cultivables par rapport aux adultes, l’excrétion de la variante Omicron n’a pas été étudiée jusqu’à présent chez les enfants. La présente étude visait à combler cette lacune en étudiant le lien potentiel entre la durée du pouvoir infectieux et le statut de vaccination ou de rappel chez les enfants infectés par la variante Omicron.
Déballage de la méthodologie
La cohorte comprenait 76 enfants âgés de 7 à 18 ans (50 % d’hommes et 50 % de femmes) dont les résultats étaient positifs au test basé sur la réaction en chaîne par polymérase pour le COVID-19. Quarante et un de ces participants étaient âgés de 7 à 12 ans.
Le jour du résultat positif du test était considéré comme le jour 0. Au cours des 10 jours suivants, cinq visites à domicile ont été effectuées et des écouvillons pharyngés ont été prélevés à chaque fois sur les patients. L’évaluation des variantes a été réalisée en laboratoire. La race, l’origine ethnique, les données démographiques et le statut vaccinal des patients ont également été enregistrés. Environ 68,4 % des participants se sont révélés vaccinés.
Comme résultat principal, l’effet cytopathique (CPE, changement structurel dans la cellule hôte provoqué par une infection virale) a été déterminé par culture d’échantillons dans un milieu de croissance. Des images en microscopie à fond clair ont été prises 6, 8 et 10 jours après l’inoculation. Un échantillon était considéré comme positif au CPE si, au jour 6, 30 % ou plus de ses images présentaient des caractéristiques du CPE. Si les résultats n’étaient pas concluants avec les images du jour 6, celles des jours 8 et 10 étaient utilisées pour évaluer l’ECP.
Mesurer l’infectiosité au fil du temps
L’infectiosité au fil du temps a été visualisée à l’aide des courbes de Kaplan-Meier. La relation entre la durée de l’infectiosité et le statut vaccinal a été déterminée à l’aide de modèles de régression à risque proportionnel de Cox. Alors que l’origine de l’observation était le jour 0, un échec était considéré lorsque le CPE était négatif. Pour l’analyse de sensibilité, la date d’apparition des symptômes a été prise comme origine d’observation. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide de Stata version 17.
Points clés à retenir et implications
Parmi les 76 participants, seuls 14 se sont révélés contagieux au jour 5, tandis que 3 se sont révélés contagieux au jour 10. La durée médiane de l’infectiosité a été estimée à trois jours chez les enfants vaccinés et non vaccinés. Ainsi, aucune association n’a été trouvée entre la durée de l’infectiosité et le statut vaccinal, quels que soient les données démographiques. Même parmi les enfants vaccinés, la durée de l’infectiosité était similaire chez ceux qui avaient reçu un rappel et chez ceux qui ne l’avaient pas reçu. L’analyse de sensibilité a montré des résultats similaires.
Prochaines étapes de la recherche
Les résultats de la présente étude corroborent ceux d’une étude précédente évaluant l’association entre la durée de l’infectiosité et le statut vaccinal chez les adultes infectés par Omicron. Cependant, l’étude est limitée par la petite taille de son échantillon, le potentiel de biais de non-réponse et l’utilisation du CPE comme indicateur du véritable pouvoir infectieux. Des recherches supplémentaires doivent être menées pour inclure les enfants qui n’ont pas été testés pour le COVID-19 ainsi que ceux positifs pour d’autres variantes du SRAS-CoV-2.
Comment cela affecte la scolarité
Les résultats de cette étude ont des implications importantes pour les politiques mises en œuvre en milieu scolaire. Bien que la durée médiane du pouvoir infectieux (trois jours) estimée dans cette étude conforte la politique actuelle d’isolement de 5 jours après un résultat de test positif, l’absence d’association entre la vaccination et la durée du pouvoir infectieux suggère également qu’il n’est pas nécessaire de prendre en compte le statut de vaccination ou de rappel lorsque élaborer des politiques de retour à l’école.
Pendant combien de temps les enfants atteints de Covid excrétent-ils le virus de manière cultivable ?
« Nos résultats suggèrent que les politiques actuelles exigeant un isolement pendant 5 jours après un test positif pourraient être appropriées »https://t.co/3YuQItJyuN@JAMAPédiatrie pic.twitter.com/glJftZ2m8F– Éric Topol (@EricTopol) 23 octobre 2023
Comment manger moins peut aider à prolonger la durée de vie