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Le problème de santé
Troisième cause de mortalité dans le monde, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie principalement due au tabagisme. À ce jour non guérissable, elle s’aggrave avec l’âge et conduit à des difficultés respiratoires croissantes. Les parois bronchiques s’épaississent à cause de leur inflammation et elles sécrètent plus de mucus à chaque infection respiratoire, jusqu’à l’obstruction totale et l’asphyxie. Plus le diagnostic est tardif, plus le patient s’essouffle au moindre effort, souffre de bronchites à répétition et risque d’être hospitalisé et parfois intubé.
L’étude de référence
Nombre d’études ont démontré l’intérêt pour les malades atteints de BPCO d’un programme de réentraînement à l’effort au seuil ventilatoire. Un seuil correspondant à une intensité d’effort en endurance ne basculant pas vers une sensation d’asphyxie et permettant encore de parler durant un exercice continu d’au moins dix minutes. À partir d’une dizaine d’essais cliniques, une méta-analyse a constaté l’efficacité de ce programme en comparant deux lieux de pratique : le cabinet et l’hôpital. Deux cadres qui se sont avérés tout aussi efficients.
Descriptif de la méthode
Le programme de réentraînement supervisé spécifique à la BPCO dure au moins quatre semaines avec un minimum de cinq séances hebdomadaires d’une heure comprenant une phase d’échauffement et une de retour au calme. Entre les deux, l’intensité et la durée de l’exercice d’endurance ont été déterminées par une évaluation de la capacité maximale d’effort (par exemple par une épreuve d’effort à charge croissante réalisée chez un médecin ou par un test de marche de six minutes). Avec une activité choisie selon les préférences du patient (bicyclette, rameur, tapis de course, marche rapide à l’extérieur…), le réentraînement combine le principe de progressivité (vitesse supérieure, durée plus longue, intensité plus soutenue) à celui de la régularité. Initialement, il débute à 60 % de la capacité maximale, puis la hausse de l’effort doit être progressive, en lien avec la fréquence cardiaque ou le niveau d’essoufflement ressenti. Lors d’une séance, un travail à charge constante est réalisé dans la majorité des cas, avec une intensité d’exercice proposée jusqu’à 80 % de la puissance maximale et un effort maintenu pendant trente à quarante-cinq minutes. À la fin du programme, une activité physique quotidienne d’au moins trente minutes maintiendra les acquis à moyen terme.
Les mécanismes d’action
Ce programme diminue l’inflammation systémique induite par la BPCO. Il améliore le rendement à l’effort par une prise de masse musculaire et une légère diminution de la masse grasse, ainsi qu’une revascularisation et un meilleur fonctionnement des muscles. L’INM agit aussi sur les centres nerveux en diminuant la demande ventilatoire, en oxygénant mieux le cerveau et en atténuant la peur de l’essoufflement.
Bénéfices
Dès le stade précoce de la BPCO, l’INM réduit la dyspnée (essoufflement propre à la maladie et son principal symptôme), améliore la tolérance à l’effort et l’autonomie physique pour au moins un an. En outre, ce protocole d’exercices dosé et progressif redonne confiance au malade, réduit sa fatigue, améliore la qualité de son sommeil et minimise ses troubles anxio-dépressifs. Notez qu’un bénéfice plus important est obtenu avec la marche par rapport à un cycloergomètre (vélo d’appartement sophistiqué et ergonomique), surtout pour les personnes en surpoids.
Quels sont les risques ?
Le risque de blessure lors d’une activité physique est possible, mais celui d’un accident cardiaque ou d’un trouble vasculaire s’avère très faible à ce niveau d’effort sous-maximal. Si le médecin en doute, par exemple à cause d’infarctus à répétition dans votre famille, il vous demandera de réaliser une épreuve d’effort à charge croissante avec un suivi cardiovasculaire en temps réel.
Conseils pratiques
Pensez à la nutrition durant cette période de réentraînement car un apport suffisant de protéines est indispensable (un gramme par kilo de poids de corps par jour). L’arrêt du tabac est aussi essentiel. Si vous avez dû être hospitalisé suite à une exacerbation de la BPCO, ne restez pas seul. Demandez à votre médecin de suivre un séjour de réhabilitation respiratoire qui vous aidera à mieux faire face à la maladie en associant INM et médicaments. Vous trouverez par ailleurs sur internet le « Guide du parcours de soins BPCO » publié par la HAS que votre médecin pourra également consulter, cette maladie grave étant complexe à diagnostiquer et à traiter. Adressez-vous ensuite à des associations, ou réseaux, de patients pour maintenir les acquis.
À qui s’adresser ?
Un pneumologue ou un médecin généraliste, puis un kinésithérapeute ou un enseignant en APA formé à cette INM.
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