Dans une étude récente publiée dans Les maladies infectieuses du Lancetles chercheurs ont étudié l’incidence d’événements de santé importants chez les femmes enceintes après la vaccination contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) dans sept provinces canadiennes entre le 1er novembre 2021 et le 9 mai 2022.
Sommaire
Arrière plan
Plusieurs études observationnelles ont décrit les taux d’événements indésirables après les première et deuxième doses ou les doses de rappel de vaccins COVID-19 à base d’acide ribonucléique messager (ARNm) pendant la grossesse. La plupart des études n’incluaient qu’une cohorte de femmes enceintes et documentaient tous les événements indésirables pour la santé avec une différenciation limitée des événements indésirables significatifs/graves/graves. De toute évidence, la plupart des études manquaient d’un groupe témoin de femmes enceintes contemporaines non vaccinées.
À propos de l’étude
Dans la présente étude menée dans le cadre du réseau CANVAS (Canadian National Vaccine Safety), les chercheurs ont surveillé l’innocuité du vaccin COVID-19 chez les femmes enceintes dans sept provinces canadiennes représentant plus de 75 % de la population nationale.
Les femmes enceintes et non enceintes vaccinées et non vaccinées éligibles avaient reçu la première dose d’un vaccin COVID-19 au cours des sept derniers jours. De plus, ils avaient une adresse e-mail et un numéro de téléphone actifs et communiquaient en anglais ou en français. De plus, ils étaient résidents de l’une ou l’autre de ces sept provinces canadiennes, soit l’Ontario, le Québec, la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Nouvelle-Écosse, le Yukon et l’Île-du-Prince-Édouard.
Les chercheurs ont comparé les taux d’événements de santé chez les femmes enceintes vaccinées et les femmes non enceintes vaccinées du même âge (entre 15 et 49 ans). Le groupe témoin comprenait des femmes enceintes non vaccinées et des individus non enceintes vaccinés.
L’étude a évalué tous les événements de santé, y compris les événements de santé nouveaux ou s’aggravant après la vaccination au cours des sept jours précédents pour les témoins et les sept jours suivant la vaccination chez ceux qui ont reçu un vaccin COVID-19. Premièrement, les chercheurs ont estimé les taux d’événements de santé importants et graves, y compris tous les symptômes après la première et la deuxième vaccination. Pour examiner les associations entre les résultats et les expositions, ils ont construit des modèles de régression logistique univariés et multivariés pour chaque type d’exposition, comme suit :
i) le statut vaccinal des femmes enceintes, et
ii) état de grossesse chez les personnes vaccinées.
Ils ont limité la modélisation statistique à ceux qui ont reçu l’un de ces deux vaccins à ARNm, BNT162b2 et ARNm-1273. Ils ont rapporté un rapport de cotes (OR) avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %.
Dans les premières analyses de sensibilité, le critère d’évaluation principal, c’est-à-dire un événement de santé significatif après la vaccination, était limité aux événements de santé nouveaux ou s’aggravant, entraînant une consultation médicale dans les sept jours précédents. Les chercheurs ont répété la même analyse après la première et la deuxième vaccination. Dans la deuxième analyse de sensibilité, ils ont limité l’ensemble de données aux femmes enceintes qui jouissaient d’une excellente santé et ont comparé les résultats de l’analyse primaire.
Résultats de l’étude
Au 4 novembre 2021, 1 91 360 et 94 937 femmes âgées de 15 à 49 ans et dont l’état de grossesse était connu avaient respectivement répondu aux première et deuxième enquêtes sur les doses de vaccin. Parmi celles-ci, 226 des 5597 femmes enceintes vaccinées ont connu un problème de santé important après la première dose, et 227 sur 3108 après la deuxième dose d’un vaccin à ARNm. Parmi les témoins, seules 11 des 339 femmes enceintes non vaccinées ont connu un problème de santé important après la vaccination.
Les femmes enceintes vaccinées présentaient un risque accru d’événement de santé important dans les sept jours suivant le vaccin après la deuxième dose d’ARNm-1273 (OR ajusté de 4·4 [95% CI]) par rapport aux témoins enceintes non vaccinées au cours des sept derniers jours. Une dose d’ARNm-1273 ou une ou deux doses du vaccin BNT162b2 n’a pas augmenté les risques d’événements de santé importants chez les participants à l’étude.
Plus précisément, les chercheurs ont évalué les événements de santé qui ont affecté le travail, la scolarité ou qui ont nécessité des soins médicaux. Les auteurs ont observé que les événements nécessitant des soins médicaux restaient similaires dans toutes les analyses. Les femmes enceintes vaccinées présentaient une probabilité réduite d’événement de santé significatif par rapport aux femmes non enceintes vaccinées après la première dose (aOR 0,63) et la deuxième dose (aOR 0,62) de toute vaccination par ARNm.
conclusion
Dans l’ensemble, les deux vaccins à ARNm COVID-19 évalués dans l’étude se sont avérés sûrs pour les femmes enceintes. Elles présentaient des taux nettement inférieurs d’événements indésirables pour la santé après la vaccination que les receveuses non enceintes des deux vaccins à ARNm utilisés au Canada; après une et deux doses. Cependant, les taux globaux d’événements indésirables pour la santé après la vaccination étaient les plus élevés après la deuxième dose des receveurs du vaccin ARNm-1273. Étant donné que le COVID-19 entraîne des complications importantes pendant la grossesse, il est crucial de fournir une couverture vaccinale plus élevée aux femmes enceintes.
À l’avenir, les données de l’étude actuelle pourraient informer les femmes enceintes de la réactogénicité des vaccins COVID-19 pendant la grossesse. Parallèlement aux données sur l’efficacité et l’immunogénicité des vaccins, ces données pourraient aider les cliniciens à recommander la meilleure utilisation des vaccins COVID-19 pendant la grossesse.