Une nouvelle analyse suggère qu'une baisse spectaculaire des décès dus à la COVID-19 entre 2022 et 2023 pourrait être attribuée à une transition de phase abrupte dans la structure moléculaire de la protéine de pointe du virus.
Au cours de l’hiver 2020-2021, les États-Unis ont enregistré 250 000 décès dus au COVID-19. L’année suivante, ce chiffre a bondi d’un tiers pour atteindre 330 000. Mais d’août 2022 à mars 2023, le nombre de décès liés au COVID-19 a chuté à seulement 80 000, mettant ainsi fin brutalement à la pandémie de COVID-19. Cette baisse spectaculaire ne peut pas être attribuée uniquement aux vaccins, qui étaient déjà largement disponibles depuis le printemps 2021.
Grâce à une nouvelle recherche publiée dans EPJ B Marcelo Moret, du CIMATEC au Brésil, et James Phillips, de l’université Rutgers dans le New Jersey, suggèrent qu’une transition de phase dans la structure moléculaire de la protéine de pointe du COVID-19 a rendu le virus moins susceptible de provoquer des infections graves. Leurs résultats offrent des informations importantes sur la façon dont la pandémie s’est terminée si rapidement et pourraient nous aider à nous préparer aux futures pandémies.
La protéine Spike fait saillie à la surface des virus comme celui de la COVID-19 et facilite l'entrée dans les cellules hôtes en se liant à des récepteurs spécifiques sur les membranes cellulaires. À mesure que le virus mute, ces protéines peuvent changer rapidement : elles améliorent la capacité du virus à se lier aux récepteurs, mais dans certains cas, le rendent moins mortel.
Dans leur étude, Moret et Phillips ont examiné le lien entre les mutations et les taux de mortalité. Ils ont découvert qu’une transition de phase dans la structure moléculaire de la protéine Spike – comparable aux transitions entre les phases de la matière en physique – pourrait être directement responsable de la chute soudaine du nombre de décès. Cette transition de phase s’est produite dans de nouvelles souches du variant Omicron apparues en 2023, qui ne présentaient que 5 mutations supplémentaires par rapport au variant Omicron original.
L’étude du duo suggère que cette transition a modifié les mécanismes de liaison du virus dans les voies respiratoires supérieures (les passages reliant le nez, la bouche et la gorge), ce qui a réduit le risque d’infections graves. Cette découverte permet non seulement de mieux comprendre l’évolution de la contagiosité du COVID-19, mais offre également de précieuses leçons pour se préparer aux futures pandémies. Grâce à de futures recherches, Moret et Phillips espèrent consolider davantage ces théories, en fournissant des informations plus approfondies sur la manière dont les futures pandémies pourraient évoluer.