Une récente Science Médecine translationnelle Une étude rapporte que l’immunoglobuline A (IgA) spécifique à un aliment présente dans l’intestin humain n’offre pas de protection contre les allergies alimentaires.
Étude: L’immunoglobuline A spécifique à l’aliment n’est pas corrélée à la tolérance naturelle aux allergènes d’arachide ou d’œuf. Crédit d’image : OMfotovideocontent / Shutterstock.com
Sommaire
Arrière plan
Les allergies alimentaires, problème majeur de santé publique dans le monde, sont causées par la production anormale d’anticorps IgE dirigés contre les antigènes alimentaires. L’ingestion de certains produits alimentaires entraîne la libération d’histamine médiée par les IgE, qui déclenche ensuite une cascade de symptômes allergiques, notamment des éruptions cutanées, un gonflement, des vomissements, une diarrhée, des complications respiratoires et cardiovasculaires et, rarement, une anaphylaxie mortelle.
L’IgA comprend 80 % des anticorps présents dans le système gastro-intestinal (GI) humain et est essentielle à la régulation de la composition du microbiote intestinal. De plus, la recherche suggère que les anticorps IgA spécifiques aux aliments se lient aux allergènes alimentaires et les neutralisent, entraînant ainsi le développement d’une tolérance alimentaire. Cependant, cette hypothèse est basée sur des preuves indirectes et mitigées.
Dans la présente étude, les scientifiques caractérisent les réponses IgA spécifiques aux aliments chez les nourrissons et déterminent si les anticorps IgA intestinaux et plasmatiques spécifiques aux aliments protègent contre les allergènes alimentaires.
Réponse IgA spécifique à l’arachide
Des échantillons fécaux prélevés sur 51 nourrissons allergiques non alimentaires ont été analysés pour les anticorps IgA spécifiques à l’arachide. Les IgA fécales sont considérées comme un proxy pertinent pour les IgA intestinales.
Il a été constaté que les nourrissons allergiques non alimentaires produisaient des IgA spécifiques aux arachides détectables dans l’intestin. Une analyse plus approfondie a révélé que ces anticorps IgA pourraient provenir à la fois de la mère et de l’enfant.
Les chercheurs ont également mesuré les IgA intestinales spécifiques à l’arachide chez 512 nourrissons sensibles aux allergènes et non allergiques à l’arachide présentant une allergie au lait et/ou aux œufs ou un eczéma avec sensibilisation au lait et/ou aux œufs. Ces nourrissons sensibles aux allergènes ont produit leurs propres anticorps IgA intestinaux spécifiques à l’arachide. La présence d’anticorps IgA intestinaux n’était pas associée à l’allaitement ou à l’exposition orale aux arachides.
Rôle protecteur des anticorps IgA spécifiques de l’arachide
Des nourrissons sans antécédents cliniques d’allergie aux arachides ont été recrutés dans l’étude en cours pour examiner la présence d’anticorps IgA spécifiques aux arachides dans l’intestin et le plasma. Au cours de la période de suivi de deux ans de ces enfants non sensibilisés, aucune association significative des IgA intestinales spécifiques à l’arachide au départ n’a été observée avec les IgE spécifiques à l’arachide et les résultats cliniques d’allergie au suivi.
De même, les IgA plasmatiques spécifiques à l’arachide au départ n’étaient pas corrélées avec les IgE spécifiques à l’arachide et l’allergie clinique lors du suivi. Ces observations indiquent que les IgA intestinales et plasmatiques spécifiques à l’arachide ne fournissent aucune protection contre une future allergie à l’arachide.
Une analyse plus approfondie a révélé que les nourrissons allergiques aux arachides présentaient des taux comparativement plus élevés d’IgA plasmatiques spécifiques aux arachides au départ. De plus, une corrélation positive a été observée entre les IgE plasmatiques spécifiques à l’arachide et les IgA plasmatiques et intestinales spécifiques à l’arachide chez ces nourrissons.
Un ensemble distinct d’analyses impliquant des enfants avec et sans allergie à l’arachide a indiqué que l’IgA plasmatique spécifique à l’arachide est associée à l’IgE plasmatique spécifique à l’arachide et à l’allergie à l’arachide. Cependant, aucune corrélation de ce type n’a été observée pour les IgA intestinales spécifiques à l’arachide.
De plus, il a été observé que l’IgA intestinale spécifique à l’arachide cible des épitopes différents de l’IgE plasmatique spécifique à l’arachide. De plus, les IgA intestinales spécifiques à l’arachide ciblent des épitopes d’arachide similaires, quel que soit le statut d’allergie à l’arachide.
Réponse IgA spécifique au blanc d’œuf
Outre l’allergène de l’arachide, la réponse IgA intestinale à l’allergène du blanc d’œuf a également été évaluée. Semblable à l’allergène de l’arachide, aucune différence significative dans les taux d’IgA intestinales spécifiques au blanc d’œuf n’a été observée entre les enfants avec et sans allergie à l’œuf.
Une analyse plus approfondie a révélé qu’un niveau plus élevé d’IgA intestinale spécifique au blanc d’œuf n’est pas un marqueur de la tolérance aux œufs ou de la croissance d’une allergie aux œufs.
Importance de l’étude
L’étude actuelle révèle que l’IgA spécifique à un aliment n’est pas un marqueur d’allergie clinique ou de tolérance alimentaire. Les enfants avec et sans allergie alimentaire produisent des niveaux détectables d’anticorps IgA intestinaux spécifiques aux aliments. Il est important de noter que ces résultats indiquent que la spécificité épitopique des IgA intestinales spécifiques aux arachides ne fait pas de distinction entre les enfants avec et sans allergie aux arachides.
Dans l’ensemble, les résultats de cette étude remettent en question les hypothèses antérieures selon lesquelles les IgA spécifiques aux aliments protègent contre les allergies alimentaires.