Des chercheurs de Mount Sinai, en collaboration avec des chercheurs de l’Université de New York, ont publié une étude dans Hôte cellulaire et microbe qui met en lumière les mécanismes à l’origine de la gravité ou de la virulence des infections du sang à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM). L’étude, publiée en janvier 2023, révèle que le SARM a subi des mutations répétées du gène sarZ, un régulateur transcriptionnel responsable de la régulation de l’expression des gènes de virulence, entraînant une sévérité accrue des infections du sang dans les modèles murins.
La lignée répandue de SARM USA300 associée à la communauté est récemment devenue l’une des principales causes d’infections du sang nosocomiales (BSI). Dans l’étude, les chercheurs ont tiré parti de l’introduction récente de l’USA300 dans les hôpitaux et de sa variation génétique limitée pour trouver des mutations qui contribuent à son succès dans un nouvel environnement. Les chercheurs ont découvert que les infections USA300 présentent une régulation de la virulence altérée. Grâce à la génomique comparative, ils ont trouvé les gènes impliqués dans ce phénotype et découvert des mutations répétées et indépendantes dans le régulateur transcriptionnel sarZ. Ces mutations ont entraîné une virulence accrue des isolats de BSI USA300 dans un modèle murin de BSI. Les mutations sarZ ont entraîné une augmentation de l’expression et de la production de la protéine de surface ClfB, qui s’est avérée essentielle pour la pathogenèse des isolats USA300 BSI.
Le SARM est endémique aux États-Unis et provoque un large éventail de maladies, y compris des infections invasives du sang associées à une mortalité élevée. L’objectif de l’étude était d’identifier les mécanismes potentiels par lesquels le SARM s’est adapté aux environnements d’infection invasive.
Les résultats de notre étude permettent de mieux comprendre les facteurs contribuant à la virulence du SARM et pourraient finalement aider à découvrir de nouvelles approches de traitement. L’évolution continue du SARM a changé la façon dont il régule sa virulence dans les infections du sang. Notre travail met en évidence l’évolution continue d’une lignée majeure de SARM et suggère que les souches USA300 peuvent optimiser leur forme physique grâce à une régulation altérée de la virulence. »
Harm van Bakel, PhD, auteur correspondant de l’étude, professeur de génétique et de sciences génomiques à l’école de médecine Icahn du mont Sinaï
L’étude s’est concentrée sur la lignée USA300 du SARM, et les travaux futurs étudieront des lignées supplémentaires ainsi que des adaptations dans les infections à Staphylococcus aureus sensibles à la méthicilline (MSSA).