Le virus respiratoire syncytial (VRS) est un virus à acide ribonucléique (ARN) enveloppé non segmenté de sens négatif qui appartient à la Orthopneumovirus genre du Pneumoviridae famille. Le VRS entraîne des maladies respiratoires graves chez les enfants de moins de deux ans ainsi que chez les personnes âgées dans les pays développés et en développement.
On sait que le RSV ne circule que parmi les humains, bien que ce virus ait été découvert pour la première fois chez les chimpanzés. De plus, le RSV peut infecter expérimentalement des rats, des souris, des hamsters, des furets et des rats de coton ; cependant, il ne circule pas naturellement parmi ces animaux. Peu d’études indiquent que les humains sont capables de transmettre des virus à plusieurs espèces sauvages menacées.
Une nouvelle étude publiée dans la revue Biologie actuelle visait à déterminer si les humains étaient capables de transmettre le VRS aux pangolins malais (Manis javanica).
Étude: Infection naturelle des pangolins par les virus respiratoires syncytials humains. Crédit d’image : Vickey Chauhan/Shutterstock.com
Sommaire
À propos de l’étude
L’étude actuelle impliquait la collecte d’échantillons congelés de 30 pangolins malais qui étaient passés en contrebande d’Asie du Sud-Est vers la Chine et qui ont été confisqués par les douanes du Guangxi. Ces pangolins passés en contrebande étaient tous malades et ont fini par mourir. Des coronavirus liés au SRAS-CoV-2 ont été identifiés dans huit des 30 échantillons, ainsi que certaines séquences préliminaires s’alignant sur le RSV.
Un séquençage transcriptomique approfondi des échantillons de tissus des 30 animaux a été effectué, suivi d’une recherche BLASTx. Par la suite, une réaction en chaîne par polymérase de transcription inverse (RT-PCR) a été réalisée, ainsi qu’une analyse de séquence et une analyse phylogénétique.
Résultats de l’étude
Les résultats ont indiqué que sur les 2 203,63 Gb de données de séquence obtenues à partir du séquençage transcriptomique, 12 génomes de RSV complets ou presque complets ont été identifiés à partir de 12 pangolins. Sur les 12 pangolins positifs au VRS, quatre auraient été précédemment infectés par des coronavirus liés au SRAS-CoV-2. De plus, la présence de RSV a été trouvée dans les échantillons pulmonaires obtenus à partir des pangolins.
Les résultats de l’analyse phylogénétique ont révélé que les 12 séquences de RSV obtenues à partir de pangolins appartenaient au clade des orthopneumovirus humains du genre Orthopneumovirus. Parmi ces séquences, cinq appartenaient au sous-groupe A du VRS et sept appartenaient au sous-groupe B du VRS.
Les cinq isolats de RSV-A se sont avérés avoir une identité de 99,67 à 99,99 % entre eux et une identité de 99,64 % avec leur RSV-A humain le plus proche d’Australie. Les sept isolats de RSV-B se sont révélés avoir une identité de 99,48 à 100 % les uns avec les autres.
Parmi eux, cinq isolats ont été regroupés avec un RSV-B humain d’Australie, tandis que deux étaient les plus proches d’une autre souche de RSV-B humain d’Australie. De plus, les RSV-A étaient les plus proches du génotype RSV-A ON1, tandis que les RSV-B étaient les plus proches de la lignée de génotype RSV-B BA9.
conclusion
L’étude actuelle démontre que le taux d’infection par le VRS était d’environ 40 % chez les pangolins, ce qui est exceptionnellement élevé. De plus, les pangolins inclus dans l’étude actuelle se sont avérés infectés par deux sous-groupes différents de RSV qui ont circulé à deux moments différents.
Étant la faune la plus braconnée et la plus trafiquée au monde, les risques que les pangolins soient infectés par des manipulateurs humains sont assez élevés. L’infection peut se produire par contact direct avec un manipulateur humain, indirectement par un autre pangolin infecté, ou les deux. Cependant, des précautions doivent être prises pour protéger les pangolins de l’infection, car ce sont des animaux en danger critique d’extinction inscrits sur la Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Limites
Deux limites de l’étude actuelle étaient que des échantillons de sérum pour tester les séro-anticorps spécifiques au VRS n’ont pas été obtenus et que la cause de la mort des pangolins restait inconnue.[if–>