Des télomères plus courts aux extrémités des chromosomes des globules blancs peuvent signaler un risque accru de démence, suggèrent les résultats d’une vaste étude à long terme, publiée en ligne dans la revue Psychiatrie générale.
Ils sont associés à un volume cérébral total et de substance blanche plus faible, ce qui aide le corps à traiter les informations et peut être un prédicteur de la santé future du cerveau, affirment les chercheurs.
Un télomère, l’équivalent d’un capuchon en lacet, est destiné à empêcher la perte d’ADN codé par l’effilochage ou l’effilochage d’un chromosome lors de sa réplication.
Chaque fois qu’une cellule se divise, les chromosomes se répliquent et les télomères se raccourcissent légèrement. Les télomères sont donc apparus comme un marqueur prometteur du vieillissement cellulaire et du risque de maladies liées à l’âge, notent les chercheurs. Mais les études portant sur la longueur des télomères et la santé du cerveau sont rares.
Pour explorer cela plus en profondeur, ils se sont appuyés sur les données de la biobanque britannique pour examiner les associations potentielles entre la longueur des télomères des leucocytes (globules blancs) et le risque de démence, y compris la maladie d’Alzheimer et la démence vasculaire, et les volumes cérébraux totaux et régionaux.
La UK Biobank est une vaste base de données biomédicale contenant des informations génétiques et sanitaires approfondies sur environ un demi-million de personnes au Royaume-Uni inscrites entre 2006 et 2010.
La longueur des télomères des leucocytes a été mesurée en analysant des échantillons de sang prélevés lors de l’inscription. Ces données étaient disponibles pour 439 961 personnes âgées de 37 à 73 ans à l’époque (âge moyen 56 ans).
Au cours d’une période de suivi moyenne de près de 12 ans, 1 551 (0,4 %) participants ont reçu un diagnostic de maladie d’Alzheimer ; 767 (0,2 %) atteints de démence vasculaire ; et 5 820 (1,3 %) avec un autre type de démence.
L’analyse des données a révélé une association significative entre la longueur des télomères leucocytaires et le risque ultérieur de démence.
Après avoir pris en compte le sexe et l’âge, les participants ayant les télomères leucocytaires les plus courts étaient 14 % plus susceptibles de recevoir un diagnostic de démence et 28 % plus susceptibles de recevoir un diagnostic de maladie d’Alzheimer que ceux ayant les télomères leucocytaires les plus longs.
Le risque de démence vasculaire était également augmenté (18 %), bien que cela ne soit pas statistiquement significatif.
La structure cérébrale a été visualisée sur des IRM du corps entier de 38 740 participants en 2014. Cela a révélé une association linéaire entre des télomères leucocytaires plus courts et un volume cérébral total plus petit, la substance blanche, ainsi que des structures cérébrales, notamment l’hippocampe (impliqué dans l’apprentissage et la mémoire), le le thalamus (centre de traitement sensoriel) et le noyau accumbens (le « centre du plaisir »).
Il s’agit d’une étude observationnelle et, en tant que telle, ne peut pas en établir la cause. Les chercheurs soulignent également plusieurs limites : la longueur des télomères n’a été mesurée qu’une seule fois, il était donc impossible de savoir si des changements au fil du temps auraient pu affecter les risques de démence, et la longueur des télomères n’a été mesurée que dans les leucocytes.
La mesure de la longueur des télomères dans les cellules gliales (cellules non neuronales du système nerveux central) aurait pu être encore plus informative, suggèrent-ils, mais ces données n’étaient pas disponibles auprès de la biobanque britannique.
Et les diagnostics de démence ont été obtenus uniquement à partir des dossiers de santé électroniques, qui n’étaient peut-être pas à jour et ne mentionnaient peut-être pas les formes plus bénignes.
Néanmoins, les chercheurs concluent : « Nous avons constaté que la longueur des télomères leucocytaires agit comme un biomarqueur du vieillissement associé au risque de démence. En outre, nous avons également observé des associations linéaires entre la longueur des télomères leucocytaires et la structure cérébrale totale et régionale.
« Ces résultats mettent en évidence la longueur des télomères comme biomarqueur potentiel de la santé cérébrale. »